Comment prendre une douche froide et en tirer des bienfaits extraordinaires ?

Note : Cet article est un article invité réalisé par Nadia du site La Santé Simplement.

Une douche froide : cela vous paraît fou? irréalisable ? réservé à d’autres ? Vous pensez peut-être qu’il s’agit d’une torture alors qu’on a la possibilité de prendre une bonne douche bien chaude ou que c’est quelque chose dont vous n’êtes pas capable, vous qui êtes déjà frileux. 

Eh bien dans cet article, je vais vous montrer non seulement qu’il est possible pour tous de se mettre à la douche froide, mais également qu’il y a d’énormes bénéfices à en tirer. 

Il y a quelques années, je pensais aussi ne pas en être capable. Aujourd’hui, je prends une douche froide tous les jours et ne pourrais plus m’en passer. 

Je vais vous expliquer quels sont les nombreux bienfaits de la douche froide mais également vous donner une méthode simple et claire, par étapes, pour mettre en place cette pratique et obtenir de beaux résultats. Vous allez aussi découvrir des astuces qui vont grandement vous faciliter la tâche.

Vous verrez qu’après avoir pris une douche froide vous serez fier de vous et dans un état de bien-être général.

Femme aspergée d'eau froide

Pourquoi vous devriez essayer la douche froide ?

La douche froide apporte de nombreux bienfaits tant sur le plan physique que sur le plan mental. 

Voici une liste non exhaustive de 12 bienfaits qu’on peut observer :

Devenir plus résistant au froid, moins frileux

On a tendance à l’oublier mais notre société s’accompagne de beaucoup de confort (chauffage, climatisation, etc.). Au moindre froid, nous avons pour habitude de nous couvrir, d’enfiler des vêtements supplémentaires ou de rester à l’intérieur. Tout cela est certes confortable mais cela a ses inconvénients. 

Avec ce confort, le corps n’apprend plus à se réchauffer. Et si cette capacité n’est plus utilisée elle s’atrophie, elle se met au repos. Ainsi, au fil des années, on aura tendance à devenir de plus en plus frileux. 

La bonne nouvelle c’est que ce mécanisme est réversible. En exposant votre corps au froid, il va réapprendre petit à petit à se réchauffer par lui-même. Le seul moyen de mieux supporter le froid est de s’exposer au froid. Plus on se couvre, plus on devient frileux.

En pratiquant la douche froide, vous allez découvrir à quel point votre corps est équipé pour résister au froid. Vous allez assister à ce merveilleux mécanisme et le sentir se réchauffer.

Femme dans la neige

Booster votre système immunitaire

Vous en avez marre d’être malade en hiver ? De traîner un rhume ou une toux sur plusieurs semaines ? 

La douche froide va vous aider.  

De nos jours, il est fréquent de prendre des médicaments, des compléments alimentaires, des huiles essentielles, etc. Même lorsqu’il s’agit de produits naturels, ils agissent comme des béquilles. Le corps va se reposer dessus et souvent devenir dépendant. Ces substances vont agir à la place de l’organisme. 

La pratique de la douche froide est bien différente, elle permet de réellement renforcer l’organisme. Pour comprendre comment le corps agit, on peut comparer ces effets à ceux de la musculation. Quand on se muscle, on casse les fibres musculaires. Le corps, comprenant que les muscles sont régulièrement sollicités et qu’il va avoir besoin qu’ils soient solides, reconstruit ces fibres afin qu’elles soient plus fortes et plus endurantes.

Il en va de même lorsqu’on prend régulièrement des douches froides. Il s’agit de stress courts mais intenses pour le corps. En réaction, l’organisme s’adapte, il renforce notre système immunitaire afin de pouvoir faire face. Aucune pilule ne pourra jamais produire cet effet. 

Favoriser la détente musculaire

L’eau froide permet de réduire les gonflements et de soulager les courbatures et les douleurs. Elle favorise la récupération après un effort physique. (Ce n’est pas pour rien qu’on applique de la glace sur une blessure). 

Ces bienfaits sont reconnus et utilisés dans le milieu du sport de haut niveau.

Améliorer la circulation sanguine

Pour les problèmes de circulation sanguine, la douche est vraiment un must. Les effets peuvent être impressionnants. 

Afin de se réchauffer, le corps envoie davantage de sang vers les organes vitaux. Cette circulation améliorée nourrit ces organes et leur apporte plus de nutriments. 

Laissez-moi vous raconter un exemple.

Personnellement c’est le bienfait qui a été le plus spectaculaire à observer pour moi. J’avais fréquemment des problèmes de jambes lourdes, des bleus spontanés et des varicosités. À chaque début d’été, mon plaisir de voir les beaux jours arriver était gâché par ces ennuis. Tout cela a complètement cessé grâce à la douche froide. 

Si vous avez des problèmes de ce type (varices, jambes lourdes, etc.) il faut savoir que la douche chaude a un effet néfaste à ce niveau. Pour neutraliser cela, il est recommandé de prendre une douche froide après la douche chaude.

Se réveiller le matin et avoir plus d’énergie

Vous êtes fatigué le matin ? La tête dans les vapes ? Vous mettez longtemps à entrer dans votre journée ?

La douche froide est une solution radicale à ces désagréments. 

Comme nous l’avons vu ci-dessus, en réaction au froid, les organes internes vont recevoir davantage de sang et donc de nutriments. Cela permet de bien réveiller l’organisme et d’avoir une belle dose d’énergie.

Femme énergique au réveil

Améliorer votre capacité cognitive

Après une douche froide, on se retrouve dans un état de clarté d’esprit et de lucidité. Votre capacité cognitive est stimulée. 

Si vous avez des projets que vous aimeriez réaliser, la douche froide permet d’être plus productif et d’entamer la journée du bon pied.

Procurer une sensation de bien-être général et réduire le stress

La douche froide apparaît souvent comme quelque chose qui doit être très désagréable. Ce qu’on ne pense pas c’est que si effectivement ce n’est pas facile sur le moment, on se sent très bien après. 

En effet, l’exposition au froid favorise la sécrétion de noradrénaline et d’endorphine (des hormones du bonheur) qui vont réduire le stress et procurer une sensation de bien-être particulièrement agréable.

Embellir vos cheveux et votre peau

L’eau chaude a tendance à dessécher la peau et les cheveux. 

A l’inverse, l’eau froide permet de tonifier la peau et de favoriser son élasticité. Votre peau sera plus lisse et plus ferme. 

En améliorant la circulation sanguine, la qualité de vos cheveux sera également bonifiée. Au fil du temps, ils deviendront plus solides et brillants.

Brûler des calories

Sous l’eau froide, la température du corps chute. L’organisme va alors tout faire pour la maintenir en produisant de la chaleur. 

Pour produire de la chaleur le corps va utiliser des graisses brunes (considérées comme de bonnes graisses). La graisse brune brûle des calories. Elle consomme du glucose et des lipides (éléments qui ont tendance à nous faire grossir). A l’inverse la graisse blanche stocke les lipides. 

Ainsi, prendre une douche froide quotidienne permet de brûler des calories supplémentaires et d’augmenter la part de graisses brunes par rapport à la part de graisses blanches.

Améliorer votre discipline

La discipline et la volonté sont comme des muscles. On peut les exercer. Plus, on les entraînent, plus on devient volontaire et discipliné. 

Prendre une douche froide tous les jours est un acte de volonté fort. Si vous respectez ce rituel, il deviendra plus facile de faire du sport, de ne pas repousser des tâches que vous devez accomplir, etc. 

Certains adeptes du développement personnel utilisent d’ailleurs la douche froide principalement dans ce but. 

La douche froide permet également de se mettre dans l'inconfort et d'apprendre à l’accepter. Sachant qu’une part d’inconfort est inévitable à tout changement, à toute amélioration que vous souhaitez apporter à votre vie, savoir accepter l’inconfort est une aptitude très utile. 

Booster votre confiance en soi 

La douche froide est un défi. C’est un challenge qui paraît peu atteignable au premier abord. 

Lorsqu’on réalise qu’on est capable de faire quelque chose qu’on ne pensait pas possible, la confiance en soi est boosté. Vous serez très satisfait et fier de vous.

Vivre l’instant présent

Avec la vie moderne à cent à l’heure, il est difficile de se connecter et de vivre réellement l’instant présent. On est souvent perdu dans nos pensées, en train de réfléchir à ce que nous allons faire plus tard ou à ce que nous avons fait avant. 

Croyez-moi, sous une douche froide, on est dans l’instant présent. Il n’est guère possible d’y échapper. 😉 C’est un excellent moyen de s’entraîner à se connecter à l’instant. 

Comment prendre une douche froide : méthode par étapes

1 : Démystifier la douche froide

Très souvent on se fait une image terrible de la douche froide. Cela paraît effrayant. Il est vrai que ce n’est pas facile de s’y mettre car on est persuadé que ça va être très désagréable. Pourtant, cette impression est fausse. C’est en réalité beaucoup moins dur que ce qu’on croit. 

En fait, la sensation de froid dure quelques secondes. Après ce court instant, grâce à la vasoconstriction (les vaisseaux se referment pour garder la chaleur), le corps est engourdi et on ne ressent plus le froid.

Dans un premier temps, il faut donc casser cette barrière psychologique pour oser se lancer. 

Le seul moyen de se rendre compte que ce n’est pas si terrible, c’est d’essayer. 

Imaginez quelle sera votre satisfaction une fois que vous aurez réussi et que vous constaterez que vous êtes de moins en moins frileux, que vous n’avez plus de problèmes de circulation sanguine, que vous êtes plus volontaire et motivé, etc. 

Femme prenant une douche

2 : Choisir l’intensité et les facteurs sur lesquels jouer

Pour que la douche froide soit bénéfique, le stress qu’elle provoque doit être adapté à votre vitalité. Il faut aller dans l’inconfort mais cet inconfort doit rester supportable. Il faut choisir une intensité de douche froide qui vous convient. 

Pour choisir cette intensité, il y a plusieurs facteurs sur lesquels on peut jouer :

  • La température de l’eau : on peut, par exemple, commencer avec de l’eau tiède et baisser chaque jour un peu plus la température.
  • La durée passée sous l’eau : on peut commencer par passer un temps très court sous l’eau froide: 15 secondes, par exemple. Puis, augmenter progressivement la durée de la douche.
  • Les parties du corps exposées au froid : on peut commencer par mouiller uniquement les pieds, puis les jambes et remonter chaque jour toujours un peu plus, de quelques centimètres, jusqu’à arriver à la tête

Toutes ces techniques permettent d’habituer le corps petit à petit. La douche froide devient de moins en moins difficile. 

Vous pouvez combiner ces facteurs comme vous le souhaitez. Il faut tester ce qui vous convient le mieux. Vous pouvez, par exemple, choisir d’utiliser directement une eau très froide mais d’y passer peu de temps et d’exposer votre corps progressivement. A l’inverse, vous pouvez choisir d’exposer tout votre corps, plus longtemps mais dans une eau moins froide.

De la glace

Il y a différents avis au sujet de ces techniques. Certains trouvent qu’il est plus facile d’utiliser directement de l’eau bien froide pour que la vasoconstriction se fasse mieux. On pense également qu’il est plus efficace de s’exposer à une eau plus froide un temps court qu’à une eau tiède plus longtemps.

Mais c’est à vous de choisir. Essayez d’abord ce qui vous parle le plus.

Personne ne pourra vous donner de chiffres : ni un nombre de minutes à passer sous la douche, ni le degré de température à adopter. Tout simplement car cela dépend de chaque personne. C’est à vous de découvrir ce qui vous est adapté. 

Nous allons voir plus bas comment vérifier que l’intensité était bien adéquate pour vous.

3 : Se fixer un challenge

Pour favoriser les chances de vous y tenir, l’idéal est de vous fixer un objectif clair et de le mettre par écrit. Il faut que cet objectif soit réalisable. Il vaut mieux commencer gentiment et tenir sur la durée que d’y aller trop fort et d’abandonner. 

Vous pouvez, par exemple vous fixer comme défi de tester la douche froide durant minimum 30 jours. Un mois de pratique c’est un peu le minimum pour constater de réels bénéfices.

4 : Se lancer et utiliser des astuces qui vont vous aider

Il est temps maintenant de se lancer ! 

Voici encore quelques astuces qui vont vous rendre la douche froide plus facile :

  • Mettre une musique motivante : ça permet de vous distraire, vous concentrer sur autre chose que la sensation de froid qui vient dans un premier temps et de vous motiver aussi.
  • Faire de grandes respirations : durant les premières secondes d’exposition, il se produit une réaction de légère crispation du corps. Respirer profondément permet de se détendre. 
  • Mettre suffisamment d’eau : pour que la réaction de vasoconstriction puisse se faire, il vaut mieux utiliser un jet avec suffisamment d’eau. 

5 : Vérifier l’intensité et adapter

Après la douche froide, votre organisme doit pouvoir se réchauffer tout seul. On doit sentir de la chaleur qui vient dans le corps, la peau rougit légèrement sous cet effet. Il faut que vous vous sentiez revigoré. Si ça n’est pas le cas, si vous êtes gelé et n’arrivez pas vous réchauffer c’est que vous avez dépassé votre capacité adaptative. Il faudra alors faire moins long la prochaine fois ou utiliser une eau moins froide.

Homme sous une cascade

A l’inverse, si vous ne constatez pas de réaction particulière c’est que votre douche froide manquait d’intensité. 

Augmentez petit à petit la difficulté tout en respectant vos limites. Le but à viser, ce qui sera le plus efficace c’est de passer tout le corps (y compris la tête et les côtés) sous une eau la plus froide possible et d’y rester une certaine durée.

À titre indicatif, trois minutes c’est une bonne durée. 

