Comment éviter le vieillissement prématuré (hormèse)


Dans un monde hyper-stressant, nous recherchons tous des moyens efficaces de diminuer le stress et d’être plus résistants face aux agressions du monde extérieur. Mais il y a un petit secret peu connu à ce sujet…

Alors que tout le monde parle de l’importance de se relaxer, de faire des exercices de cohérence cardiaque, de pratiquer la méditation en pleine conscience, des visualisations et j’en passe (et il n’y a rien de mal à cela, au contraire), la plupart des gens passent à côté de l’un des moyens les plus puissants pour réduire le stress : développer sa capacité de résilience à l’intérieur même des cellules du corps.

Comment fait-on cela ? En faisant quelque chose de totalement contre-intuitif à première vue et de totalement opposé à ce que beaucoup d’experts du stress préconisent. Alors que tout le monde parle d’éviter le stress au maximum et de se relaxer pour garder son niveau de stress au plus bas, il s’avère que la véritable clé consiste à augmenter la tolérance du corps au stress, sa capacité de résilience, grâce au stress lui-même.

Vos mitochondries sont les batteries de vos cellules. Plus vos mitochondries sont fortes, et plus vos cellules sont saines, énergiques et résistantes face aux agressions et au stress.

Maintenant, vous vous demandez peut-être : « Comment faire pour augmenter la santé de mes mitochondries ? »

L’un des moyens les plus efficaces (mais également l’un des plus négligés) pour améliorer la santé des mitochondries est l’hormèse. L’hormèse est le processus durant lequel une exposition temporaire à un certain type de stress, de manière contre-intuitive, améliore la santé et le niveau de résilience. L’hormèse est la clé pour améliorer la santé des mitochondries, améliorer le fonctionnement du système immunitaire, augmenter notre niveau d’énergie ainsi que notre espérance de vie.

Dans cet article, je vous partage la traduction d’une passionnante entrevue entre Ari Whitten du blog Energy Blueprint et Ori Hofmekler, vétéran (66 ans en 2018) dans le domaine de l’hormèse et du jeûne intermittent en particulier. C’est à Ori Hofmekler que l’on doit en grande partie la popularisation du jeûne intermittent auprès du grand public (en particulier dans le monde du sport et du fitness) suite à la publication de son livre The Warrior Diet en 2001.

Vous trouverez ci-dessous l’interview sous-titrée en français, suivie de la retranscription textuelle de la vidéo (avec, à certains endroits, mes remarques personnelles en couleur rouge). Format texte ou vidéo / audio, vous avez le choix. 😉

(Si les sous-titres n’apparaissent pas automatiquement, activez-les manuellement en cliquant sur la petite icône rectangulaire en bas à droite.)

Début de l’interview

Ari Whitten : Ok ! Bonjour tout le monde, ici Ari Whitten. Bienvenue sur le podcast d’Energy Blueprint. J’ai un invité très très spécial aujourd’hui, quelqu’un que je voulais interviewer depuis très longtemps.

Croyez-le ou non, je suis son travail depuis près de 20 ans maintenant. J’ai lu son premier livre, The Warrior Diet (NdT : Le Régime des Guerriers) lorsque j’étais au lycée quand j’avais 16 ans. C’était l’un des premiers livres sur la santé que j’ai lu à cette époque et il a eu un fort impact sur moi. Il le pratique depuis très très longtemps.

Il est l’auteur de The Warrior Diet, comme je viens de le dire, mais aussi d’un nouveau livre qui vient de sortir appelé The Seven Principles of Stress (NdT : Les 7 Principes du Stress), que je suggère à tout le monde d’aller commander sur Amazon. Voici donc Ori. Bienvenue Ori, c’est vraiment un honneur de te recevoir ici, je suis un grand fan de ton travail depuis très longtemps.

Ori Hofmekler : Merci Ari, c’est un plaisir de te voir face à face, et d’avoir une conversation avec toi.

Ari Whitten : Oui. Je t’en ai parlé avant que l’on commence à enregistrer, je te disais que c’était vraiment chouette que ce livre ait été publié récemment, car comme je l’ai mentionné, je travaille sur un livre quelque peu similaire. Et il semblerait que l’on soit arrivé tous les deux à la conclusion que le concept de l’hormèse (que l’on approfondira dans cette interview) est réellement la pierre angulaire de la santé, de la résistance aux maladies, du haut niveau d’énergie et de la longévité globalement. Alors j’ai été très impatient de voir cela et le livre est génial.

Ori Hofmekler : Merci.

Le concept de la « Warrior Diet »

Ari Whitten : Oui. Je suis super enthousiaste à l’idée d’aborder le sujet de l’hormèse dans cette conversation, qui est l’un de mes sujets favoris. Allons-y…

Une autre chose que je devrais mentionner, au passage, est qu’Ori est l’un des véritables pionniers de la mouvance autour du jeûne intermittent. Il a été littéralement l’une des premières personnes a avoir parlé de cette idée, et a vraiment joué un rôle important dans la popularisation de ce concept de manger un repas par jour, de passer la première partie de sa journée sans manger et de bien manger le soir ensuite, qui est alors devenu un phénomène de mode. Ton travail a joué un rôle très important dans ce qui s’est produit.

Ori Hofmekler : Je crois que j’ai été le premier à présenter le jeûne intermittent en pratique. En fait, l’expression « jeûne intermittent » est arrivée deux ans après le livre Le Régime des Guerriers.

Ari Whitten : Comment tu l’appelais à cette époque ? Tu lui donnais un nom ?

Ori Hofmekler : On appelait ça « un repas principal par jour ». Il n’y avait pas d’expression comme « jeûne intermittent », mais j’appelais ça la routine alimentaire du régime des guerriers. Au début j’ai été accusé de commettre un blasphème alimentaire. Comment osais-je dire aux gens de sauter le petit-déjeuner et le déjeuner ?

Le petit-déjeuner était considéré comme le repas le plus important de la journée, et je dis dans mon livre que c’est le pire repas de la journée (le petit-déjeuner typique). Le concept global de jeûne durant les heures d’activité a totalement bouleversé la communauté du fitness, des bodybuilders et des athlètes qui pensaient avoir constamment besoin de charger en énergie.

Pourtant, j’ai pris conscience du concept de l’hormèse tôt, juste après le service militaire. J’ai commencé à réaliser à quel point il était primordial de comprendre que le stress fait partie de notre vie. Il est très important de le reconnaître et de concevoir nos journées et notre mode de vie, et en particulier notre régime alimentaire, de manière à tirer le meilleur parti du stress, plutôt que d’en être victime.

J’ai réalisé très tôt que lorsque j’exposais mon corps à un stress nutritionnel − ce qui signifie le manque de nourriture, le manque d’énergie, le déficit d’énergie − mon corps répondait avec des actions compensatrices incroyables, m’aidant à mieux gérer la faim, à mieux gérer le stress, à être plus performant.

En fait, j’ai remarqué rapidement comment mon corps se transformait pour devenir plus mince et plus habile, dans le bon sens du terme. L’impact du jeûne intermittent sur les fonctions cognitives est extraordinaire.

Deux ans après la publication du livre The Warrior Diet, les premières études sont sorties sur le jeûne − alors baptisé « intermittent »… par le professeur Mark Mattson. Il a cité mon livre, au passage, dans les références. Il m’a contacté et m’a demandé de témoigner dans son article de la revue The Lancet. Ils ont découvert que lorsque l’on mettait les souris et rats sur un régime similaire au Régime des Guerriers, il y avait un allongement de la longévité de 50 %.

Lorsqu’ils ont injecté des toxines aux souris qui causent la démence ou qui miment Parkinson ou Alzheimer, les souris qui faisaient le jeûne intermittent ont rejeté ces toxines. C’était incroyable. C’était la première fois que le Régime des Guerriers a été reconnu comme quelque chose de réel. La BBC nous a accordé un formidable passage à cette époque. Mais je te le dis Ari, lorsque j’ai présenté ce concept au départ, les gens trouvaient ça extrêmement bizarre. Personne ne me croyait.

Nous sommes faits pour nous exposer au stress de manière délibérée (hormèse)

Ori Hofmekler : Personne n’imagine que l’on devrait se mettre de manière délibérée en situation de stress. Pourtant, dans mon dernier livre, qui est la continuité, dans un sens, du concept du Régime des Guerriers, je tente d’apporter des preuves que le stress est inhérent à notre espèce. Les organismes sains sont programmés avec l’instinct ou le désir de se mettre en situation de stress par eux-mêmes.

Ari, tu es une personne instruite qui sait déjà tout ça, et ce sera encore plus évident pour toi. Si je t’enlève maintenant la possibilité de t’entraîner, seul, comment te sentirais-tu dans quelques jours ?

Ari Whitten : Oui, tu as tout à fait raison, je serais… et c’est déjà arrivé car pendant certaines périodes je ne pouvais pas m’entraîner, pour diverses raisons, et je commençais à devenir irritable, déprimé, contrarié. Oui, tu as tout à fait raison. C’était drôle pour moi de lire cette partie de ton livre où tu parlais de cela car je n’ai jamais réellement pensé à cette sorte de programmation innée que nous serions faits pour rechercher le stress…

Ori Hofmekler : Nous sommes conçus pour rechercher le stress, absolument. On a ici des chiens de refuges et des enfants que l’on emmène dans notre maison, et tous sans exceptions, on peut le voir chez les animaux, en particulier les prédateurs, recherchent le stress. Si on ne leur donne pas, ils trouveront un moyen d’en avoir quand même. Les chatons ou les chiots, ils s’activent et se mordent les uns les autres. Les enfants sont élevés… C’est juste que l’on éteint ce concept en nous.

Mais il ne s’agit pas juste de stress physique, mais également de stress nutritionnel. Et ce n’est pas juste une question de jeûner. Je crois que nous avons tendance, nous, humains en bonne santé, et les animaux, à rechercher des aliments riches en nutriments qui miment le stress. J’ai été impliqué dans ce programme de recherche appelé SAF : Stress-Activated Food. J’explique dans mon livre pourquoi les plantes, en particulier, sont plus orientées hormèse que n’importe quel autre organisme.

Qu’est-ce que l’hormèse et pourquoi est-ce si important pour votre santé

Ari Whitten : Permets-moi de t’interrompre car je sens qu’il y a peut-être une part de… Certaines des personnes qui nous écoutent m’ont peut-être déjà entendu parler d’hormèse et sont déjà familiers avec ce concept.