Si vraiment vous êtes particulièrement frileux et que vous constatez que la douche froide est trop difficile pour vous, vous pouvez commencer à exposer votre corps au froid de l’air extérieur. Par exemple, sortir une minute en T-shirt en hiver, enlever une couche de temps en temps, puis se réchauffer. S’exposer est le seul moyen de devenir moins frileux. Avec un peu de temps, vous pourrez ensuite passer à la douche froide.

6 : Pratiquer sur le long terme

Il faut du temps pour que le corps s’habitue et que les mécanismes se mettent en place.  Certains bénéfices peuvent prendre des semaines voire quelques mois à apparaître. Alors, il est important de pratiquer sur le long terme. 

Il y a des jours où on n’a vraiment pas envie. C’est normal. Ça reste un acte de volonté et c’est souvent un peu dur d’y aller mais on est toujours content de l’avoir fait après. Comme le sport, c’est le genre de choses qu’on ne regrette jamais d’avoir accompli.

Passez à l’action !

Voilà. Dans cet article nous avons vu quels sont les nombreux bienfaits de la douche froide et l’importance qu’il y a à exposer régulièrement son corps au froid pour que ses facultés de se réchauffer ne s’endorment pas. Je vous ai également présenté une méthode pour vous faciliter la tâche. 

Je sais que l’idée de prendre une douche froide au quotidien reste quelque chose d'impressionnant et qu’il n’est pas évident de se lancer. Retenez cependant que c’est moins difficile que ce qu’il y paraît et que le seul moyen de s’en rendre compte c’est de tester par soi-même. 

Oui, prendre une douche froide demande de la volonté et un peu de courage mais c’est une pratique simple, naturelle, gratuite et qui peut produire de grands changements dans votre vie, tant sur le plan mental que physique. Nombreux sont ceux qui ont testé et qui ne peuvent plus s’en passer. 

Ne me croyez pas sur parole, essayez ! 

Nadia du site La Santé Simplement

Jeûne sec : les erreurs de reprise alimentaire selon Filonov

Retrouvez la première partie de cette interview ici : Jeûne sec : interview du Dr Filonov.

Comme pour la première partie, j'apporterai mes commentaires et précisions si nécessaires. 

Jeûne long : l'importance de l'environnement

Michel Deladoey

 :

Est-ce que tu peux nous parler de la préparation au jeûne sec et combien de temps on peut jeûner chez soi ?

Dr Sergei Filonov :

J'ai toujours dit que le jeûne sec était une méthode très sévère et très difficile.

C'est la raison pour laquelle je répète toujours aux personnes qui s'intéressent à cette méthode qu'il vaut mieux la réaliser dans la nature, dans des endroits spécifiques, et aussi sous la surveillance de médecins qui ont déjà une grande expérience dans le jeûne sec.

Je déconseille aux amateurs de réaliser plus de 5 jours de jeûne sec seuls à la maison, car il peut toujours y avoir des complications.

Il y a pour chaque méthode des indications et des contre-indications.

Il faut y aller doucement, avec patience et savoir ce que l'on fait.

Le jeûne sec devrait être accompagné d'autres soins comme les massages des organes intérieurs, et la remise en place des organes, et de la colonne vertébrale en particulier. Je recommande également l'hirudothérapie... Toutes ces choses que je propose moi-même durant mes retraites de jeûne sec.

Sans toutes ces pratiques, le jeûne sec ne sera pas aussi complet et efficace.

MD :

Donc quelque soit la pathologie, si cela dépasse 5 jours on peut dire qu'il faut véritablement un accompagnement ?

Dr SF :

J'ai connu par exemple des personnes qui ont pratiqué 10 jours de jeûne sec chez eux et n'ont pas eu les résultats espérés. Ils ont recommencé dans ma retraite avec tout ce que je propose en complément et la surveillance du médecin, ils ont alors eu de meilleurs résultats.

MD :

Oui, je vois des gens qui jeûnent sur de longues durées en ville, par exemple à Paris. C'est une catastrophe, car avec le jeûne sec on est dans un phénomène d'absorption... Est-ce que vous êtes d'accord sur le fait qu'il ne faudrait jamais jeûner dans une grande ville ?

Dr SF :

J'ai toujours dit que le jeûne sec consiste à savoir utiliser les énergies de la nature. Faire ça dans une grande ville c'est violer son corps, ce n'est pas curatif.

Le meilleur endroit pour faire un jeûne sec est bien sûr en retraite surveillée, en montagne ou en forêt où la personne peut sentir l'énergie de la nature pour guérir.

De temps en temps, je fais des consultations à Moscou qui est également une très grande ville.

Certaines personnes qui étaient à leur 6 ou 7è jour de jeûne sec étaient venus me voir. Et après les avoir examinées j'ai constaté que ces personnes étaient devenues des forcenés. Ça n'allait pas, je leur ai dit d'arrêter leur jeûne sec car ils ne l'ont pas fait de manière correcte et ça n'apportait que du négatif.

Il faut comprendre également que le jeûne sec passe par une période d'aggravation des symptômes. On peut ressentir tout genre de maux comme des douleurs aux organes, à la colonne vertébrale, etc. Beaucoup ont peur et ne savent pas comment faire. C'est la raison pour laquelle s'ils font ça sous la surveillance d'un médecin comme moi-même, ce dernier peut leur expliquer pour diminuer leur inquiétude.

Thierry Reid

Auteur du site

Les deux derniers paragraphes pourraient paraître obscurs pour certains, voire contradictoires. Comment savoir si une aggravation des symptômes est due à une crise d'élimination ou à un effet négatif du jeûne ? La réponse se trouve dans le contexte.

Vos symptômes doivent toujours être supportables et temporaires. Une petite migraine ou une douleur localisée qui revient subitement du passé : pas de soucis, ça passera. Une fatigue / faiblesse / dépression constante durant le jeûne ? Arrêtez tout, vous n'êtes pas dans le bon contexte (énergie nerveuse, environnement extérieur) pour jeûner.


Avant de faire un jeûne relativement long, il est essentiel de retrouver cette capacité à évaluer la nature de vos symptômes : s'il sont le résultat d'une crise d'élimination temporaire − et « temporaire » ne veut pas dire forcément « douce » − ou d'un défaut d'adaptation au jeûne auquel cas vous devriez d'abord repasser par une phase de revitalisation ou / et travailler sur votre environnement extérieur.

Rupture du jeûne sec

MD :

Qu'est-ce que tu penses des jus avant et après le jeûne sec ?

Dr SF :

Beaucoup des personnes se préparent avec les jus, malheureusement ce n'est pas si bon.

Par exemple, quand nous mangeons une pomme entière, il y a des fibres. Et les fibres ont un rôle dans la distribution des nutriments à travers les organes digestifs.

La matière avec la fibre passe par la bouche, l'estomac, puis l'intestin grêle. Quand on prend un jus tout passe très vite dans le sang. Et c'est un grand choc pour le pancréas.

J'avais un patient américain qui a fait un jeûne sec et qui l'a rompu avec un pur jus de carotte. Il m'a appelé en pleine nuit pour avoir mon aide. Il a failli se rendre aux urgences.

Thierry Reid

Auteur du site

S. Filonov résume ici ce que j'explique dans mon article 3 fausses croyances sur les jus (qui peuvent faire mal). Je me permets toutefois de nuancer son propos sur les jus : on parle ici du problème de la hausse de la glycémie.


Il est facile de contourner ce problème en évitant les jus de fruits et de légumes racines (carotte, betterave, etc.) puis en les diluant avec moitié d'eau. On peut alors bénéficier des avantages des jus sans les inconvénients traditionnellement cités (qui sont en réalité le résultat d'une mauvaise utilisation des jus).


Exemple : un verre de jus de céleri-branche a l'intérêt d'avoir des sels minéraux de la plus haute qualité (car non précipités par la cuisson), tout en étant faible en sucre (6 fois moins que dans la carotte).


Il faut rappeler également qu'un jus de légumes n'a pas vocation à se substituer à un vrai repas...


En résumé, tout comme le jeûne sec, les jus peuvent être bons ou mauvais selon l'utilisation qu'on en fait.

Il faut aussi se rappeler que malheureusement de nos jours, les fruits et légumes ont beaucoup de pesticides chimiques, en particulier s'ils sont importés de l'étranger. Donc si vous en faites des jus, vous prenez un concentré de ces matières chimiques.

C'est pourquoi le foie et le pancréas peuvent souffrir de cette pratique.

MD :

On a aussi des retraites en Europe dans lesquelles ils proposent des jeûnes avec un verre de jus le matin, le problème est que l'on coupe la cétose, et l'autophagie est largement freinée. L'autre soucis, pour avoir essayé, est que l'on a tout le temps faim alors qu'en jeûne sec je n'ai jamais eu de problème de faim ni de soif sur 10 jours.

Dr SF :

Oui, le corps humain est quand même très intelligent. Il vaut mieux faire tout ou rien, soit manger normalement, soit ne rien manger du tout.

Le professeur Nikolaïev, qui est une grande autorité sur le jeûne en Russie a un jour fait une conférence. Des médecins japonais sont venus le voir pour connaître sa méthode. Ils ont pris des notes et sont partis.

Nikolaïev a alors eu un retour de ces médecins sur le fait qu'ils n'avaient eu que très peu d'effets positifs sur le jeûne. Il s'est rendu compte qu'ils faisaient du jeûne avec des jus.

Il leur a répondu que les jus étaient déjà de la nourriture. Vous ne pouvez pas avoir avoir les effets du jeûne en buvant des jus en même temps.

Le pancréas n'aime pas tout ce qui est cru.

Quand on fait un jeûne, on redevient un peu comme un tout petit enfant. Il faut donc y aller très doucement.

On peut faire des bouillons de légumes ou des fruits cuits et reprendre progressivement avec ça.

Thierry Reid

Auteur du site

Je nuance les dires de S. Filonov sur le cru en devinant qu'il parle d'une certaine catégorie d'aliments crus, à savoir les produits à fibres dures ou amidonnés (pommes, carottes, etc.) qui vont effectivement solliciter fortement la partie exocrine du pancréas en demandant un travail plus important des enzymes digestives.


En revanche, la cuisson augmente en parallèle l'indice glycémique (et donc la charge de la partie endocrine du pancréas gérant le niveau de la glycémie) du fait de la destruction des fibres et de la gélatinisation de l'amidon.


Sans plus de précisions, on ne peut donc pas généraliser en affirmant que tout ce qui est cru abîme le pancréas en sortie de jeûne. La réalité est un peu plus subtile, comme je viens de l'expliquer.

Pour faire simple en quelques mots : essayez de favoriser les aliments « mous » ou semi-liquides en sortie de jeûne... Écoutez ce que demande votre corps. Et mangez doucement et avec une mastication adéquate.

MD :

Dès qu'il y a des fruits et légumes, même à 250 kcal par jour, on est plus dans un jeûne mais dans une diète, vous êtes d'accord ?

Dr SF :

Vous avez bien compris.

Mais je ne veux pas dénigrer les jus de manière exagérée. Si les gens ont l'habitude d'en prendre, ils peuvent garder les jus dans leur alimentation.

Il faut connaître la différence entre un poison et un remède : c'est la dose.

Je conseille de ne pas utiliser plus d'un verre par jour. Et surtout pas pendant le jeûne.

Ce que je dis est que d'après mon expérience de médecin, les personnes qui ne boivent énormément de jus pendant des années finissent tous par avoir des problèmes de pancréas.

Pour résumer, pour s'initier à cette méthode de jeûne sec, il faut idéalement :

  1. 1
    Passer par une phase de préparation adaptée
  2. 2
    Ne pas dépasser 5 jours

MD :

A propos de la reprise alimentaire, j'ai adoré le cocktail Bolotov que tu as mis au point. Est-ce que tu peux nous en parler, notamment pour la santé intestinale ?

Dr SF :

Malheureusement dans notre monde actuel, les cures d'antibiotiques répétées sont très répandues. Cela peut engendrer à terme une forme de dysbiose intestinale.

Et la manière qu'à l'industrie pharmaceutique de traiter cette dysbiose n'est pas très efficace.

C'est pourquoi je recommande le meilleur remède pour réparer la flore intestinale.

Je prends de la crème (préparée naturellement, pas industriellement).

Ensuite on ajoute une plante, la chélidoine.

Ajouter du sucre dans un bocal de 3 litres pour la fermentation.

La plante va tuer toutes les bactéries dans la crème, mais pas toutes... Les bactéries les plus fortes survivent.

Cela va servir à inséminer la flore intestinale avec de bonnes bactéries.

MD :

C'est un aseptisant du microbiote intestinal, mais surtout un probiotique 100 % naturel.

Dr SF :

Après déjà 5 jours de jeûne sec, l'intestin devient pratiquement stérile. C'est pourquoi en lui fournissant ce cocktail, cela lui donne de bonnes bactéries pour restaurer l'intestin.

Thierry Reid

Auteur du site

Ce qui est important n'est pas tant la recette ici − qui est imprégnée de la culture russe de S. Filonov − que le principe. Après un jeûne long, il peut en effet être intéressant de favoriser le repeuplement de la flore avec des bactéries directement issues de produits de fermentation.


Pour les intolérants aux produits laitiers, les bouillons de miso par exemple (non pasteurisé) peuvent être une alternative intéressante. Est-ce une obligation ? Non, la flore se repeuplant d'elle-même à partir du moment où vous recommencez à manger progressivement et de manière adaptée.

MD :

Ce que j'ai bien aimé également en pleine canicule était ta compote liquide. Comment tu en as eu l'idée ?

Dr SF :

Disons que moi aussi j'ai fait des erreurs quand j'ai commencé, mais ce que je préconise aujourd'hui est confirmé par ma grande expérience.

Au début, je donnais par exemple des jus de pommes à la reprise mais j'ai vite vu que ça ne fonctionnait pas bien.

C'est pourquoi à la place j'ai fait cuire les pommes, et j'ai vu que c'était bénéfique pour les voies digestives.

Le jeûne sec en prévention avant tout

MD :

Quels genre de patients venaient te voir pour faire des cures de jeûnes sec ?

Dr SF :

Au début, c'était surtout des personnes atteintes de maladies graves qui voyaient dans le jeûne une sorte de dernier espoir.

Mais aujourd'hui il y a plus de jeunes, car il y a de plus en plus de communication autour du jeûne. Ces personnes viennent plus à titre de prévention.

C'est une très bonne chose, car le jeûne sec est d'autant plus efficace qu'il est effectué à titre préventif, avant ou au début de la maladie.

Si une personne en bonne santé fait 1 jour de jeûne sec par semaine... ou disons 3 jours de jeûne sec par trimestre, et finalement 7 jours de jeûne sec par an, elle sera toujours en bonne santé.

Malheureusement, les personnes ne viennent que quand c'est un peu trop tard... Il est alors difficile de les traiter à 100 %, mais on peut déjà améliorer les choses.

Jeûne sec : interview du Dr Filonov

Vous connaissez sans doute − si vous me suivez − mon intérêt pour tout ce qui tourne autour du jeûne, sous ses différentes formes... mais avec une attention toute particulière pour le jeûne sec.

Pourquoi le jeûne sec ?

Premièrement, parce que je l'ai expérimenté à un certain niveau et que j'en ai tout de suite ressenti le potentiel... bien que − et il est nécessaire de le rappeler sans cesse − le jeûne (sec en particulier) est une arme à double-tranchant qu'il faut prendre le temps d'apprivoiser, particulièrement quand on souffre déjà d'une santé déficiente.

Deuxièmement, parce que cette pratique est toujours hautement controversée, y compris dans le petit monde de la santé « alternative » qui a créé ses propres carcans, ses propres « il faut » et « il faut pas ».

Pourtant comme je le rappelle dans mon article « Pourquoi je préfère le jeûne sec ? », le jeûne sec n'est que le prolongement logique du jeûne hydrique... tout comme le jeûne hydrique peut être considéré comme le prolongement de la restriction calorique.

Être fondamentalement contre le jeûne sec, c'est n'avoir rien compris au jeûne.

Celui qui a mis le feu aux poudres est un médecin naturopathe russe : Sergei Filonov. C'est à lui que l'on doit la popularisation croissante de cette pratique depuis quelques années en occident.

Jusqu'à présent, on ne trouvait pas grand chose sur lui mis à part quelques traductions de son livre glanés sur par-ci par-là.

Mais récemment, j'ai eu la bonne surprise de tomber sur une interview en visioconférence du Dr Filonov sur la chaîne du naturopathe Michel Deladoey.

L'interview est un assez fastidieuse à écouter pour diverses raisons (la méthode de traduction à la volée y est sans doute pour quelque chose).

J'ai donc décidé de retrousser mes manches et d'en faire une « retranscription » écrite (et reformulée), avec en bonus mes commentaires quand je jugerai utile d'en faire.

Il s'agit de la première partie. La seconde se trouve ici : https://thierry-reid.com/jeune-sec-erreurs-reprise-filonov/

Bonne lecture !

Thierry

Introduction

Comment le Dr Filonov en est arrivé au jeûne sec

Michel Deladoey

 :

Bonjour Serguei, j’espère que tout va bien malgré le confinement… Vous ne devez pas avoir trop de problème dans l’Altaï.

Dr Sergei Filonov :

Nous n’avons que 3 malades en ce moment !

MD :

Ah bon, c’est très peu…

Aujourd’hui on va faire connaissance, car il y a des choses qui circulent sur toi en francophonie mais les gens te connaissent très peu. Aujourd’hui, c’est l’occasion d’aller plus loin.

Peux-tu présenter un peu ton cursus de médecin et comment tu en es arrivé au jeûne sec.

Dr SF :

Je suis né dans une famille de médecin. Ma mère était médecin et ma soeur aussi. C’est pourquoi j’avais déjà en tête à l’école de devenir médecin.

Mais je lisais aussi beaucoup.

Et finalement, ce qui a servi de déclencheur est tout ce que j’ai lu des malades du cancer. J’étais impressionné par cette maladie.

Un jour, j’ai lu un texte qui disait que l’on pouvait guérir du cancer grâce au jeûne.

MD :

D’accord, tu avais donc déjà ces connaissances dès ton plus jeûne âge sur le jeûne sec, qui je pense en Russie est très répandu ?

Dr SF :

À l’époque, je ne connaissais pas encore le jeûne sec. Il s’agissait plutôt du jeûne hydrique. On faisait faire à la personne cancéreuse un jeûne hydrique de 40 jours.

MD :

C’est donc plus tard que tu t’es intéressé au jeûne sec.

Dr SF :

Au début, j’ai surtout étudié la médecine traditionnelle et naturelle en général.

Après avoir étudié l’école supérieure de médecine, j’ai eu mon premier poste au sanatorium de Goriatchinsk en Russie.

MD :

Nous l’avons vu dans un film qui s’appelait « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? » de Thierry de Lestrade.

Dr SF :

Ensuite, j’ai fait la connaissance d’une personne qui a réussi à guérir un asthme très grave avec le jeûne hydrique.

C’était la première personne dans la ville de Buraki qui réussissait à faire 30 jours de jeûne hydrique et à guérir son asthme qui datait déjà de 30 ans.

Cet homme travaillait à l’usine et ses collègues ont tous été impressionnés par ses résultats.

Nous avons alors invité le professeur Nikolaïev à la clinique de jeûne. C’est comme ça que j'ai fait connaissance avec ce grand professeur.

Il était très content de voir les résultats que nous avions à la clinique et il m’a alors invité à prendre des cours à Moscou.

Après ce stage, nous avons ouvert dans notre sanatorium le premier service de jeûne. Avant il n’était pratiqué que dans les hôpitaux en Russie.

Nous avons commencé à expérimenter le jeûne hydrique avec les patients.

Mais je n’étais pas tout à fait satisfait, car dans la plupart des cas, la personne allait mieux pendant le jeûne hydrique, mais dès qu’elle arrêtait le jeûne, ses symptômes revenait.

Comme je n’étais pas tout à fait satisfait du jeûne hydrique, je continuais mes recherches.

Un jour, je suis moi-même tombé malade d’une grippe suivie de complications : une forte inflammations des sinus. Je souffrais énormément et ne pouvais même pas secouer la tête.

C’est moi-même qui ait eu l’idée de pratiquer le jeûne sec car pour moi, l’inflammation devait être traitée sans eau.

J’ai alors fait 3 à 4 jours de jeûne sec.

MD :

Et quel a été le résultat ?

Dr SF :

J’ai été complètement guéri et je n’ai plus connu de problème de sinus.

Depuis ce jour, j’ai commencé à expérimenté le jeûne sec avec mes patients.

Bien sûr au début, ce n’était pas très simple du point de vue psychologique.

J’y allais très doucement et pas plus de 5 jours.

L'eau c'est la vie... également pour les pathogènes

Beaucoup de mes patients avaient la prostatite, et mon raisonnement était que s’il y avait une inflammation, il ne fallait pas donner de l’eau parce que les bactéries et les virus aiment beaucoup tout ce qui est eau. Et j’étais donc persuadé que notre méthode était bonne.

J’ai compris une simple vérité. Nous savons tous que l’eau représente 70 % de la vie. Mais c’est également le cas pour la vie des micro-organismes pathogènes. Ce fut pour moi une grande révélation.

Mais j’avais quand même un peu peur de faire des cures de jeûne sec de plus de 5 jours.

On a donc organisé une conférence sur le jeûne sec à l’Altaï.

Et les médecins, de l’Union soviétique à l’époque, sont venus de tout le pays pour assister à cette conférence.

J’ai alors fait la connaissance d’une personne qui n’était pas médecin mais qui avait déjà elle-même fait une cure d’11 jours de jeûne sec, ce qui m’a beaucoup intéressé.

Après avoir changé de lieu de travail dû à des circonstances de vie, j’ai rencontré une personne souffrant d’une très grave forme de polyarthrite rhumatoïde.

Je lui ai dit : « Tu es déjà si malade, qu’est-ce que tu as à perdre ? Essaye ! »

C’était la première fois que je faisais faire un jeûne sec de 10 jours.

Nous étions dans le même bâtiment. Je pouvais venir lui faire des massages.

Mais l’inflammation de ses articulations était très forte. Et même après 8 jours de jeûne sec, il n’y avait pas de résultats.

J’étais venu le voir le 9è jour et j’ai constaté qu’il n’y avait aucun résultat.

Je lui ai dit d’attendre que nuit passe et que le lendemain matin il pouvait arrêter le jeûne sec puisque ça ne donnait rien.

Et quand je suis revenu le lendemain matin, et j’ai vu qu’il commençait à faire des exercices avec ses mains sur le plancher, lui qui pouvait à peine bouger ses doigts.

Il pouvait faire cet exercice parce qu’il n’avait plus mal.

J’ai compris que c’était surtout le 9è jour qui était important dans le jeûne sec.

MD :

On peut dire qu’il s’agit de la deuxième crise d’acidose qui intervient bien plus vite qu’en jeûne hydrique ?

Dr SF :

Tout à fait. C’est au 9è jour qu’il y a tous les effets curatifs du jeûne sec. C’est la raison pour laquelle les meilleurs résultats ont été obtenus chez des personnes qui ont réussi à faire de 9 à 10 jours de jeûne sec.

Et depuis cette personne n’a plus pris un seul médicament pendant les 15 ans qui ont suivi.

Cette personne fait maintenant un jeûne par semaine et revient nous voir pour faire une cure de jeûne sec une fois par an de 9 à 10 jours.

Si on fait un jeûne hydrique, la seconde crise curative se passe entre le 21è et le 60è jour.

Le jeûne sec long demande une préparation

J’aimerais tout de même dire que je ne suis pas l’inventeur du jeûne sec. C’est la nature qui l’a inventé. Il faut savoir observer ce que fait la nature et pouvoir l’améliorer ensuite.

C’est la conclusion que j’ai pu faire en tant que médecin.

Par exemple le chameau peut jeûner 30 à 50 jours à sec, mais peu de monde savent qu’il a un système immunitaire très fort.

Il est quasiment impossible de le contaminer avec des bactéries ou virus.

Ceci dit, je peux comprendre que les gens soient sceptiques, car depuis toujours on nous dit que l’on meurt après 3 jours sans boire. Mais c’est une grande bêtise.

Ce qu’il faut comprendre c’est que le jeûne sec n’est pas quelque chose de facile, c’est très complexe et cela demande une excellente préparation pour ne pas avoir d’effets négatifs.

La préparation doit être adéquate car le corps des hommes actuels contient énormément de produits toxiques.

Thierry Reid

S. Filonov parle ici de jeûne sec longs : plus de 2-3 jours consécutifs. Lorsqu'une personne possède une charge toxique trop importante par rapport à son niveau de vitalité, un jeûne sec long peut se révéler dangereux. Les organes d'élimination (que l'on nomme émonctoires) surchargés peuvent être endommagés par les produits toxiques en circulation. Remonter son niveau de vitalité et retrouver sa capacité à jeûner est la raison d'être de mon programme Sortir de l'Épuisement Chronique.

Je peux aussi donner cet exemple : nous avons eu des personnes qui ont fait 60 jours de jeûne hydrique sans résultats. Chez nous ils ont eu des résultats avec 10 jours de jeûne sec.

Déshydratation et eau endogène

MD :

Les gens ont aussi souvent peur que les reins finissent par se bloquer. Est-ce que vous avez aussi ce genre de question ?

Dr SF :

J’ai une grande expérience avec le jeûne sec et de bons résultats avec des maladies auto-immunes comme le Lupus. Il n’y a pas de raisons que cela nuise aux reins.

Je n’ai eu que des effets bénéfiques du jeûne sec sur ces grands malades.

MD :

Oui, il n’y a pas mieux pour moi pour reposer le rein.

Dr SF :

Lorsqu’il n’y a pas d’eau, il n’y a plus d’inflammation et donc les reins commencent à se rétablir.

En parlant de grands principes du jeûne sec, je veux attirer l’attention des gens sur le fait que l’on dit que le jeûne sec entraîne la déshydratation du corps.

Mais je répondrai qu’il ne faut pas oublier l’eau qui est contenue dans les lipides, les tissus musculaires. Elle est extraite pendant le jeûne sec.

Après le jeûne sec, les cellules du corps commencent à produire leur propre eau (endogène) qui est de bien meilleure qualité par rapport à l’eau extérieure qui entre dans notre corps.

Aussi nous savons que l’eau porte l’énergie. Si l’eau que l’on ingère est de mauvaise qualité, l’énergie en sera de même.

C’est uniquement pendant le jeûne sec que se produit le renouvellement de cette eau qui est dans notre corps et qui porte un grand potentiel pour renouveler l’énergie du corps humain.

Quand le corps est privé de nourriture et d’eau, il se trouve dans des conditions extrêmement difficiles.

C’est seulement dans ces conditions que les cellules les plus saines et les plus fortes peuvent survivre. Et ces cellules commencent ensuite à produire d’autres nouvelles cellules saines et fortes.

Le jeûne sec permet de faire évoluer sciemment notre corps.

On ne peut pas toujours améliorer le monde extérieur dans lequel on vit mais on peut s’améliorer soi-même.

Il y a encore un autre mécanisme important.

Pendant la mort des cellules malsaines, celles-ci donnent aux nouvelles cellules de l’information : comment combattre les divers poisons de notre corps, comment être plus résistant à tout ce qui est mauvais… C’est très important également.

Un autre avantage du jeûne sec. Dans le traitement des maladies ORL, gastro-intestinales, des pancréatites et colites… Il y a une grande différence à la sortie du jeûne entre le jeûne sec et le jeûne hydrique.