Mais d’autres peut-être pas, et il pourrait y avoir beaucoup de personnes qui nous écoutent et qui sont habitués au paradigme classique en ce qui concerne le stress. Tu sais : « le stress est mauvais, le stress est une chose très négative, et il faut l’éviter à tout prix. » Cette discussion que nous sommes en train d’avoir semble probablement très étrange et très contre-intuitive pour beaucoup de personnes qui ne sont pas familiers avec le concept d’hormèse.

Peux-tu revenir en arrière et clarifier un peu tout ça une minute. Juste expliquer de quoi il en retourne et pourquoi le stress n’est en réalité pas ce que les gens pensent, et pourquoi c’est en fait une part importante de nos vies.

Ori Hofmekler : Si je devais expliquer rapidement au profane ce qu’est l’hormèse, je dirais que c’est un processus d’adaptation au stress. Chaque organisme sur cette planète, des bactéries aux humains, est programmé avec la capacité de tirer bénéfice de l’hormèse. Ce qui signifie que toute exposition d’un organisme à un faible niveau de stress (en particulier le stress nutritionnel) va augmenter la capacité d’adaptation et la résistance à un niveau plus élevé du même stress.

Ainsi, l’exposition à un faible niveau de stress favorise l’adaptabilité à un stress intense, et il y a quelques principes sur l’hormèse que j’expose dans mon livre. Cela signifie que l’exposition immédiate à un stress de haute intensité, si vous n’y êtes pas préparé, peut vous tuer.

Un exemple classique de l’hormèse est la vaccination ou l’apprentissage. Ari, si tu apprends quelque chose, tu démarres par une étape à la fois. Si tu vas t’entraîner à la salle, tu ne vas pas soulever immédiatement 100 kg. Tu commences petit, tu sens la douleur. Tu laisses ton corps s’adapter graduellement à des charges plus lourdes. Tu deviens de plus en plus fort. C’est comme ça que se fait tout processus d’apprentissage. Tout possède un processus hormétique.

La question n’est pas : à quel point cela nous est-il inhérent ? La question est : qu’est-ce qu’on fait avec ça ? Comment est-ce que l’on utilise cette caractéristique ou cette connaissance de l’hormèse pour en tirer le meilleur parti ? Jusqu’à quel point peut-on aller avec ça ? Dans mon livre, je tente de prouver que l’on peut aller plus loin, bien au-delà des croyances conventionnelles. 

Je pense que l’on peut prolonger notre vie et peut-être plus que ça. Je pense que non seulement on peut prolonger notre vie, mais on peut également améliorer notre qualité de vie. Je crois fermement qu’un type comme toi, et il y en a bien d’autres, pas forcément le genre idéal mais ils essayent d’être en bonne forme et le font intelligemment. Ceux qui font ça intelligemment pourraient avoir des relations sexuelles jusqu’à 80 ou 90 ans. Qu’est-ce qui me permet de dire ça ?

Les biologistes savent déjà que la sélection naturelle vous privilégie tant que vous pouvez vous reproduire. Je crois que c’est possible. Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle la sélection naturelle garde un organisme en vie. La sélection naturelle garde l’organisme en vie lorsqu’il profite à l’espèce, lorsqu’il contribue à la qualité, à la capacité de survie de sa propre espèce.

Bien sûr, la reproduction et les bons gènes sont une choses, mais il y a d’autres manières de contribuer. Contribuer à la connaissance, être un guide, c’est sans aucun doute un grand avantage. On n’a aucune idée aujourd’hui jusqu’à quel point on peut aller.

Et oui Ari, si toi, toi et n’importe qui, ou ceux qui souhaitent faire cela, peuvent potentiellement prolonger leur vie, doubler leur espérance de vie et peut-être plus comme écrit dans la Bible… tous nos concepts de culture de la survie et nos priorités changeraient.

Tu n’aurais plus besoin de penser à ta retraite quand tu as 65 ans à moins que tu le décides. Tes rêves, tes rêves romantiques et ta créativité pourraient continuer dans le futur. Imagine que ton cerveau ne vieillisse jamais, et il n’y a aucune raison que ton cerveau vieillisse. Nous allons tous mourrir un jour, mais nous n’avons pas à mourrir vieux, du moins ce qu’on appelle « vieux » habituellement. Nous n’avons vraiment pas à mourrir avec un cerveau vieux.

Il y a beaucoup de preuves qui indiquent que notre cerveau… si on maintient une bonne structure, on parle de mitochondries saines et d’un système sain qui devient résilient au stress, alors nous ne mourrons jamais avec un vieux cerveau.

Alors imagine l’équation entre l’accumulation d’expérience et l’amélioration du QI au fur et à mesure que le temps passe. Quelle sorte de découvertes et d’innovations nous pourrions créer, et à quel point pourrions-nous améliorer notre mode de vie…

Alors oui, à l’époque de Donald Trump, alors que tout semble si morose et stupide, alors que le système n’a plus aucun sens, il y a en même temps une indication que nous, en tant qu’être humains, pouvons exceller bien au-delà de ce que nous pouvons rêver. Cela n’a rien à voir avec la couleur de notre peau ou notre genre ou avec quoi que ce soit que les gens essayent de stigmatiser. Vous pouvez venir d’un « trou paumé », comme dit Trump, et quand même être un génie et un exemple. Il est temps de se concentrer vers une autre direction, briser les vieux dogmes, comprendre la vraie vie et le vrai potentiel qui vit en nous, et à partir de là, avancer.

Pourquoi vous devriez développer de la résilience face au stress

Ari Whitten : Superbe. Alors en gros, la plupart des gens ont l’habitude de penser que le stress est mauvais et à éviter. Et en fait, ce que tu enseignes est que le stress, le bon type de stress et la bonne dose, intégré de manière générale et systématique à notre vie, est en fait la pierre angulaire de la santé, de la longévité, de la résistance aux maladies et de la résistance au stress.

Ori Hofmekler : Ari, je suis content que tu parles de cela, car ceux qui pensent que le stress est mauvais, ils ont raison ! Le stress peut être horrible. Le stress peut vous tuer. Il y a certains types de stress ou de produits chimiques qui sont si toxiques qu’ils peuvent briser votre vie très rapidement.

Ce que j’essaye de montrer, c’est que ce même stress mortel que nous fuyons, si on sait comment en tirer parti, il pourrait nous guérir, au lieu de nous tuer. Nous sommes programmés dans nos corps pour cela car nous avons été créés dans un monde qui est stressant. Oui, le monde d’autrefois et le monde d’aujourd’hui sont et ont toujours été stressants, maintenant plus que jamais avec les produits chimiques un peu partout.

Alors plutôt que de vouloir toujours accuser l’extérieur et le fuir, nous devrions plutôt entraîner et conditionner notre corps à résister au stress. Par exemple, le manque de nourriture, la famine, peut nous tuer. Nous savons que les humains et les animaux peuvent mourrir de famine. Pourtant, il a été démontré que la restriction de nourriture permettait de prolonger la vie, lorsqu’elle est faite intelligemment, pour tous les organismes, des bactéries aux humains, et cela va souvent jusqu’à un doublement de la durée de vie.

Le stress nutritionnel est une clé. Cependant, Ari, cela devient plus controversé quand on en vient aux toxines. Car l’un des fondements du stress est qu’une faible dose d’une toxine peut augmenter la résistance face à une grande quantité de cette même toxine. Lorsque l’on augmente la résistance, cela a en réalité de multiples autres bénéfices, incluant des bénéfices anti-âges, un renforcement du corps, et une plus grande résilience à de multiples autres stress.

Si je me mets à faire certains exercices, ces exercices ne me servent pas qu’à construire du muscle, cela peut également me rendre résilient face à la maladie, résilient face au vieillissement. C’est la même chose pour le jeûne.

Donc, il y a une vraie phobie généralisée des métaux lourds, il y a une phobie du glutamate, et pour de bonnes raisons. Cependant, les gens devraient comprendre la vérité. De petites quantités de métaux lourds est très bénéfique. En fait, nous ne pourrions même pas survivre sans eux. C’est la même chose pour de petites quantités de radiations, et aussi pour de petites quantités de glutamate monosodique (GMS). Le GMS est une toxine horrible… Il favorise l’obésité, en particulier le GMS chimique. Mais en petite quantité, il est présent dans les aliments les plus sains que vous pourriez manger, du kimchi aux yaourts et autres.

Nous avons évolué pour être résilients face à toutes ces toxines. En fait, elles font parties de nous. Alors nous avons besoin de connaître la vérité. Ari, tu as raison, nous avons besoin de trouver la carte routière. Comprendre comment naviguer dans le monde dans lequel nous sommes et c’est le propos du livre « Les 7 Principes du Stress », savoir naviguer et tirer parti des facteurs de stress existants, non seulement pour être bien mais aussi pour prospérer et prolonger notre durée de vie bien au-delà de ce que nous croyons.

Ari Whitten : Superbe. Je sais que tu parles beaucoup d’excès d’énergie. Une rapide petit anecdote, à l’époque où je lisais ton livre, j’avais 16 ans et étais au lycée, j’étais à fond dans le fitness, la musculation. J’étais aussi un athlète, alors j’avais une alimentation typique dans ce genre de sports.

À cette époque, et sans doute beaucoup de personnes qui nous écoutent pourront l’attester, tout le monde promouvait cette idée que nous avons besoin, en particulier si nous soulevions des poids, de manger toutes les deux heures, et d’une certaine manière, passer son temps à remplir le corps de nourriture. Sinon, on rentrerait en catabolisme, nos muscles commenceraient à fondre, le métabolisme commencerait à ralentir, et donc on ne pourrait plus brûler du gras, ce genre de choses.

À l’époque où ton livre était sorti, cela sonnait vraiment comme une hérésie. Cela semblait vraiment extrême, du genre… « C’est n’importe quoi ! ».

Je me souviens, lorsque j’ai essayé pour la première fois, les premiers jours étaient absolument pitoyables. Car mon corps était habitué à manger toutes les 2 heures, donc si je n’avais pas un repas toutes les 2 heures, je devenais irritable et en manque. 