À la sortie du jeûne hydrique il y a quand même des effets néfastes, des complications.

Avec le jeûne sec, il n’y a pas de complications à la sortie. Toutes ces maladies sont traitées pendant la période du jeûne sec.

Il existe une maladie grave qui s’appelle la maladie de Crohn, une maladie auto-immune de l’intestin qui normalement est traitée avec des hormones et des interventions chirurgicales. Parfois il faut enlever 3 à 5 mètres d’intestin.

Nous avons de très bons résultats avec le jeûne sec sur cette pathologie.

Pour en revenir aux reins. Chez les personnes avec des calculs rénaux, on ne retrouvait plus de calculs dans les reins sur l’échographie après le jeûne sec.

Le jeûne sec épaissit le sang

Bien sûr il n’y a pas de méthode universelle idéale dans le monde.

Et il est vrai que pendant le jeûne sec le sang devient plus épais.

Mais il y a aussi quelques avantages à avoir un sang plus épais, par exemple il y a une plus grande concentration d’hormones et de cellules immunitaires, ce qui est une bonne chose.

Mais cela engendre tout de même un grand choc (stress) pour le système vasculaire, qui souffre pendant le jeûne sec.

C’est pourquoi, pour toutes les personnes qui doivent faire un jeûne sec thérapeuthique, je recommande de prendre pendant 1 mois avant, 1 cuillère de bicarbonate de sodium dilué dans un verre d’eau chaude. À prendre le matin à jeun, pour nettoyer le sang.

En général, l’épaississement du sang est l’argument le plus fort des sceptiques du jeûne sec.

Mais de mon expérience, je peux dire que l’organisme humain est quand même très universel et a de grandes capacités.

Il peut utiliser ses désavantages pour son propre bien.

Il s’agit donc d’une sorte d’entraînement pour le système qui empêche l’épaississement du sang. Lors de chaque jeûne sec, le système vasculaire est de plus en plus efficace.

Thierry Reid

Le jeûne sec court et régulier rentre dans le cadre du renforcement par l'hormèse. C'est ce dont parle S. Filonov ici. En soumettant le corps à des stress courts et réguliers, mais surtout adaptés au niveau de vitalité de l'individu. Un stress adapté renforce, un stress exagéré affaiblit.

Ensuite je le répète : sans eau il n’y a pas d’inflammation.

Ma femme par exemple il y a quelques jours a développé une maladie respiratoire d’origine virale. Elle a fait un jeûne sec de 2 jours et a été complètement guérie.

Chaque virus et chaque bactérie a besoin d’eau.

Il ne faut donc pas oublier cette méthode en ce qui concerne les maladies virales…

Infections virales : le rôle bénéfique de la fièvre

MD :

Nous sommes en plein coronavirus. On peut dire que le traitement qui pourrait éteindre l’épidémie mondiale serait bien évidemment le jeûne sec.

Si chacun avait cette connaissance, il pourrait jeûner même 2 ou 3 jours à sec et on aurait déjà de bons résultats.

Quel est votre avis là-dessus ?

Dr SF :

Oui, mais le meilleur effet est obtenu au début des symptômes de ce virus.

Il y a aussi un effet cumulatif du jeûne sec avec la fièvre qui vient normalement avec le virus.

La fièvre également fait son travail pour combattre le virus, tout comme l’absence d’eau du jeûne sec. Les deux sont importants.

MD :

Et à cela pourrait-on ajouter des affusions d’eau glacée à moins de 11°C pour faire remonter le corps en température et créer une fièvre artificielle qui va travailler sur les pathogènes ?

Dr SF :

Oui, tout à fait. On peut ajouter des bains d’eau froide à moins de 11°C qui vont permettre de remonter la température du corps humain jusqu’à 40,2°C.

Ce sera un troisième élément de l’effet cumulatif : le jeûne sec, la fièvre de la lutte contre le virus, et les bains froids.

Je vais vous donner un autre exemple très intéressant, parce que nous avons les tiques en extrême-orient, en Sibérie, qui transmettent l’encéphalite (via un virus).

J’ai eu un appel d’une personne qui a été piquée par une tique à encéphalite. Elle m’a demandé ce qu’elle devait faire et je lui ai répondu d’essayer un jeûne sec de 4 jours. Elle l’a fait et a réussi, l’encéphalite est partie.

Mais j’insiste sur le fait qu’il faut se préparer et ne pas se presser.

Il vaut mieux commencer par 1 à 3 jours maximum et ne pas se précipiter dans des jeûnes secs prolongés surtout quand on est une personne âgée et en mauvaise santé. Cela peut être très dangereux.

Mouvement = vie

MD :

On parlé tout à l’heure de l’épaississement du sang. Est-ce que c’est pour cela que vous avez mis au point des bio-thérapies (massages, remises en place des organes, etc.) que l’on utilise dans les retraites ?

Dr SF :

Ce qui est important est de considérer le corps humain comme un ensemble.

C’est une chose complexe et indivisible.

À l’époque où je travaillais au lac Baïkal, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui s’appellent en Russie les vieux-croyants.

Cela date du schisme de l’Eglise au XVIIè siècle, qui se sont exilés et réfugiés un peu partout en Russie, et qui ont gardé leurs pratique ancienne de médecine naturelle.

Ce sont eux qui m’ont appris que tout le corps était en mouvement.

Tout bouge dans notre corps.

Le mouvement c’est la vie.

S’il n’y a plus de mouvement, il n’y a plus de vie.

C’est pourquoi le jeûne sec à lui seul ne peut pas remettre en état le bon mouvement de tous les organes du corps.

J’ai donc compris qu’il faut traiter tout comme un ensemble et corriger les défauts de circulation (mouvement).

Parfois il y a des affaissements des organes, qui jouent aussi dans les maladies.

Il faut donc prendre en compte l’anatomie de la personne.

Avec les massages et l’utilisation des sangsues, on diminue quand même l’effet néfaste de l’épaississement du sang.

Bien sûr c’est le corps lui-même qui guérit, qui traite. Nous ne faisons que l’accompagner avec toutes ces thérapies naturelles et anciennes qui sont très efficaces.

Contre-indications « relatives »

Quels sont les indications du jeûne sec ? Cela concerne en particulier les maladies inflammatoires et auto-immunes. Et si la personne n’a jamais pris d’hormones c’est encore mieux.

Mais il y a quand même des contre-indications pour le jeûne sec.

Tout ce qui est thrombophlébite (formation de caillots), et certaines maladies cardiaques… qui peuvent épaissir le sang de manière trop importante.

Ce ne sont pas des contre-indications absolues mais relatives…

Ces personnes pourraient faire par exemple un jeûne combiné en alternant jeûne sec et jeûne hydrique et ainsi s’adapter progressivement au jeûne sec.

Jeûne sec et cancer

MD :

Pouvez-vous nous parler un peu des résultats que vous avez obtenu en cancérologie avec le jeûne sec ?

Dr SF :

Là où le jeûne sec est le plus efficace c’est au début de la maladie (stade 2 ou 3) quand il n’y a pas encore de métastases.

En cas de cancer déclaré

Mais malheureusement en Russie, beaucoup de maladies cancéreuses sont détectées trop tard.

Et s’ils commencent à faire du jeûne sec au stade 4 après être passés par la chimiothérapie et la radiothérapie, les effets bénéfiques sont limités.

Mais s’ils commencent au stade 2 ou 3, les effets peuvent être très bons.

J’ai eu une patiente atteinte du cancer du sein. Mais il a quand même fallu faire une intervention chirurgicale.

Cette personne a fait du jeûne sec avant et après l’intervention et n’a jamais connu de récidive.

J’ai eu des personnes qui ont vécu 20 à 25 ans après leur cancer en faisant régulièrement du jeûne sec.

Un jour deux personnes, une femme et son fils, sont venues me voir.

Le fils avait très bien guéri d’une prostatite en faisant du jeûne sec… Il a donc amené sa mère qui avait une maladie grave : un cancer du rein. Une tumeur de 4 cm mais sans métastases.

La médecine traditionnelle lui disait qu’il fallait enlever le rein.

Je lui ai dit d’essayer 9 à 10 jours de jeûne sec. Au bout du 9è jour la personne a eu une fièvre de 40°C.

Elle a eu peur et voulait stopper le jeûne sec.

Je lui ai dit que si elle s’arrêtait maintenant (en pleine crise de guérison) elle allait mourrir.

Elle a finalement accepté de continué et au bout du 10è jour, la fièvre était partie.

Après avoir fait une échographie, les médecins ont été bouleversés de voir qu’il n’y avait plus de tumeur.

En guise de prévention

Le jeûne sec est aussi très efficace pour faire de la prévention contre le cancer.

Les personnes qui pratiquent régulièrement ne devraient normalement pas développer de cancer.

Dans les années 1970, le professeur Nikolaïev a fait une expérience très intéressante.

Cette expérience portait sur les souris cancéreuses.

Il y avait 3 groupes de souris.

Dans le 1er groupe de souris qui mangeaient normalement : 100 % sont mortes.

Dans le 2è groupe de souris qui étaient en jeûne : 20 % sont mortes.

Dans le 3è groupe de souris qui avaient déjà jeûné avant d’avoir le cancer : 0 % sont mortes.

Cela montre l’effet préventif du jeûne sur le cancer.

Autophagie et renouvellement des cellules

MD :

Pouvez-vous nous parler un peu de l’autophagie ?

Dr SF :

Oui je peux en parler. 
Je pense que c’est assez connu mais c’est un chercheur japonais qui a découvert ce principe d’autophagie. Il a obtenu un prix Nobel pour cela.

Dès le 1er jour de jeûne, le processus d’autophagie se produit. C’est un processus très important pour les mitochondries.

Il a été montré que cela tuait tout ce qui était mauvais pendant le corps, et ce dès le 1er jour de jeûne.

MD :

Et dans le jeûne sec ?

Dr SF :

Aussi, cela se produit 3 fois plus rapidement.

L’un des plus grands secrets du jeûne, qu’il soit hydrique mais aussi et surtout sec est qu’il y a une augmentation des cellules souches 21 jours après, ce qui explique cet effet bénéfique de renouvellement du corps humain.

Effets du jeûne sec sur la fertilité

MD :

Donc pour une femme qui souhaite tomber enceinte, pour que l’enfant soit en bonne santé, le jeûne sec pourrait être une option ?

Dr SF :

Malheureusement aujourd’hui il n’y a plus qu’environ 10 % de nouveaux-nés qui arrivent en bonne santé. Et bien sûr c’est également le stress qui agit sur le système de reproduction de la femme.

En me basant sur mon expérience de médecin, je sais qu’il est très efficace qu’une femme pratique le jeûne sec avant de penser à la conception.

Après, je recommande de faire 3 à 4 jours de jeûne hydrique pendant le 2è trimestre de la grossesse.

J’ai eu des exemples de ce genre de femmes dont les enfants étaient nés en très bonne santé.

Nous avons également de très bons résultats sur l’infertilité.

Je connais 3 éléments qui permettent d’améliorer la qualité des ovaires et des ovules d’une femme.

  1. 1
    la faim : si on fait une échographie d’une femme en jeûne de 40 ans, on constatera qu’elle les ovules et les ovaires d’une femme de 20 ans ;
  2. 2
    l'activité sexuelle ;
  3. 3
    L'hirudothérapie (thérapie utilisant des sangsues).

En ce qui concerne les hommes, malheureusement à notre époque actuelle, la qualité des spermatozoïdes chez les hommes est très mauvaise, ce qui ne permet pas toujours d’avoir des enfants.

J’ai eu dans ma pratique le cas d’un homme qui ne pouvait pas avoir d’enfants. Le spermogramme a montré une qualité de spermatozoïde très basse.

La procédure artificielle ne donnait aucun résultat.

Il a fait un jeûne sec de 9 jours et a pu avoir des enfants ensuite. Il est maintenant père de 2 enfants, une fille et un garçon.

Jeûne sec pour les sportifs : mieux que le dopage !

MD :

Le jeûne sec a dont un grand potentiel dans le sens où il travaille sur le terrain de la personne.

Par rapport au sport, est-ce que le jeûne sec pourrait permettre d’augmenter les capacités physiques du sportif ?

Dr SF :

Oui j’ai eu des grands sportifs également. Par exemple un chef d’équipe de biathlon de Russie était venu me voir pour faire un jeûne sec.

Ce que donne le jeûne sec pour les sportifs est une très grande résistance durant leur entraînement sans avoir besoin d’autres stimulants / médicaments:

Il m’a dit qu’il a pu courir plus vite que des jeunes, alors qu’il était déjà âgé.

Le développement de cellules souches permet aux sportifs de mieux restaurer les traumatismes qui peuvent avoir lieu suite à leurs grands efforts de sportifs.

Cette personne avait un tempérament très colérique, et ne pouvait pas rester dans un endroit enfermé pendant le jeûne sec.

Il a marché 350 km pendant le jeûne sec.

En ce qui me concerne, je ne comprends pas pourquoi les sportifs utilisent les produits chimiques plutôt que le jeûne sec.

Le jeûne sec permet l’augmentation de l’autophagie et de la production de cellules souches, ce qui est très important. C’est une méthode beaucoup plus sûre et saine.

(Partie 2 ici : https://thierry-reid.com/jeune-sec-erreurs-reprise-filonov/)

5 erreurs d’état d’esprit… quand on veut sortir de l’épuisement

Je vois souvent des personnes en épuisement qui me disent : je fais tout bien mais pas de résultats... Puis quand je discute un peu avec eux, je me rends compte que la plupart essayent d'appliquer quelques conseils trouvés à droite à gauche... Mais souvent ce qu'il manque est la compréhension derrière, le pourquoi.

Et ce pourquoi, il ne se trouve pas dans les conseils particuliers, mais d'abord dans ce qui les précède : l'état d'esprit.