Athlètes

L’importance et les pièges de la discipline chez les athlètes

J’ai senti de manière intuitive, subjective, que mon corps avait besoin de manger toutes les 2 heures. Faire cela pour la première fois était vraiment difficile. Puis après la seconde et la troisième fois, quelque chose de miraculeux s’est produit. J’ai découvert que ce n’était plus du tout un gros challenge. C’est devenu facile de passer la journée sans manger puis d’avoir un repas le soir. Cela ne générait plus la moindre difficulté.

Ori Hofmekler : Tu soulèves l’un des points les plus importants de nos jours. Car maintenant on parle de personnes qui sont intelligentes et qui veulent être minces et avoir une bonne apparence, et ils s’y consacrent. Ces personnes en général ont plus de discipline que la moyenne. Tous les athlètes et les bodybuilders en général ont plus de discipline et ils sont amenés à réussir.

Donc nous parlons d’une niche de personnes dans notre société qui sont, sous plusieurs aspects, supérieures aux autres, ceux qui sont amenés à exceller. Mais il est très triste, tragique et ironique, que ce sont justement ces personnes qui ratent totalement le coche.

J’ai été approché récemment par un footballer professionnel qui voulait discuter. Dans mon livre, j’ai mis de sérieuses références de recherches, de science, à propos du fait que les athlètes professionnels, en particulier les athlètes d’endurance, avaient une espérance de vie équivalente à celle des personnes sédentaires.

C’est dingue de voir que les personnes considérées les plus en forme ne peuvent pas vivre plus longtemps que les personnes les moins en forme… Pourquoi est-ce qu’un coureur de marathon ou un coureur de fond, dont peu de personnes parviennent à atteindre les performances, ne pourrait même pas vivre plus longtemps qu’une personne sédentaire qui meure habituellement à la cinquantaine ou soixantaine. C’est quoi le problème ?

Les recherches pour l’instant, principalement faites en Europe, sont arrivées à la conclusion que ces athlètes ont simplement dépassé le niveau de stress auquel ils auraient dû être soumis, et ce faisant, ont transgressé le principe de l’hormèse.

Parce qu’ils étaient si concentrés sur leurs résultats plutôt que leur survie, ils ont sacrifié leur durée de vie au profit de leurs réussites. Je soulève même la question, quelle est la raison d’être de la préparation sportive si cela raccourcit la vie d’un athlète ? Les gens devraient prendre conscience de cela. Beaucoup d’athlètes professionnels commencent à prendre conscience de cela.

J’ai fait mes propres recherches sur les boxeurs professionnels et autres athlètes, sprinteurs, et j’ai réalisé que non seulement ils ne vivaient pas si longtemps, mais en plus ils finissaient aussi en surpoids et souffraient des mêmes problèmes que les personnes qui ne font pas d’exercices : surpoids, obésité, troubles de la glycémie.

Ça ne va pas. Des personnes qui ont dédié leur vie et investi tant de travail dans l’amélioration de leur condition physique, peut-être leur condition mentale, leur capacité à résister à la douleur… Pourquoi payent-ils si chèrement avec une durée de vie raccourcie ? 

Tu as mentionné les bodybuilders. J’admire les personnes qui veulent se lancer là-dedans. Ils veulent exceller par leur physique et leur apparence. Mais les gars, posez-vous cette question, est-ce que vos priorités sont justes ? Si cela ne vous dérange pas de raccourcir votre vie, alors ce n’est pas la peine que l’on discute car je crois fermement que la priorité de chaque animal, créature, organisme, devrait être de vivre aussi longtemps que possible en ayant une bonne qualité de vie. C’est la priorité numéro un. 

Si vous avez une famille, votre famille a besoin de vous. Si vous avez des animaux d’élevage ou de refuges, ils ont aussi besoin de vous. Et votre communauté a besoin de vous car vous êtes une bonne personne, homme ou femme. Vous devez prendre soin de vous et vivre aussi longtemps que possible en aussi bonne santé que possible.

Si vous êtes prêts à abandonner cela pour de la performance, pour peut-être un an ou deux, pour briller dans un sport, quelque chose ne va pas dans vos priorités. Je crois fermement que les bodybuilders typiques ne survivraient pas à la sélection naturelle. Si le bodybuilder typique avait vécu il y a 10 000 ans, il n’aurait pas survécu. Ces muscles surdimensionnés avec des fibres musculaires inférieures, qui sont totalement glycolytiques, ce qui veut dire qu’ils n’utilisent pas bien le gras comme carburant, sont un handicap biologique.

Tu es au courant, tu es instruit Ari. Tu lis les recherches. Tu sais qu’un changement de carburant du sucre au gras est une caractéristique répandue signe de qualité et d’amélioration chez les mammifères. L’augmentation de la densité des mitochondries dans le muscle est la caractéristique numéro un. C’est plus important que d’augmenter la taille des muscles.

Remarque de Thierry Reid : Ori parle ici d’un changement métabolique et de la capacité d’utiliser le gras comme carburant pendant la phase de jeûne, en combinant déficit énergétique (jeûne) et exercice physique… Ceci n’implique pas obligatoirement l’utilisation d’une diète cétogène ou l’éviction des glucides pendant la phase d’alimentation… Pas d’amalgame entre cétose et régime cétogène. Plus de développement sur ce point à venir dans le prochain article.

Un mec qui pourrait être sec, comme Bruce Lee par exemple, probablement avec beaucoup de mitochondries, a plus de puissance explosive qu’un bodybuilder qui soulève 130 kg. Ce n’est pas la taille du muscle. C’est la qualité du muscle que vous devez construire. Et pour atteindre cette qualité de muscle, en fait, vous avez besoin de faire l’opposé.

C’est l’épuisement (déficit) de l’énergie, on parle d’énergie, qui est le déclencheur principal de l’hormèse. Cela déclenche l’amélioration de votre corps tout entier. L’un des éléments clés, ce sont les activateurs de facteurs de transcription qui signalent à votre corps d’améliorer les mitochondries, d’augmenter la densité des mitochondries dans votre muscle.

Le muscle est le plus grand organe de production d’énergie dans votre corps. Votre cerveau aussi. À poids égal, votre cerveau l’est même plus.

Cependant, augmenter les mitochondries est une clé, et conserver la santé de vos mitochondries est une autre clé. Donc l’utilisation de l’énergie et l’efficacité de l’énergie sont absolument primordiaux pour votre survie. Vous ne pouvez pas faire cela en ingurgitant six ou sept repas par jour, car chaque fois que vous mangez, vous empêchez ce mécanisme de s’activer.

Il faut réellement que vous soyez en déficit d’énergie, et la science l’a déjà montré. Il y a des preuves, cela va bien au-delà des muscles… Il y a des cellules souches dormantes ou cellules de régénération dans votre cerveau. Les scientifiques pensent maintenant que le cerveau peut en réalité se régénérer par lui-même si vous le faites méthodiquement.

Maintenant, Ari, nous n’avons pas assez de recul. Lorsque je suis arrivé avec le jeûne intermittent dans les années 2000, le mouvement venait de démarrer. Ce dont nous parlons toi et moi n’a même pas assez de recul pour savoir jusqu’à quel point on peut aller. Tout ce que je dis est ceci, les gars et les filles, lorsque vous vous intéressez au fitness, souvenez-vous qu’il y a quelque chose qui s’appelle le fitness biologique. Ce n’est pas le fitness conventionnel que vous voyez à la salle. Ce n’est pas ce que vous lisez en général sur internet. Ce n’est pas ce que vous voyez dans les magazines de fitness ou de musculation. C’est un fitness orienté pour la survie. C’est la priorité numéro un. Cela a à voir avec votre survie. Cela a à voir avec votre capacité à vivre plus longtemps dans un corps sain. Ce n’est pas une question de réaliser les meilleurs résultats sportifs. C’est une question d’avoir la meilleur capacité de survie. Cela n’a rien à voir en termes de critères et de manière de procéder.

Alors pendant que vous allez tous les jours à salle et travaillez dur vos exercices physiques, commencez à réaliser à quel point il est également important de vous exercer au niveau nutritionnel. Challengez-vous au niveau nutritionnel de la même manière que vous le faites au niveau physique et vous ne pourrez pas mal faire. C’est le deuxième principe du stress : la combinaison du stress nutritionnel et du stress physique.

Toutes les recherches possibles montrent que lorsque vous combinez les deux ensemble, vous aurez les meilleurs résultats. Jusqu’à quel point peut-on aller ? Et bien voilà ce qui est excitant dans la vie, vous avez votre propre équilibre. Le principe est le même mais chacun d’entre nous peut trouver sa propre voie. Nous pouvons expérimenter sur nous-même. Je montre la direction dans mon livre sur comment il est excitant de construire sa propre manière de se surpasser. C’est vraiment primordial.

Donc, concernant ta question, oui, il y a des personnes conformistes. Il y avait des gladiateurs partout dans l’histoire. Il y avait des personnes qui étaient prêtes à mourrir à l’épée et je respecte cela. Mais je crois cependant qu’il peut y avoir des personnes en excellente forme en suivant différents principes hormétiques.

Le but, pour toi Ari, et pour d’autres personnes, pour moi aussi je l’espère, je suis déjà vieux. Mais ton but Ari, c’est d’être au top de ta forme quand tu auras 60 ans, voire même 70 ou 80 ans. Cela semble fou mais ce n’est pas impossible. Cela ne concerne pas que les hommes, les femmes aussi.

Oui, on t’a dit que tu vieillissais plus vite, et ceci et cela… On ne sait même pas à quelle vitesse et à quel point nous pouvons retarder le vieillissement sexuel et le vieillissement en général, car notre société ne s’en est jamais donné pleinement les moyens. On pourrait discuter de cela jusqu’à demain, toi et moi… Mais la science est déjà au fait. Car le vieillissement n’est pas ce que les gens pensent.

Pourquoi le vieillissement est plus lié au stress qu’à l’âge

Ari Whitten : Oui, et l’une des choses que tu abordes dans ton livre est que le vieillissement est plus lié au stress que lié à l’âge. Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

Ori Hofmekler : Il ne fait aucun doute lorsque l’on examine en profondeur les mécanismes qui régissent le vieillissement, que le vieillissement biologique est plus une question de stress que d’âge. Le vieillissement arrive finalement un jour, car l’usure fait que ça arrive… donc les gens au fil du temps deviennent de plus en plus vulnérable au stress. Cependant, le vieillissement est un processus lié au stress. Je vais te donner un exemple. Je ne sais pas quel âge tu as. Tu as l’air jeune.

Ari Whitten : 34.

Ori Hofmekler : D’accord, 34. Je peux t’assurer qu’il y a des personnes, peut-être des millions, qui sont 10 ans plus jeunes que toi, et déjà plus vieux que toi. Ils ont peut-être déjà un système pancréatique vieux. Ils ont peut-être un système insulinique vieux presque au-delà de toute réparation possible. Ils ont peut-être des problèmes cardiovasculaires. L’obésité chez les enfants peut causer le vieillissement prématuré bien au-delà de ce qu’on imagine. Le diabète habituellement, vient avec un ensemble de problèmes métaboliques.

Donc le vieillissement peut concerner des personnes très jeunes… À l’inverse, le corps peut devenir résilient au vieillissement même si vous avez 60 ou 70 ans. C’est un fait. Comprendre cela a un niveau biologique, ou même au niveau cellulaire… Lorsque nous comprenons comment le corps fonctionne, et dans quelles conditions les bons gènes et les bonnes voies métaboliques sont enclenchées, le corps peut commencer à nettoyer par lui-même les vieilles cellules faibles ou cancéreuses, et régénérer de nouvelles cellules.

Lorsque vous pouvez voir comment cette image, comment ce phénomène dans sa globalité se déroule, vous réalisez, avec la science, que le vieillissement est en réalité une maladie, qui est liée au stress, bien plus liée au stress qu’à l’âge. Si c’est la vérité, et je pense que j’en ai donné quelques preuves, nous pouvons résister au vieillissement, bien plus que ce que le mode de pensée traditionnel nous fait croire.

Ari Whitten : Oui, absolument. Une chose que j’aimerais souligner, lorsque tu dis que le vieillissement est lié au stress, beaucoup de personnes interpréteront cela d’après la manière traditionnelle dont on considère le stress. « Le stress est mauvais, le stress me fait vieillir… »

Ori Hofmekler : Tu as tout à fait raison. Merci Ari, très juste. Le vieillissement est lié à un état de stress, ce qui veut dire que le vieillissement est la perte de capacité à résister au stress. Dès que tu inhibes ton système de réponse au stress − c’est un système qui t’est inhérent, et qui est biologiquement programmé pour résister au stress lorsqu’il survient et te rend résistant au stress… Lorsque tu inhibes ce système, et il y a des choses qui inhibent ce système, notre industrie est construite pour inhiber ce système… alors tu deviens vulnérable au stress.

À partir de là, tu laisses le processus de vieillissement prendre le pas sur ton corps, simplement parce que tu as éteint le système à l’intérieur de toi qui pourrait y résister. L’autre manière, si tu saisis ta chance, si tu suis les bons principes et protocoles et que tu laisses (ce système) se déclencher, alors le vieillissement ne peut pas atteindre ton corps, absolument pas de la même manière qu’habituellement. C’est la vérité. Donc le vieillissement, pour faire simple, est la perte de capacité à résister au stress. 

Ari Whitten : Oui. Je devrais aussi ajouter ça. Si on regarde la science actuelle sur la longévité, et l’un de mes scientifiques préférés sur le vieillissement est un gars nommé Vince Juliano. Je ne sais pas si tu le connais, il a quelques vidéos sur Youtube sur la science de la longévité. Si tu les regardes, ce que tu réaliseras est que toutes les preuves actuelles concernant les moyens les plus efficaces d’augmenter la longévité et prévenir les maladies… concernent l’hormèse. Tout pointe vers l’hormèse.

Ori Hofmekler : Cela ne fait aucun doute. Écoute, tu viens de dire que tout pointe vers l’hormèse. Que l’on en tire bénéfice, ou que l’on en soit victime, car on échoue à l’utiliser, c’est simple. Tu sais Ari, le diable est dans les détails. Cela revient à dire : qui sont les bons ? qui sont les mauvais ? Où diable sommes-nous là-dedans ? La théorie est une chose. J’ai vu tellement de gens parler des oeufs…

Je te donne un exemple. Le sucre est un problème central. Non pas parce que le sucre est un mauvais composant. Nous avons besoin de sucre, et nous en produisons. Cependant, le sucre en excès est central dans notre problème, car le sucre est un nutriment à libération d’énergie rapide, et une substance qui inhibe l’hormèse. Il inhibe tout simplement le mécanisme. Il cause l’excès d’énergie.

À chaque minute où tu as un excès d’énergie dans ton corps, l’hormèse est inhibée. Ta capacité à résister au stress est inhibée. Maintenant réfléchis à ça, tu regardes une liste de courses et au haut tu vois immédiatement des choses contenant du sucre, sucres synthétiques, des farines blanches. Qui n’a pas de sucre ou de farine à la maison ? Qui n’a pas de petits gâteaux, des cookies, des pâtisseries et autres ? Regarde Food Channel, il n’y a que ça.

Nous vivons dans une société, dans une industrie qui nous encourage à consommer de l’énergie et de l’énergie à libération rapide. En fait, malheureusement, notre cerveau est construit de manière à ce que nous puissions être facilement accro à une combinaison de sucres, ou de sucres et de graisses. Cela active les mêmes récepteurs opiacés que le crack ou la cocaïne. Simplement parce qu’il y a des années de cela, à une époque ancestrale où le régime primitif était le régime principal de l’humain, il n’y avait pas assez de sucre ou pas d’amidon du tout. Donc il n’y avait pas cette addiction au sucre à cette époque tout simplement car nous n’y étions pas assez exposé. Nous étions attiré par l’énergie car à cette époque, il y avait un manque d’énergie. Le monde a changé.

La rareté alimentaire a été abandonnée à partir d’une époque. C’était un avantage pour notre évolution d’être résistant à la faim et au manque de nourriture. La nature a compensé cela mais il en a également résulté une erreur.

Nous avons un mécanisme de recherche de nourriture très basique dans le corps qui nous donne beaucoup de plaisir lorsque nous mangeons de la nourriture qui nous fournit de l’énergie rapide, tels que les glucides simples ou le sucre. Nous devons prendre conscience de cela parce que le principe numéro un de l’hormèse est l’épuisement (déficit) de l’énergie. Le déficit énergétique, par l’exercice ou le jeûne, est le principe numéro un. Le déficit énergétique déclenche l’hormèse. C’est si puissant que cela peut même surpasser d’autres facteurs.

Ari, admettons que tu sois en situation de risque d’exposition à une toxine. Tu es en stress mental, tu es exposé à une toxine, et là quelqu’un te met un cookie dans la bouche. Pire scénario possible ! Si tu es en état de déficit énergétique, la capacité de ton corps à résister à n’importe quoi… est à son maximum. Tu survivras à la toxicité si tu es en situation de déficit énergétique. Mais si tu es surnourri et surchargé, même une petite quantité de ce stress (ou agression) va te porter un coup terrible !

Il faut comprendre que lorsque l’on jeûne, on devient extrêmement résilient, y compris aux trucs dont on a envie de crier : « Je n’en peux plus de ça, je n’en peux plus de ça. » Lisez mon livre, je vous le montre, et je vous le prouve. Les gars… et les filles bien sûr, durant la journée, qui est le moment où vous marchez et vous vous exposez à toutes sortes de stress, c’est le moment de sous-manger ou jeûner. Le moment de compenser est à la fin de la journée.

La nature vous permet de compenser merveilleusement. Lorsque vous arrivez au moment de votre repas principal, au dîner, qui a toujours été le repas principal de l’humain, vous avez tellement utilisé toute votre énergie que vous pouvez tolérer le repas. Vous pouvez utiliser les nutriments. Vous ne deviendrez jamais gros, ni sur-nourri.

Toute cette alimentation est une compensation, un bon réapprovisionnement. Votre corps est fait pour des phases d’alternance. Rien ne devrait être permanent. Jeûner tout le temps, ou jeûner trop longtemps, c’est de l’affamement ou du stress chronique. Le stress chronique, la prolongation même d’un bon stress peut devenir un stress chronique. Je suis totalement d’accord, et je l’écris dans mon livre, à propos des dangers du sur-entraînement, des dangers du jeûne prolongé. Je sais que des personnes jeûnent un jour sur deux, ou alors ils jeûnent 3 jours, ou certains d’entre eux jeûnent 2 semaines, et ensuite ils se suralimentent pendant 3 semaines puis ils jeûnent à nouveau… 

Durée de jeûne

La durée optimale de jeûne

Ari Whitten : Quelle est, à ton avis, la durée optimale de jeûne ?

Ori Hofmekler : À mon avis, ce devrait être le principe du repas unique quotidien. Tout le monde est différent. Et vous pourriez être dans une situation différente.

Prenez un repas principal par jour. La phase de jeûne n’a pas besoin d’être du jeûne strict. Je pense que parfois, il est préférable de consommer des nutriments qui miment le jeûne. Il y a des preuves extraordinaires, comme tu le sais, de certaines sortes de nutriments dans les aliments sauvages, les baies sauvages par exemple, qui non seulement n’élèvent pas le sucre sanguin, mais leurs polyphénols et tanins en réalité abaissent le sucre sanguin après digestion, ce qui est un facteur majeur. Alors pourquoi ne pas vous nourrir avec de bons antioxydants qui en réalité abaissent votre taux de sucre sanguin ? Le thé vert par exemple, est très complémentaire au jeûne, ainsi que le café. Vous n’avez pas besoin d’être dans l’excès.

Remarque de Thierry Reid : Il est vrai que la caféine en petite quantité (thé vert, café, cacao) peut être considérée comme une substance dite hormétique (favorisant l’hormèse) et certaines personnes s’en sortent très bien en procédant de cette manière. Je mets néanmoins fortement en garde contre la tentation d’abuser des stimulants en général pendant la phase de sous-alimentation, notamment pour les terrains fragilisés (fatigue chronique ou maladies chroniques et métaboliques en général) qui ont tendance à avoir des niveaux de cortisol et d’insuline instables. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à lire l’un de mes articles : Ces 3 erreurs qui peuvent annuler les bénéfices du jeûne intermittent.

Il n’y a rien de mal avec le jeûne à l’eau bien sûr, mais les personnes ont différents niveaux de tolérance. La dernière chose à faire quand on suit l’hormèse est de passer à un jeûne quotidien de 18 heures alors que l’on n’est pas préparé. Augmentez plutôt graduellement, et progressez d’une manière qui soit en adéquation avec votre état de santé individuel. Si vous êtes un athlète et que vous avez déjà l’habitude de consommer toute l’énergie de votre corps − et c’est ce que je recommande, l’entraînement à jeun − vous devriez faire en sorte de soutenir votre corps, particulièrement si vous faites une routine de split.