Alors aujourd'hui j'avais envie de vous proposer les 5 erreurs d'état d'esprit les plus courantes quand on veut sortir de l'épuisement.

Et je sens que certains risquent de faire grincer des dents... 😉

 Erreur #1  : Ne travailler que sur un seul pilier de la santé

Les personnes en fatigue chronique sont un peu comme une passoire remplie de petits trous... Ça fuit de tous les côtés ! Sauf qu'ici il ne s'agit pas de fuite d'eau mais d'énergie.

Elles mettent alors souvent beaucoup d'efforts à boucher un trou en particulier (le plus visible à première vue)... mais ne réalisent pas toujours que la passoire continue à fuir à d'autres endroits... Elles ne voient pas les autres trous, car plus subtils, mais tout aussi importants lorsqu'on les additionnent !

Pour illustrer ce point, prenons l'exemple des habitants des zones bleues (Okinawa, etc.), ces zones réputées pour leur niveau de santé et de longévité.

On trouve une tonne d'articles sur le régime des centenaires d'Okinawa... comme si la composition de leur alimentation pouvait expliquer à elle seule leurs bonnes statistiques.

Mais il faut bien retenir une chose : la santé ou (son absence) est toujours multi-factorielle.

Quand on leur pose d'ailleurs la question, les habitants d'Okinawa attribuent leur longévité à bien d'autres facteurs : leur activité physique quotidienne, leur état d'esprit et philosophie de vie, leur mode de vie dénué de tout stress chronique, le fait de profiter d'un air pur et du soleil...

Pour remonter votre niveau d'énergie et sortir de l'épuisement durablement, vous devez travailler sur les différents piliers de la santé. Les résultats ne s'additionneront pas seulement, mais auront un effet synergique (le tout est plus que la somme des parties) !

 Erreur #2  : Vouloir imiter les personnes en bonne santé

Une autre erreur courante est la propension à vouloir copier ceux que l'on considère comme des exemples... En matière d'alimentation par exemple, Youtube regorge de vidéos de type « Une journée dans mon assiette » qui pousse dans ce sens.

Alors voici un scoop : ce qui est bon pour une personne ne l'est pas nécessairement pour une autre.

Prenons encore une fois le cas des habitants des zones bleues dont le régime alimentaire contient généralement beaucoup de légumineuses en tout genre.

Sur le plan strictement nutritionnel, les légumineuses sont des aliments plutôt intéressants : elles sont une source de glucides, de protéines, de vitamines et minéraux divers et variés.

Mais les légumineuses, de manière générale, font également partie de la catégorie des aliments non périssables, et sont donc riches en certains inhibiteurs enzymatiques (anti-protéase, anti-amylase notamment) et en cellulose.

Ces caractéristiques les rendent donc potentiellement plus difficiles à digérer et assimiler que d'autres classes d'aliments plus simples comme les fruits, les légumes, ou même les produits animaux en général.

Cassoulet

Il faut savoir une chose : si vous êtes en fatigue chronique et que vous souffrez de dysbiose intestinale (les deux allant souvent de paire), alors la prise systématique de légumineuses partiellement digérées peut engendrer des troubles digestifs et contribuer à nourrir votre flore pathogène.

Lorsque l'on parle de bons ou de mauvais aliments, la vraie question à se poser est de savoir si ces aliments sont digestes ou non, ce qui va dépendre grandement des capacités digestives de chacun.

En bref, écoutez avant tout votre corps et ne suivez pas aveuglément des modes alimentaires qui peuvent convenir à certaines personnes... mais pas forcément à vous !

Une personne épuisée possède des équilibres (digestifs, nerveux, immunitaires...) plus fragiles que la moyenne... et doit donc avoir une alimentation et une approche globale adaptée à sa physiologie actuelle.

 Erreur #3  : Devenir un expert de la symptomatologie

L'une des caractéristiques de l'épuisement chronique surrénalien est qu'il entraîne une dérégulation de la production des hormones anti-inflammatoires (corticoïdes)... qui engendre elle-même le dérèglement du système immunitaire.

L'organisme devient alors déficient dans sa gestion du stress, des agressions (psychologiques ou physiques), de la toxicité... Vous devenez hypersensibles à tous les niveaux. Vous développez sans cesse de nouveaux symptômes et de nouveaux problèmes de santé chroniques.

Lyme, fibromyalgie, candidose, etc... On trouve des forums entiers sur ces pathologies. Certaines personnes deviennent des experts de leur maladie, finissant même par s'y identifier.

En sont-elles débarrassées pour autant ? La plupart du temps, la réponse est non. Elles gèrent leur maladie.

Devenir un expert de la symptomatologie vous apprendra, au mieux, à gérer vos symptômes, mais en faisant cela vous ne ferez que les entretenir. C'est ce que fait la plupart du temps la médecine allopathique vis à vis des maladies chroniques.

Même si en cas d'urgence cela peut vous sauver la vie, ce n'est pas une stratégie efficace à long terme.

Ce n'est pas à vous, avec vos petits bras et votre intellect, de combattre la maladie, c'est à votre système de défense (lymphatique, immunitaire...). Choisissez plutôt de devenir un expert en santé plutôt qu'un expert en maladie.

 Erreur #4  : Avoir une approche trop passive

Si tu es fatigué, repose-toi...

C'est ce que vous répondent les bien-portants quand vous leur racontez les problèmes de manque d'énergie que vous vivez, sauf que vous savez (et ressentez) que ce n'est pas aussi simple !

La fatigue chronique n'est pas une petite fatigue passagère qui se règle avec une bonne sieste ou une nuit de sommeil... C'est un déséquilibre ancré du métabolisme. Et cela implique en particulier le mauvais état du système nerveux et hormonal.

Le cycle normal et sain « stress / repos » est rompu, et vous êtes toujours dans une sorte d'entre-deux délétère.

Evidemment, réduire le stress chronique (le mauvais stress) est essentiel car celui-ci vous détruit littéralement, à petit feu... Mais on peut faire mieux que ça : aider à relancer la machine en appliquant des stress spécifiques, de courtes durées, et dont l'intensité est adaptée à la vitalité de la personne.

Le but étant de rétablir une alternance saine entre les deux branches du système nerveux : sympathique (mode action, stress...) et parasympathique (mode repos, nettoyage), ce qui va avoir de nombreuses répercussions bénéfiques sur la santé globale... Ce principe est de plus en plus connu aujourd'hui et appliqué sous le nom de loi d'hormèse.

Pour avoir un repos efficace, vous devez avoir une action (activité) efficace, car l'un ne peut pas exister sans l'autre.

 Erreur #5  : Tout miser sur la détox

Si vous êtes en fatigue chronique et que vous avez déjà passé un certain temps à essayer de chercher des solutions, il y a peu de chances que vous soyez passé à côté du discours pro-détox.

On vous a peut-être expliqué qu'il fallait faire des diètes ultra-restrictives sur 6 mois ou 1 an, ne manger que des fruits ou que des légumes (voire l'inverse : ne manger que des produits d'origine animale).

En plus, vous avez trouvé des témoignages positifs sur internet, alors vous vous êtes lancé... Malheureusement ça n'a pas eu les résultats escomptés pour vous. Quelques kilos perdus certes, mais vous êtes toujours aussi fatigué qu'avant... si ce n'est plus !

À force de régimes restrictifs, vous avez développé des troubles du comportement alimentaire... Vous avez tout le temps faim, et quand vous mangez, vous digérez mal... Bref, c'est la cata !

La réalité est que les diètes strictes tenues avec le mental sur une longue période comme la régime fruitarien ou le régime carnivore conduisent dans la très grande majorité des cas à un affaiblissement de la diversité et stabilité de la flore intestinale, et donc de la bonne santé du système immunitaire.

Mais ça ne veut évidemment pas dire que la détox, c'est du bidon...

detox

Oui, vous devez apporter un soin particulier la détoxification de votre organisme !

Mais vous devez le faire de manière intelligente, particulièrement en cas d'épuisement chronique surrénalien.

Pourquoi ? Parce que la fonction de détoxification de votre organisme dépend elle-même de votre niveau de vitalité. Or si vous stimulez de manière exagérée la détox, vous allez déstocker et activer énormément de toxines (phase 1) sans que votre foie n'arrivent tous à les traiter en vue de leur évacuation hors du corps (phase 2).

Résultat : Ces toxines activées (devenues corrosives) lors de la première phase de la détox vont continuer à se promener dans dans la circulation, provoquant de potentiels dommages, jusqu'à ce qu'elles soient à nouveau stockées dans vos graisses ou vos organes.

Plus vous êtes en en état de fatigue nerveuse avancée, plus vous devrez favoriser une détox douce, progressive, en éviter de rentrer dans des processus trop stressants pour votre organisme, ce qui aboutirait à un blocage, voire à une aggravation.

Conclusion

Récapitulatif des 5 erreurs d’état d’esprit quand on veut sortir de l’épuisement :

  1. 1
    Ne travailler que sur un seul pilier de la santé
  2. 2
    Vouloir imiter les personnes en bonne santé
  3. 3
    Devenir un expert de la symptomatologie
  4. 4
    Avoir une approche trop passive
  5. 5
    Tout miser sur la détox

Si vous êtes en stagnation actuellement et que certains des points évoqués dans cet article vous ont interpellé... peut-être est-ce le moment de changer d'approche ? 😉

Jeûne intermittent : faut-il manger le matin ou le soir ?

Dans la famille « on entend tout et son contraire » je demande le jeûne intermittent...

Ce matin je me promène sur les réseaux sociaux, et je tombe par hasard sur une publication d'un naturopathe sur le jeûne intermittent.

Cette publication argumentait en faveur de la prise d'un petit-déjeuner composé de graisses et de protéines, allant à contre-courant d'une certaine tendance dans la pratique du jeûne intermittent de ne pas prendre de petit-déjeuner.

Selon sa théorie, il faudrait donc non pas sauter le petit-déjeuner mais plutôt sauter le repas du soir pour favoriser un sommeil réparateur. Ça fait sens à priori.

Mais alors... tous ceux qui sautent le petit-déjeuner (dont moi) ont tout faux depuis des années ? 😧

Si je fais cet article c'est, comme d'habitude, pour essayer d'aller au-delà des clivages. Car encore une fois, tout est question de contexte.

Faut-il sauter le petit-déjeuner ou le repas du soir ? L'idéal est de tendre vers la première option et je vais vous expliquer pourquoi. Mais dans certains cas il peut effectivement être utile de manger le matin.

Arguments en faveur du petit-déjeuner et du jeûne le soir

 Argument #1  Nous n'avons pas de réserves de protéines (il faudrait donc faire le plein dès le matin)

Pourquoi c'est  VRAI  et  FAUX  :

Nous n'avons effectivement pas de réserves de stockage du même type que le glycogène pour les sucres ou les cellules hépatiques pour les graisses.

Mais c'est oublier que la digestion et l'assimilation complète des aliments peut durer jusqu'à 24h ! La digestion ne s'arrête pas à votre estomac (c'est particulièrement le cas pour les protéines). Vous aurez donc encore suffisamment d'acides aminés circulant le lendemain si vous avez mangé en fin de journée (voire même en milieu de journée).

Ce sont les vendeurs de protéines en poudre qui ont propagé cette fausse idée consistant à devoir se recharger en protéines toutes les 3 ou 4 heures.

 Argument #2  Nos enzymes digestives sont plus disponibles le matin

Pourquoi c'est  FAUX  :

Les enzymes digestives sont d'abord et avant tout disponibles à l'heure où vous avez l'habitude de manger... d'où l'intérêt d'adopter un rythme alimentaire régulier.

En revanche, la chronobiologie du corps humain nous enseigne autre chose : le petit matin est le moment de la journée où le corps produit un pic de cortisol.

Cette hormone, souvent considérée comme une hormone de stress, augmente légèrement la glycémie (pour nous fournir de l'énergie) et réalise une résistance à tous les processus digestifs.

Ce n'est donc pas le moment idéal pour commencer à manger pour au moins deux raisons : 

  • votre corps est déjà en train de puiser dans ses réserves de graisses ;
  • votre corps termine son nettoyage nocturne, et les organes digestifs (foie, pancréas en particulier) ont besoin de temps pour se réveiller et être pleinement fonctionnels.

Néanmoins, pour les personnes en fatigue chronique (ayant une courbe du cortisol déréglée), un petit apport de graisses et de protéines le matin peut aider le système hormonal à se mettre en route. C'est à tester, mais ce n'est en rien une obligation, surtout si vous vous sentez bien à jeun.

 Argument #3  Le soir le péristaltisme intestinal est amoindri ce qui fait que l'on digère moins bien

Pourquoi c'est  FAUX  :

Ce n'est pas une question de matin ou de soir, mais de dominance des branches du système nerveux.

Le péristaltisme intestinal (comme toutes les autres fonctions de la digestion) est favorisé par la branche parasympathique du système nerveux, celle qui préside à la détente et à la relaxation.

Or en cas de stress ou dans une moindre mesure de vigilance (période de travail intellectuel ou physique) c'est la branche orthosympathique du système nerveux qui est dominante, et qui se trouve être antagoniste à la branche parasympathique.

Il est donc faux de dire que le péristaltisme intestinal est amoindri en fin de journée, puisqu'au contraire, nous travaillons et sommes actifs plutôt en début de journée et nous nous détendons plutôt en fin de journée.

C'est donc en deuxième partie de journée que nous sommes le plus apte à réaliser tous les processus de digestion et d'assimilation.

 Argument #4  Pendant le sommeil, l'insuline doit être basse pour favoriser les processus de réparation 

Pourquoi c'est  VRAI  :

Si vous vous couchez le soir avec votre paquet de M&M's sur la table de nuit, cela ne va pas favoriser un sommeil récupérateur... Tout le monde est d'accord là-dessus !