Je te l’ai déjà dit avant, je travaille au développement d’un produit qui va probablement révolutionner complètement l’industrie de la nutrition dans le sport. Le but est réellement de soutenir les gens de la bonne manière, biologique, pour pouvoir continuer à fonctionner et même être impliqué dans des activités de sports extrêmes, tout en mettant le corps en condition d’hormèse, en suivant le jeûne intermittent.

Donc oui, voilà ma réponse. Ne faites pas de jeûnes trop long. Mon opinion, un repas principal par jour, le reste du temps, mettez votre corps en déficit énergétique autant que vous le pouvez, mais vous pourriez avoir besoin de le soutenir avec quelques baies de temps en temps, un peu de protéines à assimilation rapide, pas de problème. Cela ne va pas tout gâcher.

Ari, l’idée globale des nutriments qui miment le jeûne ou de l’exercice est très très importante, car le régime alimentaire originel de l’humain était globalement riche en ces nutriments. C’est seulement maintenant que nous sommes passés d’une alimentation qui soutenait l’hormèse, et qui nous protégeait contre des taux élevés de sucres sanguins et lipides sanguins… à un système qui maintenant fait exploser notre glycémie, flamber notre insuline et augmenter notre taux de lipides sanguins.

Maintenant, l’élévation de la glycémie post-prandiale est, d’après beaucoup de chercheurs, le facteur numéro 1 responsable de l’épidémie d’obésité, de diabète et de syndrome métabolique dans notre société.

Regarde Ari, les gens qui ont des repas fréquents sur la journée. Ils commencent par un petit-déjeuner, la glycémie augmente, pic d’insuline. Ensuite repas de midi, snack entre temps… Ensuite de nouveau un snack dans l’après-midi, puis le dîner, et ensuite le dessert… Donc à chaque fois, il y a une élévation du sucre et des lipides sanguins. Cela détruit complètement le système insulinique.

Ne te demande pas pourquoi la vaste majorité des personnes sont en surpoids. La plupart des personnes de plus de 55 ans, sont soit en surpoids soit déjà obèse. La fréquence des syndromes métaboliques n’arrête pas d’augmenter, idem pour la fréquence des cancers.

Je crois fortement que le cancer n’est pas une maladie obligatoire. Je pense que nous sommes essentiellement conçus pour lutter contre le cancer, plutôt que pour avoir un cancer. Nous sommes essentiellement conçus pour lutter contre le vieillissement plutôt que pour vieillir. Mais on nous a appris à croire qu’il était normal d’avoir un cancer et qu’il est normal de vieillir.

Regarde, ces docteurs qui diagnostiquent les cancers, ils ne perdent pas une seule seconde. Ils ont déjà le protocole, « Ok, on va faire une chimiothérapie, on va vous donner ce produit chimique, puis ce produit chimique… » Hé les gars, et si on laissait une chance au corps de ne jamais développer de cancer ? Et si vous en développez un, je crois fortement que votre corps peut toujours s’en débarrasser.

Ari, tu connais ce système. Tu connais ce que les protéines de choc thermique, lorsqu’elles sont activées, peuvent faire. Tu sais combien d’énergie ton corps peut générer grâce au système immunitaire, s’il n’est pas endommagé, pour détruire le cancer.

Comment l’hormèse permet de résister aux maladies et d’augmenter la longévité

Ari Whitten: Oui, et cela fait une bonne transition. Quels sont exactement les mécanismes principaux au niveau cellulaire qui font que l’hormèse est si importante pour résister aux maladies et augmenter la longévité ? Qu’est-ce qui se passe en réalité dans nos cellules qui fait que cela se produit ?

Ori Hofmekler : La clé est la sensibilité du niveau d’énergie. La sensibilité de notre corps à l’énergie est parfaite. Nous avons un mécanisme très fin dans la cellule lorsqu’il y a un manque d’énergie, les molécules d’ATP perdent un groupe phosphate, puis deux. Donc l’ATP est converti en AMP. L’ATP a trois groupes phosphate, il en perd un pour donner l’ADP, puis perd le second pour donner l’AMP.

La molécule d’AMP n’est pas juste une molécule vide d’énergie. C’est en fait une molécule de signalisation. Elle active une très importante voie métabolique en faveur de la longévité. Beaucoup de chercheurs pensent que c’est celle qui favorise le plus la longévité, il y en a d’autres. On parle de AMPK pour « AMP-activated protein kinase »… C’est une enzyme qui, globalement, va multiplier des actions dans votre corps.

Mais l’une des actions les plus importantes, au-delà de son action anti-inflammatoire et de travailler en synergie pour activer une hormone anti-inflammatoire qui va circuler dans votre système et l’améliorer… L’action la plus importante de l’AMPK est d’inhiber la voie du mTOR, qui est le mécanisme de croissance qui construit vos muscles, mais c’est également ce qui conduit au processus de vieillissement, et il cause également l’inflammation, et il développe également les cancers.

Ari Whitten : Oui. Je t’interromps ici car des personnes pourraient ne pas être très familiers avec ces termes. AMPK, comme tu l’as dit, « adenosine monophosphate-activated protein kinase ». Ensuite, de l’autre côté on a ce qu’on pourrait penser comme étant la molécule opposée, quelque chose qu’on appelle mTOR, « mammalian Target Of Rapamycin », qui est une enzyme anabolique servant à fabriquer du tissu.

En fait, dans l’industrie du bodybuilding et du fitness, les gens parlent de mTOR comme… généralement quelque chose de bon. Nous voulons activer mTOR car il est impliqué dans la fabrication des muscles, donc stimuler mTOR autant que possible plusieurs fois par jour…

Cette manière de voir mTOR, de vouloir l’activer est en fait très déconnectée de la longévité et de la science du vieillissement, alors que les scientifiques disent de manière unanime : « mTOR est le principal facteur de vieillissement. Il faut maintenir les niveaux de mTOR bas. »

Ori Hofmekler : Tu as tout à fait raison. C’est l’un des nombreux phénomènes intéressants et paradoxaux en biologie. En biologie, quoi qu’il se passe dans le corps, rien n’est complètement mauvais ou bon… Il faut voir au-delà. Le paradoxe à propos de mTOR est que mTOR est essentiel à la vie. Sans mTOR, vous ne seriez même pas capable de grandir. Donc en particulier pour les jeunes organismes, mTOR joue un rôle essentiel pour les aider à grandir et devenir robustes et résilients face aux épreuves ou quelque facteur de stress qui soit.

Sans mTOR, nous n’arriverions pas à maturité et les jeunes organismes avec une déficience de mTOR ne survivent même pas. mTOR est essentiel à la vie. Cependant, une fois que vous avez atteint la maturité, et j’essaye de simplifier ici pour être compréhensible… Une fois que atteignez la maturité, la sur-expression de mTOR dans votre corps peut être mortelle, nocive… Car maintenant vous vivez dans un corps qui ne grandit plus, donc la sur-activation de mTOR dans un corps qui n’est plus en croissance mène à ces choses-là.

Premièrement, au niveau cellulaire, cela mène à l’élargissement des cellules. L’élargissement des cellules provoque immédiatement leur vieillissement. mTOR est un mécanisme de croissance cellulaire, donc la raison pour laquelle la cellule vieillit est d’empêcher qu’elle devienne cancéreuse. mTOR peut facilement faire en sorte que la cellule devienne cancéreuse. Il peut causer des tumeurs. Vieillir la cellule est le premier mécanisme de défense dans le corps pour empêcher qu’elle se multiplie et devienne une part d’une tumeur.

Mais ce n’est pas une super solution car les cellules vieillissantes créent des lésions inflammatoires dans les tissues, ce qui cause de l’inflammation autour de la cellule. Et Ari, tu sais que l’inflammation, au bout d’un moment, cela termine en cancer. Toujours. L’inflammation au bout d’un moment devient un cancer, partout. Garder un marqueur d’inflammation trop longtemps dans le corps [inaudible].

La pire de tout est le facteur NF-kB. C’est un facteur de croissance transcriptionnel qui est énormément ou de manière inhérente lié au cancer. Lorsque tu vois un tissu ou une cellule avec une sur-expression du facteur NF-kB, tu sais que cette zone va être en proie au cancer.

Devine quoi, lorsque tu actives ton système de réponse au stress de manière correcte, lorsque tu prends les bons nutriments, et je les ai listés dans mon livre, ce sont tous des inhibiteurs du facteur NF-kB… Nous vivons dans une industrie qui fait en sorte que ce facteur s’exprime constamment. Cela va du sucre aux pesticides et beaucoup d’autres produits chimiques, et de la façon dont nous nous rendons nous-mêmes vulnérables à tous ces marqueurs inflammatoires, d’accord ?

Ari Whitten : Je devrais également ajouter que ce n’est pas juste les athlètes et bodybuilders qui font ça, mais aussi l’occidental moyen qui a tendance à grignoter toute la journée et a avoir un déséquilibre énergétique en faveur de l’excès calorique chronique.

Ori Hofmekler : Correct. Oui, tu as raison. mTOR est très anabolique tout comme les stéroïdes anaboliques que l’on peut prendre. Cela ne signifie pas que c’est bon pour nous. On peut toujours construire du muscle de qualité, je le répète, du muscle de qualité, sans sur-activer mTOR. 

Nous en avons parlé avant Ari. Nous avons parlé du fait que l’énergie, l’exercice pendant le jeûne déclenche des facteurs comme PGC-1α, qui signale à votre corps d’augmenter la densité des mitochondries dans vos muscles. Donc vous pouvez être quelqu’un de très sec, sans avoir besoin d’être lourd, tout en ayant des fibres de qualité, qui peuvent générer de l’endurance pendant l’exercice, bien plus que chez le bodybuilder typique. Cela vous servira pour le reste de votre vie, et heureusement dans une très longue vie de qualité. Mais il faut donner à son corps la possibilité de rester vigoureux et fonctionnel.