Manger avant de dormir

Il y a une grande confusion avec le jeûne intermittent : sauter le petit-déjeuner n'implique pas obligatoirement de devoir se gaver le soir, en particulier juste avant de dormir. C'est même fortement déconseillé. Mais si vous vous couchez entre 22h et 23h, manger son dernier repas entre 19h et 20h est tout à fait acceptable.

De plus, si vous ne sollicitez pas votre insuline toute la journée et que vous faites un gros repas le soir, vous allez avoir un meilleur potentiel digestif (plus d'enzymes disponibles) et une meilleure sensibilité à l'insuline à ce moment-là.

Alors certes, une personne qui mange 3 ou 4 fois par jour aura plutôt intérêt à prendre un dîner léger.

Mais à l'inverse, une personne qui ne mange pas (ou peu) durant la journée, pourra se permettre un repas plus conséquent (même riche en glucides) sans que cela ne génère de troubles métaboliques.

Et si vous sentez que votre digestion pèse trop et entrave votre sommeil, cela signifie que vous devez fractionner vos repas davantage. Tout le monde n'ayant pas le même potentiel digestif.

Pourquoi nous devrions tendre vers le jeûne matinal

Retournons à l'ère des chasseurs-cueilleurs.

L'homme devait avoir de l'énergie pour partir à la recherche de nourriture. C'est seulement dans un second temps, une fois la nourriture trouvée, qu'il pouvait compenser en faisant le plein de nutriments.

Être actif à jeun devait donc être une nécessité.

Aujourd'hui, nous ne partons plus directement à la chasse ou la cueillette chaque jour, mais nous sommes toujours actifs durant la journée : nous avons un travail, une activité, physique ou intellectuelle.

Au final les rythmes de nos systèmes nerveux restent les mêmes :

  • dominance orthosympathique le matin (vigilance)
  • dominance parasympathique l'après-midi ou le soir (détente / relaxation)

Physiologiquement parlant, nous sommes CONSTITUÉS pour ne pas prendre de petit-déjeuner, nous avons tous les mécanismes physiologiques pour être performants à jeun que ce soit sur le plan physique ou intellectuel.

Ceci étant dit, nous ne vivons pas dans un monde parfait et les dysfonctionnements métaboliques (épuisement, excès de stress chronique) peuvent rendre la pratique du jeûne matinal difficile, voire contre-productive, momentanément... comme je l'ai déjà expliqué dans mon tout premier article sur le jeûne intermittent que je vous conseille en complément de ce présent article.

Alors pour finir, voilà mes 5 conseils sur la question du jour :

  1. 1
    Si vous mangez plusieurs repas en journée, évitez de manger trop le soir.
  2. 2
    Si vous ne faites qu'un seul gros repas, le prendre en fin de journée ne pose absolument aucun problème (jugez en fonction de votre qualité de digestion, de sommeil, et de votre énergie le lendemain au réveil).
  3. 3
    Gardez toujours au minimum 2h de délai entre la dernière prise alimentaire et l'heure du coucher.
  4. 4
    Si vous devez manger le matin, évitez de manger au saut du lit et privilégiez les aliments qui ne stimulent pas trop l'insuline (oeufs ou oléagineux par exemple).
  5. 5
    Entre les vérités plus ou moins scientifiques et votre corps, écoutez toujours votre corps en premier car c'est avec lui que vous vivez 24 heures sur 24.

Si cet article vous a plu, n'hésitez pas à le partager (et / ou à commenter ci-dessous) !

Pourquoi j’ai une mauvaise DIGESTION… (même avec une alimentation « saine ») ?

De nos jours, les problèmes digestifs chroniques sont monnaie courante chez une partie croissante de la population.

Je ne parle pas ici de la petite gastro annuelle survenant après un repas un peu trop chargé.

De plus en plus de personnes ont des difficultés à digérer un peu tout et n'importe quoi, multipliant les allergies et intolérances.

Les symptômes d'une mauvaise digestion sont divers et variés, mais on notera généralement une production excessive de gaz (entraînant ballonnements, éructations, etc.). Dans des cas plus sérieux, des maux de ventre ou encore des troubles du péristaltisme intestinal (constipation, diarrhées) peuvent se manifester.

Mais tout ce que je viens d'énumérer n'est que la surface de l'iceberg !

Car si vous ne digérez pas correctement, non seulement vous allez dépenser énormément d'énergie pour rien (car mauvaise digestion = corps mal nourri), mais en plus vous allez générer un état d'inflammation chronique... ce qui est la voie royale pour un vieillissement accéléré de tout l'organisme.

Et je ne parle même pas du lien entre le cerveau, les émotions et les intestins qui n'est maintenant plus à prouver. Une mauvaise digestion chronique peut littéralement vous pourrir la vie, vous empêcher de vous épanouir et de vous accomplir en tant qu'individu.

Vient alors la question fondamentale : comment faire pour retrouver une bonne digestion ?

La réponse étant la même que pour absolument tous les problèmes de santé : en traitant la cause du problème.

Malheureusement, ce que l'on nous propose un peu partout (sur internet en particulier) ce sont surtout des quick tips (traduction : conseils rapides), qui évidemment ne vont jamais aller au fond du problème.

Qui n'a jamais vu passer un article de ce genre ?

  • « Il a mangé cet aliment pendant 30 jours, et voici ce qui s'est passé ! » 
  • « Cette plante va sauver vos intestins (ou vous guérir du cancer, au choix) ! »
  • « Découvrez cet aliment sain qui détruit le système digestif de millions d'individus ! »

Quel est le point commun entre ces trois titres ? Ils dirigent tous notre attention sur une cause à la fois extérieure et unifactorielle.

C'est ce que j'appelle une escroquerie intellectuelle.

La quête illusoire de l'alimentation parfaite

Généralement, quand on commence à expérimenter des problèmes de digestion chroniques, on va chercher à retrouver un confort digestif en modifiant son alimentation.

On supprime alors les moutons noirs de l'alimentation saine. Vous les avez reconnus ? Je parle bien sûr du gluten (blé en particulier) et des produits laitiers (de vache en particulier).

Dans la plupart des cas, on va noter une nette amélioration. C'est logique, ces aliments étant loin d'être idéaux sur le plan de la digestion humaine (pour diverses raisons).

Mais pour beaucoup de personnes, supprimer le gluten ou les produits laitiers ne sera pas suffisant pour faire disparaître les problèmes digestifs.

Ces personnes se mettent alors à supprimer tous les féculents, puis tous les produits animaux, puis elles ne mangent plus que du cru, plus que des fruits ou des jus...

Et bien souvent ça ne suffit toujours pas ! Si vous saviez le nombre de personnes qui me contactent pour me faire part de leurs problèmes digestifs alors qu'elles mangent ultra-sainement sur le papier, et ce depuis des années.

Le problème étant qu'arrivé à un certain stade, on ne peut plus supprimer grand chose...

Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il ne sert à rien de chercher l'alimentation ultime en cas de troubles digestifs chroniques. Évidemment, la qualité de l'alimentation reste toujours un facteur de santé déterminant sur le long terme, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit...

Mais tant que le système digestif est dysfonctionnel, n'importe quel aliment est susceptible de générer de l'inflammation et d'autres problèmes en cascade.

La stratégie d'éviction des aliments peut avoir son intérêt pour retrouver un confort digestif, mais poussée à l'extrême, elle devient contre-productive (possibles carences) et ne résout pas le problème de fond : la faiblesse du système digestif.

Pourquoi la digestion ne fonctionne plus ?

Considérons par exemple deux personnes avec un profil de santé aux antipodes :

  • Personne A : excellente santé, intestins en béton armé, système immunitaire au top, humeur constante et positive, développement physique harmonieux ;
  • Personne B : faible santé, tombe souvent malade (sensibilité aux virus et pathogènes), humeur instable, apathique, cernes sous les yeux, tendance à stocker du gras ou faible masse musculaire.

La personne A va pouvoir digérer (ponctuellement du moins) à peu près n'importe quoi sans inconforts majeurs, même des aliments considérés comme problématiques dans les milieux de santé naturels.

La personne B, à l'inverse, aura souvent toutes les difficultés du monde à trouver un régime alimentaire confortable. Et au moindre écart, c'est la sanction immédiate...

Quelle est la différence fondamentale entre la personne A et B ?

Le système digestif certes, mais il faut aller plus loin...

Les muqueuses de l'intestin sont infiltrés par un gigantesque réseau de neurones (environ 500 millions) appelé système nerveux entérique. Notre système digestif est donc également une partie de notre système nerveux. D'où l'expression « le ventre, notre deuxième cerveau ».

Une personne avec des problèmes digestifs chroniques est donc avant tout une personne en épuisement nerveux chronique.

De nombreuses études (en anglais ici) montrent aujourd'hui l'impact ravageur du stress chronique sur les muqueuses de l'intestin et son lien avec le développement de pathologies tels que le SIBO (prolifération bactérienne dans l'intestin grêle) ou encore la perméabilité intestinale.

Une mauvaise alimentation y contribue également, mais ce n'est généralement pas le facteur prédominant.

Cela s'explique simplement : une personne possédant une bonne vitalité a encore une bonne immunité. Ce qui signifie que son organisme se défendra relativement efficacement contre les agressions et toxines présents dans son environnement.

Cela n'est plus du tout le cas pour les personnes en état d'épuisement chronique !

Quelles solutions pour sortir de l'épuisement ?

Le but de cet article est de remettre les pendules à l'heure sur un point : rétablir un système digestif fonctionnel, c'est avant tout s'engager à inverser un état d'épuisement du système nerveux.

Il s'agit donc de remettre de l'énergie dans le corps, rétablir une bonne circulation (sang et lymphe), permettre au corps de se libérer des obstructions.

Car oui, si vous êtes épuisés, vous avez AUSSI des fonctions de détoxination et d'élimination des déchets qui tournent au ralenti, quelle que soit votre alimentation. Je vous renvoie à ce propos à mon article Fatigue et congestion, les deux faces d'une même pièce.

Quand rien ne fonctionne...

Je reçois souvent des messages de personnes qui ont l'impression de faire tout ce qu'il faut pour s'en sortir mais sans résultats.

La difficulté provient du fait qu'une personne en état d'épuisement chronique possède une marge de manoeuvre relativement limitée dû à l'épuisement de sa capacité d'adaptation.

Alors qu'une personne vitale pourra jeûner sans aucun problème et faire des cures de détoxination drastiques, cela s'avérera beaucoup plus compliqué, voire contre-productif en cas de dévitalisation.

En bref, il s'agit d'adopter une approche à la fois stratégique, progressive et globale (holistique) en combinant habilement les phases de revitalisation, détoxination et renforcement.

C'est d'ailleurs tout l'objet d'un programme de formation et d'accompagnement en ligne sur lequel je travaille depuis quelques temps et que je serai en mesure de vous proposer au courant du mois d'août.

Si vous souhaitez en savoir plus et être tenu informé, n'hésitez pas à cliquer sur le lien juste en-dessous.

Vous pouvez prendre tous les compléments, anti-parasitaires, anti-fongiques ou probiotiques que vous voulez, votre éco-système intestinal ne se rétablira durablement que lorsqu'il y aura suffisamment d'énergie en circulation dans votre corps.

C'est la seule approche qui ait réellement fonctionné pour moi, et je sais que c'est la seule approche qui fonctionne véritablement pour tout le monde. Il n'y a aucun hasard là-dedans, soyez-en certains !

Régime CÉTOGÈNE 🥑 : est-ce vraiment la solution ?

Des avis sur le régime cétogène, ce n'est pas ce qui manque sur le net...

Comme souvent, dès que l'on parle d'un régime particulier (quel qu'il soit), on peut voir se dessiner deux camps bien distincts.

Dans notre cas : 

  • Les anti-cétogènes : des personnes qui neuf fois sur dix n'ont pas expérimenté le régime en question, fondant uniquement leur opinion sur de vieux dogmes en nutrition tels que : les graisses saturées sont mauvaises pour la santé ;
  • Les pro-cétogènes : eux sont convaincus, car ils ont commencé à le pratiquer (ou le pratiquent déjà depuis un certain temps) et se sentent mieux qu'avec leur précédente alimentation. Cette fois c'est sûr, le grand méchant responsable de tous les maux de l'humanité... ce sont les glucides !

Et entre ces deux catégories, il y a ceux qui, comme moi, vont aller chercher les contradictions apparentes, les confronter entre elles pour au final essayer d'en tirer l'unique vérité... car il n'y a qu'une seule vérité (mais plusieurs contextes) !

Je vais donc tenter aujourd'hui de m'atteler à la lourde tâche d'exprimer, avec les nuances requises, ce que je pense du régime cétogène de la manière la plus accessible possible (sans rentrer dans des détails biochimiques trop complexes).

Car oui, pour avoir étudié longuement la question, et ayant moi-même expérimenté le régime cétogène, j'ai bien conscience qu'il s'agit d'une tâche complexe.

Malgré tout, je pense pouvoir vous faire part de mes conclusions argumentées et, en passant, déconstruire quelques mythes autant du côté des pros que des antis.

Alors si vous souhaitez avoir une opinion un peu plus construite et nuancée que ce qu'on lit habituellement sur ce sujet, vous êtes au bon endroit.

Mais commençons d'abord par rappeler les fondements du régime cétogène, ses origines et dans quel contexte il a été mis au point.

Comment jeûner sans jamais avoir faim ?

Vous avez sans doute entendu parler des bienfaits du jeûne. Vous savez, intellectuellement, que le jeûne permet d'accélérer le nettoyage et la régénération de l'organisme. Mais en pratique il y a un hic : jeûner, c'est difficile.

C'est du moins ce que pensent encore beaucoup de personnes, car en réalité ça n'est pas si difficile que cela si on sait bien s'y prendre et que l'on comprend comment fonctionne le corps humain...