On parle de fibres musculaires avec une haute densité mitochondriale et d’augmenter la capacité des muscles à utiliser la graisse comme source d’énergie, ce qui vous protégera systématiquement contre l’obésité et le diabète pour le reste de votre vie. Si vos fibres musculaires, peu importe la taille de vos muscles, fonctionnent majoritairement au glycogène, ce qui signifie qu’ils utilisent tout simplement les glucides comme énergie plutôt que les graisses, alors vous serez plus enclins à l’obésité et au diabète.

Les gens doivent se réveiller et comprendre que votre approche du fitness doit être intelligente, il n’y a pas que la taille des muscles qui compte. À bien des égards, les femmes s’en sortent mieux que les hommes car elles n’ont pas cette vanité compulsive, pour certaines d’entre elles, à vouloir construire de gros muscles. Donc leur approche du fitness est bien plus intelligente. Je pense également Ari, car on en a discuté, qu’une fois que l’on arrive à maturité, arrivé à un certain âge, on doit être assez futé pour changer sa manière de s’alimenter et de faire de l’exercice. On ne peut pas continuer toujours en ligne droite. Prenez en compte votre survie en tant que personne, comme étant la priorité numéro un. Respectez-vous.

Ari Whitten : Oui, absolument. J’ai en fait atteint cet âge récemment, où je suis mentalement passé de ce côté-là. Avant j’étais très orienté fitness, perte de gras, construction musculaire. C’était mon monde depuis très longtemps. Maintenant je suis à un âge où mes intérêts, en particulier depuis que j’ai un jeune fils, il a presque un an maintenant… 

Ori Hofmekler : Félicitations.

Ari Whitten : Je pense que cela change notre manière de penser. Maintenant, j’ai ressens le besoin d’être plus conscient de devoir incorporer plus de jeûne dans mon quotidien et d’éviter l’excès calorique, éviter la sur-stimulation de mTOR et l’accélération du vieillissement.

Je veux être là pour très longtemps pour voir mon fils grandir et peut-être avoir un autre enfant et les voir grandir tous les deux, et aussi être suffisamment fonctionnel jusqu’à 70, 80 ou 90 ans ou au-delà, pour pouvoir toujours être sur la piste, jouer par terre avec mes petits-enfants, faire du snowboard, ce genre de choses… Mentalement, je suis complètement d’accord, cela devrait tendre vers la longévité.

Ori Hofmekler : Oui, ce que tu viens de dire vient clairement de ton instinct humain / animal. Ce qui vient de parler était le vrai humain / animal en toi. Tu te respectes suffisamment pour comprendre que d’autres humains ont besoin de toi.

Ton fils, par exemple, les gens qui te suivent et qui sont autour de toi, ta famille, et toi-même. Donc si tu te respectes et que tu as besoin de toi-même, tu veux réellement voir ça comme une priorité première, le fait que oui, dans tes 60 ou 70 ans, d’ici 40 ou 50 ans, tu pourrais être en aussi bonne forme que maintenant, voire meilleure, de bien des manière. Comme je le disais tout à l’heure, l’expérience combinée à un cerveau sain, je pense vraiment que cela peut augmenter le QI à un niveau que l’on ne peut même pas imaginer aujourd’hui, vraiment.

Hormèse par le froid

Les différents types d’hormèses que vous devriez inclure dans votre vie quotidienne pour augmenter le niveau d’énergie et de résilience

Ari Whitten : Oui, magnifique. Sur un plan pratique, quels autres types d’hormèses… Nous avons parlé du jeûne, nous avons parlé de l’exercice. Quels autres types d’hormèses les gens devraient-ils connaître et inclure dans leur vie ?

Ori Hofmekler : Et bien, ce que j’ai mentionné avant… Avant tout, la nutrition. J’en parle dans mon livre, ne fuyez pas les toxines de manière exagérée. Il ne faut pas en faire une obsession. Etudiez la question et vous comprendrez que les métaux lourds ne sont pas tout le temps vos ennemis.

Ils sont présents de manière naturelle dans certains des meilleurs aliments. Donc si vous aimez les noix et graines, et juste parce que vous avez lu dans un article ou sur un site bizarre : « Restez loin des métaux lourds et de tout aliment qui contient des métaux lourds, que ce soit les graines et les noix ou le cacao, comme le chocolat, restez loin de tout ça ». Je pense que vous devriez faire vos recherches, et si vous n’êtes pas certain, j’ai les recherches dans mon livre. Vraiment, vivez votre vie de manière simple. N’ayez pas peur de la nature. La nature n’est pas votre ennemi. Cette stupide théorie d’avoir peur de certains composés chimiques…

Une autre manière d’inclure de l’hormèse ? Je pense que c’est une bonne chose de s’exposer à la chaleur. Je pense que c’est très bon également de s’exposer au froid, au froid glacé, jusqu’à un certain degré. Il a clairement été démontré que tous ces challenges déclenchent les mêmes mécanismes. On peut également parler de réponse aux protéines de chocs thermiques, c’est incroyable ce que cela fait à votre corps. C’est plus de 300 composés enzymatiques qui s’activent. Lorsque vous êtes au sommet de l’hormèse, au sommet du déficit énergétique (déficit de glycogène), ces composés se répandent dans votre système, cherchent et détruisent toute cellule abîmée et malade, incluant les cellules cancéreuses. Votre corps devient très efficace pour marquer ces cellules faibles et cancéreuses et les détruire.

Votre système immunitaire est activé et se spécialise sur cela. Au niveau cellulaire, un processus appelé autophagocytose prend place, la cellule est littéralement rénovée de la même manière que l’on rénove une maison. Tu réalises ta propre rénovation !

Pourtant, la plupart des gens n’essayent même pas, pendant que toi, Ari, tu peux apprécier cet incroyable génial processus pendant 18 heures tous les jours, en théorie. 10 heures par jour ? On négocie 6 heures par jour ? Même 1 minute par jour ! Ils n’essayent même pas. Quand on prend en compte les effets cumulés, même avec 6 heures par jour, imagine les avantages par rapport à d’autres personnes. C’est du jamais-vu. C’est un corps qui se renouvelle sans cesse. Si le vieillissement s’est déjà produit, nous avons un système qui peut encore lutter contre. Vous devez juste réveiller ce système et être constant. L’hormèse est le clé.

Pourquoi est-ce important de jeûner au moins 12 heures

Ari Whitten: Oui, je crois que beaucoup de recherches maintenant nous suggèrent que la fenêtre de jeûne quotidienne devrait être au moins de 12 heures.

Ori Hofmekler : Cela dépend également à partir de quand tu considères être en jeûne. Je compte à partir du lendemain matin car tu ne jeûnes pas dès que tu finis de manger. Cela prend six heures, parfois plus, pour que la nourriture soit digérée. Par exemple dans mon cas, hier était jour avec un repas riche en graisses, cela prend parfois plus de temps tu comprends  ?

Je connais des gens, y compris dans ma famille, qui peuvent manger 300 à 400 g de noix, ça fait beaucoup de calories, et ils continuent à perdre du poids, comparé à une autre alimentation moins riche en quantité et en calories. En gros, une fois que ton estomac est vide, c’est là où le jeûne commence. Donc, admettons que ton estomac soit complètement vide à 5 ou 6 heures du matin, c’est là où le vrai jeûne commence. Donc à midi, tu as déjà 6 heures de jeûne. À 18 heures, tu comprends que tu as en gros 12 heures de jeûne, heure convenable pour prendre le repas du soir, je suis d’accord avec toi. Donc voilà la vraie durée de jeûne.

Mais encore une fois Ari, ce n’est pas obligatoire de faire comme cela. On peut très bien prendre des baies, on peut prendre des nutriments. Il y a eu de récentes recherches à propos des raisins, on devrait s’attendre à ce qu’ils élèvent la glycémie, mais lorsque vous mangez des raisins à l’ancienne, le marc, avec la peau, les pépins et tout… les recherchent montrent que cela réduit en réalité la glycémie.

Remarque de Thierry Reid : Il faut garder en tête que les réactions de la glycémie aux aliments, y compris aux fruits, est très variable selon les individus, leur niveau de santé, de flexibilité métabolique. Le raisin reste tout de même, en général, un fruit très sucré qui casse assez facilement le jeûne.

Donc c’est un phénomène très intéressant, de voir comment on peut naviguer entre les différentes options alimentaires disponibles… Mais pour résumer, mes recommandations, en plus du jeûne intermittent, seraient de rester loin de tous les aliments et produits chimiques qui sont anti-hormétiques si vous le pouvez.

antioxydants

La vérité sur les antioxydants et l’hormèse (et pourquoi les suppléments antioxydants diminuent la résilience)

Ari Whitten : … qui sont le sucre…

Ori Hofmekler : Le sucre est central !

Ari Whitten : Le sucre raffiné…

Ori Hofmekler : Oui. Les pesticides et vitamines synthétiques. Écoutez. Je sais que beaucoup d’entre vous prenez des vitamines. Vous pensez que c’est très sain pour vous. La vérité est que les vitamines et antioxydants synthétiques sont extrêmement contre-productifs. Ils inhibent la capacité inhérente du corps à produire ses propres antioxydants, bien plus puissants. Ils inhibent l’assimilation des vraies vitamines provenant des aliments. S’il vous plaît, ne prenez pas de vitamines synthétiques…  

Ari Whitten : Et ils inhibent également l’hormèse.

Ori Hofmekler : Absolument.

Ari Whitten : Il y a des recherches de Michael Ristow, je sais que tu connais, où ils ont utilisé des suppléments d’antioxydants avant et après l’exercice. Ils ont montré que cela inhibait les bénéfices de l’exercice sur les mitochondries.

Ori Hofmekler : Oui, car cela supprime vos propres mécanismes. Si vos mitochondries reçoivent le mauvais signal, vous êtes fichus. N’y pensez même pas. Quoi de pire que de prendre des antioxydants synthétiques, qui inhibent votre propre production de glutathion peroxydase et vos propres enzymes antioxydantes ? Quoi de pire que cela, quand votre corps ne peut pas détecter le niveau de radicaux libres… Les radicaux libres sont [dangereux] et ils causent le vieillissement. Mais en même temps, encore un paradoxe, ce sont eux qui déclenchent la réponse au stress. Ils vous rendent résilients. C’est pour quoi l’exercice est aussi bénéfique.

Ari Whitten : Oui, c’est une question de dose et de contexte, les radicaux libres sont indissociables des bénéfices de l’hormèse.

Ori Hofmekler : C’est une part de l’hormèse. C’est la manière dont votre corps globalement détecte qu’il est en situation de stress. Lorsque vous ingérez des antioxydants synthétiques, votre corps devient aveugle. Ari, je n’ai rien contre les personnes non-voyantes, mais honnêtement, c’est bien plus difficile, en particulier lorsqu’on est en situation de stress ou de lutte, d’être aveugle. Vos réponses sont compromises, ou parfois complètement inappropriées. Ça c’est pour les synthétiques.

Est-ce que cela signifie que les antioxydants sont mauvais pour vous ? Absolument pas. S’ils proviennent d’aliments entiers, de plantes vertes, ils viennent en très petite quantité, dans un système qui a prouvé durant des millions d’années qu’il fonctionnait très bien dans ce monde. 

Ari Whitten : En fait, beaucoup de choses dont les gens se réfèrent parmi les plantes, herbes, épices, qui sont classés en tant qu’antioxydants… il ya beaucoup de recherches qui montrent que nombre de ces composés sont en fait… bien qu’ils puissent fonctionner en tant qu’antioxydants dans un tube à essai, ils fonctionnent en réalité comme des pro-oxydants, comme des radicaux libres à l’intérieur du corps, et miment l’hormèse.

Ori Hofmekler : C’est très vrai. En fait, la plupart des polyphénols dans les plantes, si ce n’est la totalité, sont des toxines. Ils aident la plante à résister aux insectes et sont produits la plupart du temps en tant que toxine. Nous avons développé une attirance pour eux. Nous et d’autres animaux sont attirés par eux, mais certains animaux ne peuvent pas supporter le goût amer des tanins ou des polyphénols. Nous vivons dans un monde très intéressant. La nature est pleine de paradoxes, il faut juste les comprendre et les considérer, plutôt que les fuir. Oui, le thé vert est une toxine pour beaucoup d’animaux. Ton chien ne pourrait pas en manger. Pourtant, je ne sais pas si tu as un chien…

Ari Whitten : J’en ai un.

Ori Hofmekler: Ok. Clairement, ton chien apprécierait de sortir et de manger de l’herbe, tout comme le font mes chiens et mon chat. Ils adorent l’herbe. Et mon chien mâchouille aussi la terre… Car tout cela est plein de nutriments hormétiques, qui autrement ne seraient pas dans leur alimentation, donc ils sont attirés par cela. Nous devons suivre notre biologie et ne pas jouer contre elle. Si on le fait bien, alors on peut aller très loin.

régime végétal

Comment réduire le stress – Un régime alimentaire basé sur les végétaux

Ari Whitten : Oui. Il ne nous reste que quelques minutes. Il y a un certain nombre de choses que je voulais aborder encore avec toi mais nous n’aurons pas le temps. L’une des choses que je voulais aborder est le fait que tu prônes une alimentation principalement basée sur le végétal.

Tu n’es pas un grand partisan de la consommation de chair animale. Si on pouvait creuser cet aspect pendant quelques minutes ce serait chouette. Autre chose, nous avons parlé brièvement tout à l’heure de l’attirance pour le stress, du fait que les humains sont construits pour rechercher le stress, ce qui je pense est un super concept dont tu parles dans le livre.

Et ensuite, le dernier concept que j’aurais aimé abordé avec toi, c’est un très très intéressant chapitre dans ton livre dans lequel tu parles du désir des humains d’adopter des plantes et des animaux, d’être entouré d’autres formes de vie, de s’en occuper, de coexister avec eux, de les nourrir. Peux-tu nous parler un peu de la raison pour laquelle tu as senti que tu devais ajouter cette section dans ce livre sur le stress et pourquoi tu sens que c’est important ?

Ori Hofmekler : Tu as raison. On manque de temps. Cela va être très difficile en deux minutes de couvrir tout cela, mais je vais faire de mon mieux. On pourra toujours continuer cette conversation une autre fois…

Ari Whitten : J’adorerais.

Ori Hofmekler : J’ai délibérément parlé dans le livre de notre désir à vouloir adopter des animaux et faire pousser des plantes, car c’est une partie d’un phénomène naturel, qui est bien sûr la coexistence et la collaboration entre les espèces. Il n’y a aucun argument qui montrerait que nous aurions évolué, car le monde est construit de cette manière. Les espèces ont besoin les unes les autres. Nous ne pouvons pas survivre sans les végétaux, et en réalité, les végétaux ne peuvent pas survivre sans les animaux. Les animaux dispersent les graines des végétaux ou distribuent le pollen.

Donc les abeilles et autres animaux sont très importants pour les végétaux, et les nutriments des végétaux sont cruciaux pour tous les animaux, y compris les humains. En fait, nous dépendons des nutriments végétaux plus que de n’importe quelle autre classe d’aliments. Cela ne fait aucun doute, je suis en désaccord avec les personnes « paléo » là-dessus.

Peut-être que certains d’entre eux seraient d’accord avec moi sur tel nutriment provenant de végétaux. Nous pouvons très bien nous débrouiller sans nourriture animale. Nous ne pouvons pas bien nous débrouiller, nous ne pouvons pas survivre, sans nourriture végétale. C’est simple.

Ceci étant dit, certaines nourritures animales, ou sous-produits animaux qui n’impliquent pas le meurtre d’animaux, tels que les produits laitiers par exemple, lait et oeufs, sont ok. Je ne suis pas complètement contre la nourriture animale, car je mange moi-même du poisson. J’en mange honnêtement car je crois que je ne me sens pas encore assez désolé. Désolé, mais pas assez pour le poisson que je mange. Mais il y a une grande différence entre les oeufs, produits laitiers, poissons et les mammifères. Je peux vous donner l’exemple des produits laitiers.

Les graisses saturées, par exemple, qui ne sont pas idéales, mais dans le cas des produits laitiers, elles peuvent être très bénéfiques si ces derniers viennent d’animaux correctement nourris (stress nutritionnel, nourris à l’herbe). Les graisses des produits laitiers ne contiennent pas d’hormones inflammatoires. On n’en trouve pas dedans. Donc un beurre d’une vache saine, ou du fromage ou du lait entier, peuvent être très bénéfiques si l’on considère la qualité des protéines et des fractions immunitaires qui s’y trouvent.

Si on regarde les graisses d’animaux tués, abattus, que ce soit des vaches, des cochons ou des agneaux, ces graisses contiennent des hormones inflammatoires.

Ari Whitten : Tu parles d’animaux élevés dans des conditions conventionnelles ?

Ori Hofmekler : Oui, y compris ceux qui sont dits nourris à l’herbe, qui sont en meilleure forme, mais il y a toujours ces hormones inflammatoires à cause du stress que les animaux subissent avant d’être abattus. La peur, je veux dire, je ne veux même pas imaginer ce que ces pauvres animaux intelligents subissent…

Voici un animal qui pouvait vous donner de la bonne alimentation sans avoir besoin de le tuer, et les gens le tuent. Il y a un karma, ils payent chèrement pour cela. Je sais qu’il y a une controverse mais la science montre clairement que les gens prospèrent et vivent incroyablement bien sur un régime lacto-végétarien.

C’est plutôt l’opposé quant aux recherches sur les mangeurs de viande. La corrélation entre les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, en particulier les maladies inflammatoires, et la consommation de viande, est directe. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai écrit ce chapitre. La principale raison est humaine. Les amis, avez-vous déjà regardé une vache ou un veau ? Vous êtes tous de bonnes personnes, mais comment pouvez-vous envisager de tuer un animal si intelligent et adorable ?

Avez-vous un chien ou un chat à la maison ? Pouvez-vous imaginer que quelqu’un vienne manger votre animal de compagnie ? Cette vache ou ce veau ou ce cochon sont des animaux intelligents. Ils sont adorables. Ils sont adorables quand ils sont jeunes et ils sont adorables plus tard. Nous n’avons pas besoin de les élever pour les envoyer à la boucherie, d’accord ? Ils devraient juste avoir le droit de vivre.

Nous devrions profiter de leurs sous-produits sans les tuer. Même chose pour les oiseaux. Il n’y a aucune raison de les manger. Du point de vue nutritionnel, cela ne vous apporte rien. Ok, il y a du fer dans la viande que l’on peut sans aucun doute substituer avec d’autres sources provenant de la terre.

Tu sais, les fèves de cacao, le cacao, a presque une quantité équivalente au boeuf. Nous pouvons en avoir de la mélasse ou d’autres choses en petite quantité, dans les raisins secs, en petite quantité… Il n’y a aucune raison de tuer un animal. En faisant cela, nous perturbons l’équilibre écologique sur lequel nous prospérons, pas seulement à cause de la diffusion du méthane, qui est toxique. Nous perdons nos ressources agricoles, contaminons la terre. La quantité d’énergie et de pesticides et autres produits chimiques que requiert l’élevage conventionnel pour nourrir la vache typique de batterie est ahurissant.

Donc qui bénéfice de tout cela ? Le business de la chimie, l’industrie agro-alimentaire qui vous donne la viande toute prête d’un animal massacré… que vous n’avez même pas chassé. Vous n’avez même pas bougé le petit doigt. Vous ne savez même pas ce que vous avez. Vous savez quand un oeuf devient rance. Vous savez quand un fromage devient mauvais, ça pue. L’oeuf flotte sur l’eau, et il a également une horreur horrible. Nous avons appris à détecter la nourriture rance depuis le début de l’évolution de l’humain. Nous ne savons pas détecter la rancidité de la viande. Et même si nous le pouvions, je vais te dire, en tant que prédateur, nous pouvons tuer mais nous ne sommes pas biologiquement équipés pour manger de la viande.

Nous n’avons pas les enzymes des canins ou félins qui permettent de convertir les formes D de protéines en L. Nous sommes les derniers à pouvoir le faire.

Donc ces protéines ont une forme inversée, de la position de L à D comme Diable, une protéine du diable. Elles flottent dans votre système et sont transportées dans votre cerveau, dans vos mitochondires, dans le centre de votre cellule et rendent l’organisme dysfonctionnel.