Après les éventuels petits (ou gros) excès commis durant les fêtes de fin d'année, puis le temps des bonnes résolutions... vient le temps des bonnes actions ! Vous avez donc pris la décision, je le sens, de vous lancer dans un petit jeûne. Bravo ! 🥳

Maintenant, comment s'y prendre au mieux ? La chose la plus importante à savoir en premier lieu est celle-ci : un jeûne efficace est un jeûne où l'on ne ressent pas la faim.

La raison à cela est simple. Quand on rentre en état de jeûne, notre corps est censé utiliser ses réserves de graisses (que nous avons tous en quantité plus ou moins importante). Si notre corps parvient à puiser dans ces réserves de manière adéquate et à les utiliser, nous sommes alors parfaitement nourris de l'intérieur... et la faim ne peut subsister.

On en arrive donc à la question posée dans le titre de cet article : comment jeûner sans jamais avoir faim ? La réponse, vous l'aurez sans doute devinée : en favorisant l'utilisation de ses graisses corporelles.

Mais tout cela pourrait vous paraître encore un peu trop théorique... Alors voici 5 conseils pratiques qui vont dans ce sens.

Conseil #1 Faire une descente alimentaire

Concerne surtout les jeûnes de durée moyenne à longue... pas forcément nécessaire pour les habitués du jeûne ou si vous avez déjà une alimentation saine au quotidien.

Faire une transition (ou une descente) alimentaire avant d'entamer un jeûne consiste à :

  • diminuer ses apports alimentaires en quantité ;
  • privilégier les aliments dont la digestion génère le moins de déchets dans le corps (principalement les fruits et légumes frais).

L'intérêt de la descente alimentaire ? Permettre au corps de commencer à évacuer ses déchets en douceur par une simple modification de l'alimentation en quantité et en qualité.

framboise

Ma première tentative de jeûne ratée

Il y a de cela environ dix ans maintenant, lors de ma première expérience de jeûne, je n'ai pas tenu plus d'une demi-journée avant de craquer sur de la nourriture. Cela me semblait tout simplement impossible de tenir plus longtemps. Je me disais alors que les personnes qui restaient des jours sans manger devaient être des surhommes... Rien de plus faux !

Quel était le souci ? Mon alimentation quotidienne de l'époque était loin d'être idéale (pas mal de produits industriels, ultra-transformés, assez peu de fruits et légumes frais). Mon organisme fut donc débordé par l'ampleur de la tâche que je lui imposai du jour au lendemain, d'autant plus que je mangeais encore matin, midi et soir à cette époque (sans compter les éventuels grignotages entre les repas bien sûr).

Plus votre organisme est toxique et votre alimentation délétère, et plus il est difficile de jeûner, à cause de l'intensité du nettoyage, d'où l'intérêt de rentrer en douceur dans un jeûne.

Combien de temps doit durer la transition ?

La nécessité ou non et la durée d'une descente alimentaire dépendront de beaucoup de facteurs, notamment votre niveau de vitalité, le niveau de congestion des organes, mais aussi la durée du jeûne que vous comptez entreprendre. Une transition alimentaire s'avèrera donc d'autant plus utile que l'on se lance dans un jeûne long et que l'on a un niveau de vitalité faible.

Un jeûne spontané du jour au lendemain reste donc tout à fait possible. En revanche, lorsque l'on a peu d'expérience dans la pratique du jeûne, procéder par paliers va permettre de diminuer les potentiels inconforts dû à l'arrêt brutal et complet de l'alimentation, et donc de moins ressentir la faim (et se sentir mieux d'une manière générale).

Autre stratégie pour préparer son corps : entraîner son corps à jeûner en faisant quotidiennement des jeûnes très courts (jeûne intermittent), et augmentant graduellement la durée du jeûne.

Soit dit en passant, si vous vous souhaitez en savoir plus sur les spécificités des différents types de jeûnes, je vous recommande vivement la lecture de mon guide dédié (voir encadré juste en-dessous).

Conseil #2 Limiter l'usage des boissons sans calories

Lorsque l'on parle de jeûne, on sous-entend généralement jeûne hydrique n'est-ce pas ? Cela suppose donc la possible consommation d'eau, voire de boissons sans calories de type tisanes ou infusions.

L'eau peut-elle être un ennemi en jeûne ?

Malheureusement, l'abus de liquides (eau, infusions, tisanes) peut réellement rendre un jeûne très compliqué, et je vais vous résumer brièvement et simplement pourquoi.

Lorsque vous buvez beaucoup d'eau ou des tisanes, vous diluez le plasma sanguin ce qui va diminuer notamment sa concentration en sodium. Votre sang étant un liquide précieux, il ne peut varier trop longtemps ni dans son pH, ni au niveau de son équilibre électrolytique (électrolytes = minéraux).

L'organisme essaye donc de restaurer cet équilibre au plus vite, et vous vous mettez à uriner de l'eau claire (en perdant une quantité certaine de minéraux au passage). Vous dépensez une grande quantité d'énergie à faire travailler vos reins pour pas grand chose. D'où des états de frilosité, de mal-être ou de fatigue ressentis.

Les conseils douteux que l'on trouve sur le net...

Lorsque j'entends certains coach (auto-proclamés ou non) conseiller de boire des litres d'eau pour faire passer la faim, je pousse un grand soupir... L'idée derrière ce conseil est que l'eau va remplir l'estomac. Mais il s'agit là d'une vision purement mécaniste qui ne prend pas en compte l'aspect énergétique.

Mais certains ont semble-t-il compris en quoi le jeûne à l'eau pouvait poser problème au niveau de l'équilibre minéral, et un nouveau protocole de jeûne semble être particulièrement à la mode ces temps-ci : le jeûne à l'eau salée. Sauf que là encore, c'est une mauvaise solution pour au moins deux raisons.

La première raison est que l'eau salée est de l'eau à laquelle on a rajouté du sel minéral non-organique (avant transformation par la plante), dont les minéraux seront donc peu absorbés par l'organisme humain. Cette solution fait donc plus office de boisson stimulante, voire de purgatif, que de boisson minéralisante.

Les plus malins d'entre vous me diront peut-être qu'il suffit de remplacer l'eau salée par du plasma marin de qualité contenant le totum iono-minéral du sang sous forme bio-disponible. Certes, c'est une possibilité, et c'est certainement mieux que de boire de l'eau salée.

Mais il y a un problème dans ce contexte précis (du jeûne), et l'on en arrive à la seconde raison : quand vous jeûnez, vous êtes en mode élimination, et prendre des compléments alimentaires, fussent-ils d'une qualité exemplaire, va envoyer un message contradictoire au corps en le poussant vers le mode assimilation, ce qui provoque une déperdition énergétique.

Ma recommandation : quand vous jeûnez, laissez les minéraux de côté (organiques ou pas), et ne buvez pas trop d'eau ! Cela vous fera économiser beaucoup d'énergie et vous passerez en cétose plus rapidement, avec à la clé une meilleur utilisation de vos réserves de graisses comme carburant. Et si vous vous en sentez capables, pourquoi ne pas expérimenter un petit jeûne sec intégral ?

Conseil #3 Utiliser les autres piliers de l'hormèse

Un moyen extrêmement efficace d'améliorer l'utilisation de ses graisses corporelles consiste à utiliser le principe de l'hormèse pendant le jeûne (bien que le jeûne lui-même en soit déjà une application). Je vous invite au passage à consulter l'article précédent pour en savoir plus ce principe : Hormèse – L’arme ultime contre le vieillissement, le stress et le manque d’énergie.

Concrètement, il peut s'agir d'exposition ponctuelle au froid, des exercices de respiration ou musculaires. Ils activent tous la même voie métabolique qui va favoriser l'augmentation de la densité des mitochondries (qui sont les centrales énergétiques de la cellule) et le bon fonctionnement du métabolisme, à condition bien sûr de ne pas dépasser son seuil de tolérance qui est propre à chacun.

Certains puristes considèrent uniquement le jeûne allongé de manière à stimuler la détoxification cellulaire à son maximum. C'est peut-être le cas en théorie, cependant le mouvement du corps ou certaines pratiques hormétiques vont également activer le système lymphatique et les émonctoires en général facilitant l'élimination, et évitant une acidification trop importante qui pourrait survenir durant un jeûne allongé. Tout n'est donc pas blanc ou noir.

Vous pouvez me croire, même si vous êtes actifs quand vous jeûnez, vous en tirerez toujours d'énormes bénéfices, car l'énergie habituellement prise par la digestion est tout simplement colossale. En témoigne l'expérience de Jordan ci-dessous qui a jeûné 15 jours tout en continuant à s'entraîner intensivement 4 jours par semaine, et cela ne l'a pas empêché d'avoir la langue blanche en permanence (signe d'un fort travail de nettoyage). Il faut néanmoins avoir un bon niveau de vitalité pour garder un tel rythme pendant un jeûne long.

Conseil #4 Éviter les environnements stressants

Concerne surtout les jeûnes de durée moyenne à longue.

Voici un conseil qui parlera à beaucoup de personnes, car le monde moderne dans lequel nous vivons est stressant par nature.

Jeûner en évoluant dans un environnement stressant est difficile, puisque votre organisme doit déjà s'adapter à l'absence de nourriture (qui est un stress au départ). Cela fera monter votre taux de cortisol, votre organisme sera plus en demande de glucose et utilisera moins bien ses graisses.

Je recommande toujours, et particulièrement quand il s'agit d'une première expérience, de jeûner  en se libérant des contraintes sociales et professionnelles. Si vous travaillez, prenez congé ou prévoyez de jeûner pendant les vacances ou le week-end. Prévenez votre entourage que vous ne serez pas forcément disponible, de manière à pouvoir vous reposer en cas de coup de mou et ne pas être tenté de compenser par la nourriture.

Conseil #5 Cultiver le lâcher-prise

Dernier conseil et pas des moindres. Je vous ai parlé précédemment de la nécessité d'éviter les environnements stressants en jeûne. Il s'agit là de facteurs de stress extérieurs.

Mais quand bien même vous vous trouvez dans un environnement calme et sécurisant, le stress destructeur peut également venir de vos propres pensées, votre propre bavardage mental.

La cogitation mentale : un gouffre énergétique

Un fait peu considéré : l'énergie dépensée d'un mental qui cogite en permanence est colossale.

J'ai personnellement remarqué à quel point cela pouvait faire une différence énorme au niveau de mon vécu lorsque je prenais la décision de faire jeûner mon mental également, c'est-à-dire de renoncer à toute préoccupation sur l'avenir, du moins le temps d'un jeûne.

C'est difficile de le faire tout le temps dans le flux mouvementé de la vie quotidienne, mais quand vous jeûnez vous pouvez le faire beaucoup plus facilement, car vous vous mettez dans les bonnes dispositions pour cela.

Vous avez du mal à lâcher-prise ? Je vous propose un exercice de respiration simple mais efficace pour vous aider dans cette tâche.

La cohérence cardiaque pour calmer le corps et le mental

Inspirez 5 secondes et expirez 5 secondes. Répétez l'opération.

Oui c'est aussi simple que ça.

L'inspiration va activer le système nerveux sympathique (action) et l'expiration va activer le système nerveux parasympathique (repos). La combinaison des deux à un rythme régulier va faire un sorte de réguler l'ensemble de votre système nerveux de manière cohérente (d'où le nom de la technique).

Vous pouvez suivre l'audio ci-dessous si vous avez besoin d'un support pour commencer.

Outre la régulation du système nerveux, un autre bénéfice de cette technique est qu'elle va forcer votre attention à se focaliser sur la respiration, autrement dit sur le moment présent, et non plus dans des projections passées ou futures.

Jeûner est simple sur le papier, mais quand il s'agit de passer à la pratique, on réalise au final que c'est tout un art, notamment un art de l'introspection. Cela peut être difficile à gérer les premières fois, mais au final cela va toujours dans le sens de manifester qui vous êtes vraiment, libéré des entraves qui empêchent votre corps et votre esprit d'exprimer leurs pleins potentiels.

Comment éviter le vieillissement prématuré (hormèse)

Dans un monde hyper-stressant, nous recherchons tous des moyens efficaces de diminuer le stress et d'être plus résistants face aux agressions du monde extérieur. Mais il y a un petit secret peu connu à ce sujet...

Alors que tout le monde parle de l'importance de se relaxer, de faire des exercices de cohérence cardiaque, de pratiquer la méditation en pleine conscience, des visualisations et j'en passe (et il n'y a rien de mal à cela, au contraire), la plupart des gens passent à côté de l'un des moyens les plus puissants pour réduire le stress : développer sa capacité de résilience à l'intérieur même des cellules du corps.

Comment fait-on cela ? En faisant quelque chose de totalement contre-intuitif à première vue et de totalement opposé à ce que beaucoup d'experts du stress préconisent. Alors que tout le monde parle d'éviter le stress au maximum et de se relaxer pour garder son niveau de stress au plus bas, il s'avère que la véritable clé consiste à augmenter la tolérance du corps au stress, sa capacité de résilience, grâce au stress lui-même.

Vos mitochondries sont les batteries de vos cellules. Plus vos mitochondries sont fortes, et plus vos cellules sont saines, énergiques et résistantes face aux agressions et au stress.

Maintenant, vous vous demandez peut-être : « Comment faire pour augmenter la santé de mes mitochondries ? »

L'un des moyens les plus efficaces (mais également l'un des plus négligés) pour améliorer la santé des mitochondries est l'hormèse. L'hormèse est le processus durant lequel une exposition temporaire à un certain type de stress, de manière contre-intuitive, améliore la santé et le niveau de résilience. L'hormèse est la clé pour améliorer la santé des mitochondries, améliorer le fonctionnement du système immunitaire, augmenter notre niveau d'énergie ainsi que notre espérance de vie.