Ce qu’il faut retenir, mangez de la nourriture fraîche que vous savez être bonne. La nourriture végétale devrait être prioritaire… Vous devriez écouter votre instinct humain. Si vous aimez vraiment les animaux ou si vous avez un animal de compagnie à la maison, témoignez cette compassion aux autres animaux. Je sais qu’il est très difficile d’arrêter de manger de la viande lorsque l’on a été habitué à en manger depuis tout petit. Mais je pense que vous pouvez vous entraîner et vous serez généreusement récompensé pour cela. On n’a pas besoin de cela, même si vous êtes un athlète et que vous devez ingérer beaucoup plus de protéines, il y a d’autres sources. Les produits laitiers, et même les protéines végétales sont bien meilleures.

Mais une dernière chose Ari, nous savons déjà que la recherche montre clairement que les protéines végétales sont plus bénéfiques quand vous vieillissez, et elles ont un bien meilleur potentiel anti-cancer que les protéines animales. Cela est sans doute en rapport avec une vitesse d’absorption plus lente, ou un profil d’acide aminés relativement faible qui nous est bénéfique lorsque l’on combine les végétaux.

Donc je crois vraiment que nous sommes attirés par l’adoption d’un animal car c’est un instinct très primaire. C’est une part de l’inter-collaboration entre les espèces. L’humain ne pourrait jamais survivre en tant qu’espèce isolée. Nous avons toujours eu des animaux autour de nous. Ils travaillent avec nous, nous les nourrissons, nous collaborons. Nous avions des ânes, j’adore cet animal. C’est l’un des mes préférés. J’adore vraiment les ânes. Ce sont des animaux opprimés, je les adore.

Donc nous vivons avec des ânes, des chevaux, des chèvres, des moutons, des vaches, des chiens, des chats y compris chats sauvages. Certaines personnes ont même des loups, il n’y a rien de mal à ça, c’est une part d’une règle naturelle de collaboration entre les espèces. Même chose avec les plantes. Nous avons besoin des plantes. Nous aimons leur vision. Nous avons envie de les planter. Dans mon pays, chaque fois qu’un enfant naissait, il y avait une tradition qui consistait à planter un arbre dans les collines de Jérusalem. C’est un signe traditionnel envers la nature.

Ari Whitten : Oui. Et tu sais, comme je te le disais avant que l’on commence cette interview, nous avons tous les deux un jardin. L’une des raisons pour lesquelles ce chapitre résonne tellement en moi est qu’il y a cette sorte de joie bizarre innée à planter des plantes, c’est également le cas pour les animaux, mais pour les plantes, les  regarder pousser, les nourrir et les voir se transformer en quelque chose de beau qui vous élève et vous nourrit… C’est cette belle synergie qui se passe avec laquelle la plupart des gens sont malheureusement très déconnectés.

Ori Hofmekler : Cela rejoint la Kabbale, qui est un mysticisme juif. Tuer ou détruire un arbre fruitier est un péché, c’est un terrible péché. On n’est pas supposé faire cela. Il y a également une croyance selon laquelle les arbres se mettront en face des humains chez Dieu au Paradis.

Quoi qu’il en soit, je demande vraiment aux gens, s’ils souhaitent se procurer mon livre, de lire ce chapitre et tirez-en vos propres conclusions. C’est juste un point de vue, mais qui est également fondé sur la science et les conséquences.

Ari Whitten : Oui, j’ai vraiment apprécié que tu intègres un aspect plus éthique et moral à ton message alors que beaucoup de gens qui parlent de santé sont totalement déconnectés de ces aspects. Ils parlent de choses simplement en termes de « Voici ce qui est sain pour les humains », sans réellement une compréhension de l’interrelation des humains et d’autres formes de vie. J’ai vraiment apprécié que tu intègres cela dans ton message. Merci pour ce partage ici avec mon audience. Y’a-t-il une dernière chose, une dernière idée que tu souhaiterais ajouter avant de terminer ?

Ori Hofmekler : Il n’y a jamais de dernière idée. C’est un processus de recherche  continu. Oui, je vais revenir bientôt avec quelque chose de nouveau, on en a discuté avant. Donc peut-être… Et j’ai vraiment aimé discuté avec toi Ari.

Ari Whitten : Pareillement.

Ori Hofmekler : C’était une vraie discussion.

Ari Whitten : Oui, j’adorerais en refaire une.

Ori Hofmekler : Merci. J’adorerais. Le livre est disponible sur Amazon. Lisez mon livre, je suis toujours disponible sur les réseaux sociaux et nous pourrons continuer la discussion.

Je reviendrai bientôt avec de nouveaux blogs sur le fitness, donc restez connectés, et entre nous, on pourra continuer notre discussion hors caméra. Très intéressant. Merci beaucoup de m’avoir invité. J’ai apprécié la conversation.

Ari Whitten : Oui. Merci beaucoup d’avoir été là. C’est un honneur d’avoir pu me connecter avec toi après avoir lu ton travail depuis tant d’années, presque deux décennies !

Ori Hofmekler : Ari, je viens de m’en rappeler. Pour ceux d’entre vous qui êtes aux États-Unis, en Californie, j’ai un évènement. Je fais une conférence la semaine prochaine, jeudi, je crois que c’est le 23 janvier à la bibliothèque Lafayette. C’est dans la région de la baie de San Francisco. Le jour après, je fais une séance de dédicace dans une librairie. Tous les détails sont sur ma page Facebook.

Ari Whitten : J’essayerai… Je ne suis pas sûr de pouvoir sortir ce podcast à temps, mais je verrai s’il y a moyen de le faire.

Ori Hofmekler : Oui, ok. Peu importe, juste au cas où.

Ari Whitten : Ok, et je conclurai de cette manière. Procurez-vous une copie du dernier livre de Ori, Les 7 Principes du Stress. Aussi, commencez à intégrer une plus grande quantité d’hormèse dans votre vie. Ori, merci beaucoup. C’était un honneur et un privilège de se connecter avec toi.

Ori Hofmekler : Encore merci, j’ai apprécié cette conversation. On reste en contact, Ari.

Ari Whitten : Assurément.

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  • […] Cette notion que le stress pourrait être bénéfique ou néfaste en fonction de l’intensité est une des clés de compréhension en matière de santé ! Si vous souhaitez approfondir ce sujet, je ne peux que vous encourager à consulter cet article sur l’hormèse et le stress. […]

  • Salut Thierry!
    En relisant cet article, je me demandais si, à ton avis, la cohérence cardiaque pourrait avoir un effet hormétique… Elle vise à réguler le système nerveux autonome, et à calmer, mais comme c’est de la respiration contrôlée, peut-être que ça a aussi un petit effet renforcement… Qu’en dis-tu?

    • Thierry Reid dit :

      Non la cohérence cardiaque n’est pas de l’hormèse. La respiration type Wim Hof en revanche oui 😉

  • Je ne sais pas si ça vient de la culture américaine (ou de l’idée que je m’en fais, peut-être des préjugés) mais je trouve ces paragraphes absolument dégueulasses :

    « Car maintenant on parle de personnes qui sont intelligentes et qui veulent être minces et avoir une bonne apparence, et ils s’y consacrent. Ces personnes en général ont plus de discipline que la moyenne. Tous les athlètes et les bodybuilders en général ont plus de discipline et ils sont amenés à réussir.

    Donc nous parlons d’une niche de personnes dans notre société qui sont de bien des manières supérieures aux autres, ceux qui sont amenés à exceller. Mais il est très triste, tragique et ironique, que ce sont justement ces personnes qui ratent totalement le coche. »

    Des personnes qui sont de bien des manières supérieures aux autres ? parce qu’elles ont envie d’être minces et musclées, parce qu’elles sont capables de mettre en place une discipline pour ça ? Quelle belle vision du monde et des gens…
    Peut-être que c’est un problème de traduction, mais je n’ai pas réussi à lire au-delà de ces paragraphes. Je ne peux pas faire abstraction d’une idéologie aussi puante. Je suis un peu triste de constater qu’il n’y a apparemment que moi que ça choque dans les commentaires.
    A part ça, très intéressant, l’hormèse. Je compléterai avec d’autres recherches, en espérant tomber sur des bonhommes un peu moins autosatisfaits/désireux de caresser leur public dans le sens du poil (je parle du type interviewé)

    • Thierry Reid dit :

      Bonjour,

      En anglais dans le texte : « in many ways superior to others ».

      Je comprends le terme supériorité non pas comme une supériorité de valeur (en tant qu’individu) mais de supériorité « sous différents aspects ».

      Donc effectivement après réflexion, je pense que je vais retoucher ma traduction sur ce passage, merci.

  • Laurence dit :

    très intéressant mais j’aurais aimé savoir de quoi pouvait être ou devait être constitué le repas du soir lorsque l’on jeûne le reste de la journée
    merci beaucoup

  • Merci pour le partage Thierry !
    Mais pour les livres, dommage il sont toujours seulement en anglais 😔 !

    • Thierry Reid dit :

      Je vais voir si je peux en faire un résumé à l’occase. 😉

  • Bonjour, je venais justement d’acheter de l’acide alpha lipoic pour soigner de la résistance à l’insuline et améliorer la concentration. Ça rentre dans les antioxydants dénoncés dans l’article ou c’est un peu différent comme c’est pas une vitamine? J’ai l’impression ça a comme effet inattendu d’améliorer mon sommeil, j’ai dormis 1h de moins les 2 premiers jours où j’en ai pris, et j’étais en forme la journée comme si j’avais mieux récupéré. 2 jours c’est trop court pour pas être sur c’est juste un hasard. Même si ces effets positifs se confirmaient vaut mieux essayer de trouver des sources naturelles d’aal par exemple par les jus de légume ?

    • Thierry Reid dit :

      L’AAL peut avoir des effets positifs car il influence positivement d’autres mécanismes antioxydants du corps. Mais le problème se pose toujours sur le long terme : quel impact d’amener un antioxydant en grande quantité alors que l’organisme est censé en produire à des dosages infimes et finement régulés… ?

  • Nicole St-Hilaire dit :

    Merci beaucoup pour cet entretien de grande qualité.

  • C’est conforme aux sommets américains que je suis régulièrement sur le web, sauf pour les produits laitiers, à part le beurre frais

  • Article super intéressant je partage ! 🙂
    Pratiques tu aussi la Warrior Diet Thierry ?

  • Très intéressant. J’aime beaucoup le fait qu’il n’est dans aucun extrémisme alimentaire. Merci beaucoup Thierry pour ce travail colossal.

  • Beauté Florence dit :

    MERCI MILLE FOISpour ce beau partage !!!!très intéressant , tellement juste à mes yeux !!!👏👏👏👏👏👏

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