Dans cet article, je vous partage la traduction d'une passionnante entrevue entre Ari Whitten du blog Energy Blueprint et Ori Hofmekler, vétéran (66 ans en 2018) dans le domaine de l'hormèse et du jeûne intermittent en particulier. C'est à Ori Hofmekler que l'on doit en grande partie la popularisation du jeûne intermittent auprès du grand public (en particulier dans le monde du sport et du fitness) suite à la publication de son livre The Warrior Diet en 2001.

Vous trouverez ci-dessous l'interview sous-titrée en français, suivie de la retranscription textuelle de la vidéo (avec, à certains endroits, mes remarques personnelles en couleur rouge). Format texte ou vidéo / audio, vous avez le choix. 😉

(Si les sous-titres n'apparaissent pas automatiquement, activez-les manuellement en cliquant sur la petite icône rectangulaire en bas à droite.)

Début de l'interview

Ari Whitten : Ok ! Bonjour tout le monde, ici Ari Whitten. Bienvenue sur le podcast d'Energy Blueprint. J'ai un invité très très spécial aujourd'hui, quelqu'un que je voulais interviewer depuis très longtemps.

Croyez-le ou non, je suis son travail depuis près de 20 ans maintenant. J'ai lu son premier livre, The Warrior Diet (NdT : Le Régime des Guerriers) lorsque j'étais au lycée quand j'avais 16 ans. C'était l’un des premiers livres sur la santé que j'ai lu à cette époque et il a eu un fort impact sur moi. Il le pratique depuis très très longtemps.

Il est l'auteur de The Warrior Diet, comme je viens de le dire, mais aussi d'un nouveau livre qui vient de sortir appelé The Seven Principles of Stress (NdT : Les 7 Principes du Stress), que je suggère à tout le monde d'aller commander sur Amazon. Voici donc Ori. Bienvenue Ori, c'est vraiment un honneur de te recevoir ici, je suis un grand fan de ton travail depuis très longtemps.

Ori Hofmekler : Merci Ari, c'est un plaisir de te voir face à face, et d'avoir une conversation avec toi.

Ari Whitten : Oui. Je t'en ai parlé avant que l'on commence à enregistrer, je te disais que c'était vraiment chouette que ce livre ait été publié récemment, car comme je l'ai mentionné, je travaille sur un livre quelque peu similaire. Et il semblerait que l'on soit arrivé tous les deux à la conclusion que le concept de l'hormèse (que l'on approfondira dans cette interview) est réellement la pierre angulaire de la santé, de la résistance aux maladies, du haut niveau d'énergie et de la longévité globalement. Alors j'ai été très impatient de voir cela et le livre est génial.

Ori Hofmekler : Merci.

Le concept de la « Warrior Diet »

Ari Whitten : Oui. Je suis super enthousiaste à l'idée d'aborder le sujet de l'hormèse dans cette conversation, qui est l'un de mes sujets favoris. Allons-y…

Une autre chose que je devrais mentionner, au passage, est qu'Ori est l'un des véritables pionniers de la mouvance autour du jeûne intermittent. Il a été littéralement l'une des premières personnes a avoir parlé de cette idée, et a vraiment joué un rôle important dans la popularisation de ce concept de manger un repas par jour, de passer la première partie de sa journée sans manger et de bien manger le soir ensuite, qui est alors devenu un phénomène de mode. Ton travail a joué un rôle très important dans ce qui s'est produit.

Ori Hofmekler : Je crois que j'ai été le premier à présenter le jeûne intermittent en pratique. En fait, l'expression « jeûne intermittent » est arrivée deux ans après le livre Le Régime des Guerriers.

Ari Whitten : Comment tu l'appelais à cette époque ? Tu lui donnais un nom ?

Ori Hofmekler : On appelait ça « un repas principal par jour ». Il n'y avait pas d'expression comme « jeûne intermittent », mais j'appelais ça la routine alimentaire du régime des guerriers. Au début j'ai été accusé de commettre un blasphème alimentaire. Comment osais-je dire aux gens de sauter le petit-déjeuner et le déjeuner ?

Le petit-déjeuner était considéré comme le repas le plus important de la journée, et je dis dans mon livre que c'est le pire repas de la journée (le petit-déjeuner typique). Le concept global de jeûne durant les heures d'activité a totalement bouleversé la communauté du fitness, des bodybuilders et des athlètes qui pensaient avoir constamment besoin de charger en énergie.

Pourtant, j'ai pris conscience du concept de l'hormèse tôt, juste après le service militaire. J'ai commencé à réaliser à quel point il était primordial de comprendre que le stress fait partie de notre vie. Il est très important de le reconnaître et de concevoir nos journées et notre mode de vie, et en particulier notre régime alimentaire, de manière à tirer le meilleur parti du stress, plutôt que d'en être victime.

J'ai réalisé très tôt que lorsque j'exposais mon corps à un stress nutritionnel − ce qui signifie le manque de nourriture, le manque d'énergie, le déficit d'énergie − mon corps répondait avec des actions compensatrices incroyables, m'aidant à mieux gérer la faim, à mieux gérer le stress, à être plus performant.

En fait, j'ai remarqué rapidement comment mon corps se transformait pour devenir plus mince et plus habile, dans le bon sens du terme. L'impact du jeûne intermittent sur les fonctions cognitives est extraordinaire.

Deux ans après la publication du livre The Warrior Diet, les premières études sont sorties sur le jeûne − alors baptisé « intermittent »... par le professeur Mark Mattson. Il a cité mon livre, au passage, dans les références. Il m'a contacté et m'a demandé de témoigner dans son article de la revue The Lancet. Ils ont découvert que lorsque l'on mettait les souris et rats sur un régime similaire au Régime des Guerriers, il y avait un allongement de la longévité de 50 %.

Lorsqu'ils ont injecté des toxines aux souris qui causent la démence ou qui miment Parkinson ou Alzheimer, les souris qui faisaient le jeûne intermittent ont rejeté ces toxines. C'était incroyable. C'était la première fois que le Régime des Guerriers a été reconnu comme quelque chose de réel. La BBC nous a accordé un formidable passage à cette époque. Mais je te le dis Ari, lorsque j'ai présenté ce concept au départ, les gens trouvaient ça extrêmement bizarre. Personne ne me croyait.

Nous sommes faits pour nous exposer au stress de manière délibérée (hormèse)

Ori Hofmekler : Personne n'imagine que l'on devrait se mettre de manière délibérée en situation de stress. Pourtant, dans mon dernier livre, qui est la continuité, dans un sens, du concept du Régime des Guerriers, je tente d'apporter des preuves que le stress est inhérent à notre espèce. Les organismes sains sont programmés avec l'instinct ou le désir de se mettre en situation de stress par eux-mêmes.

Ari, tu es une personne instruite qui sait déjà tout ça, et ce sera encore plus évident pour toi. Si je t'enlève maintenant la possibilité de t'entraîner, seul, comment te sentirais-tu dans quelques jours ?

Ari Whitten : Oui, tu as tout à fait raison, je serais... et c'est déjà arrivé car pendant certaines périodes je ne pouvais pas m'entraîner, pour diverses raisons, et je commençais à devenir irritable, déprimé, contrarié. Oui, tu as tout à fait raison. C'était drôle pour moi de lire cette partie de ton livre où tu parlais de cela car je n'ai jamais réellement pensé à cette sorte de programmation innée que nous serions faits pour rechercher le stress...

Ori Hofmekler : Nous sommes conçus pour rechercher le stress, absolument. On a ici des chiens de refuges et des enfants que l'on emmène dans notre maison, et tous sans exceptions, on peut le voir chez les animaux, en particulier les prédateurs, recherchent le stress. Si on ne leur donne pas, ils trouveront un moyen d'en avoir quand même. Les chatons ou les chiots, ils s'activent et se mordent les uns les autres. Les enfants sont élevés... C'est juste que l'on éteint ce concept en nous.

Mais il ne s'agit pas juste de stress physique, mais également de stress nutritionnel. Et ce n'est pas juste une question de jeûner. Je crois que nous avons tendance, nous, humains en bonne santé, et les animaux, à rechercher des aliments riches en nutriments qui miment le stress. J'ai été impliqué dans ce programme de recherche appelé SAF : Stress-Activated Food. J'explique dans mon livre pourquoi les plantes, en particulier, sont plus orientées hormèse que n'importe quel autre organisme.

Qu'est-ce que l'hormèse et pourquoi est-ce si important pour votre santé

Ari Whitten : Permets-moi de t'interrompre car je sens qu'il y a peut-être une part de... Certaines des personnes qui nous écoutent m'ont peut-être déjà entendu parler d'hormèse et sont déjà familiers avec ce concept.

Mais d'autres peut-être pas, et il pourrait y avoir beaucoup de personnes qui nous écoutent et qui sont habitués au paradigme classique en ce qui concerne le stress. Tu sais : « le stress est mauvais, le stress est une chose très négative, et il faut l'éviter à tout prix. » Cette discussion que nous sommes en train d'avoir semble probablement très étrange et très contre-intuitive pour beaucoup de personnes qui ne sont pas familiers avec le concept d'hormèse.

Peux-tu revenir en arrière et clarifier un peu tout ça une minute. Juste expliquer de quoi il en retourne et pourquoi le stress n'est en réalité pas ce que les gens pensent, et pourquoi c'est en fait une part importante de nos vies.

Ori Hofmekler : Si je devais expliquer rapidement au profane ce qu'est l'hormèse, je dirais que c'est un processus d'adaptation au stress. Chaque organisme sur cette planète, des bactéries aux humains, est programmé avec la capacité de tirer bénéfice de l'hormèse. Ce qui signifie que toute exposition d'un organisme à un faible niveau de stress (en particulier le stress nutritionnel) va augmenter la capacité d'adaptation et la résistance à un niveau plus élevé du même stress.

Ainsi, l'exposition à un faible niveau de stress favorise l'adaptabilité à un stress intense, et il y a quelques principes sur l'hormèse que j'expose dans mon livre. Cela signifie que l'exposition immédiate à un stress de haute intensité, si vous n'y êtes pas préparé, peut vous tuer.

Un exemple classique de l'hormèse est la vaccination ou l'apprentissage. Ari, si tu apprends quelque chose, tu démarres par une étape à la fois. Si tu vas t'entraîner à la salle, tu ne vas pas soulever immédiatement 100 kg. Tu commences petit, tu sens la douleur. Tu laisses ton corps s'adapter graduellement à des charges plus lourdes. Tu deviens de plus en plus fort. C'est comme ça que se fait tout processus d'apprentissage. Tout possède un processus hormétique.

La question n'est pas : à quel point cela nous est-il inhérent ? La question est : qu'est-ce qu'on fait avec ça ? Comment est-ce que l'on utilise cette caractéristique ou cette connaissance de l'hormèse pour en tirer le meilleur parti ? Jusqu'à quel point peut-on aller avec ça ? Dans mon livre, je tente de prouver que l'on peut aller plus loin, bien au-delà des croyances conventionnelles. 

Je pense que l'on peut prolonger notre vie et peut-être plus que ça. Je pense que non seulement on peut prolonger notre vie, mais on peut également améliorer notre qualité de vie. Je crois fermement qu'un type comme toi, et il y en a bien d'autres, pas forcément le genre idéal mais ils essayent d'être en bonne forme et le font intelligemment. Ceux qui font ça intelligemment pourraient avoir des relations sexuelles jusqu'à 80 ou 90 ans. Qu'est-ce qui me permet de dire ça ?

Les biologistes savent déjà que la sélection naturelle vous privilégie tant que vous pouvez vous reproduire. Je crois que c'est possible. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle la sélection naturelle garde un organisme en vie. La sélection naturelle garde l'organisme en vie lorsqu'il profite à l'espèce, lorsqu'il contribue à la qualité, à la capacité de survie de sa propre espèce.

Bien sûr, la reproduction et les bons gènes sont une choses, mais il y a d'autres manières de contribuer. Contribuer à la connaissance, être un guide, c'est sans aucun doute un grand avantage. On n'a aucune idée aujourd'hui jusqu'à quel point on peut aller.

Et oui Ari, si toi, toi et n'importe qui, ou ceux qui souhaitent faire cela, peuvent potentiellement prolonger leur vie, doubler leur espérance de vie et peut-être plus comme écrit dans la Bible... tous nos concepts de culture de la survie et nos priorités changeraient.

Tu n'aurais plus besoin de penser à ta retraite quand tu as 65 ans à moins que tu le décides. Tes rêves, tes rêves romantiques et ta créativité pourraient continuer dans le futur. Imagine que ton cerveau ne vieillisse jamais, et il n'y a aucune raison que ton cerveau vieillisse. Nous allons tous mourrir un jour, mais nous n'avons pas à mourrir vieux, du moins ce qu'on appelle « vieux » habituellement. Nous n'avons vraiment pas à mourrir avec un cerveau vieux.

Il y a beaucoup de preuves qui indiquent que notre cerveau... si on maintient une bonne structure, on parle de mitochondries saines et d'un système sain qui devient résilient au stress, alors nous ne mourrons jamais avec un vieux cerveau.

Alors imagine l'équation entre l'accumulation d'expérience et l'amélioration du QI au fur et à mesure que le temps passe. Quelle sorte de découvertes et d'innovations nous pourrions créer, et à quel point pourrions-nous améliorer notre mode de vie...

Alors oui, à l'époque de Donald Trump, alors que tout semble si morose et stupide, alors que le système n'a plus aucun sens, il y a en même temps une indication que nous, en tant qu'être humains, pouvons exceller bien au-delà de ce que nous pouvons rêver. Cela n'a rien à voir avec la couleur de notre peau ou notre genre ou avec quoi que ce soit que les gens essayent de stigmatiser. Vous pouvez venir d'un « trou paumé », comme dit Trump, et quand même être un génie et un exemple. Il est temps de se concentrer vers une autre direction, briser les vieux dogmes, comprendre la vraie vie et le vrai potentiel qui vit en nous, et à partir de là, avancer.

Pourquoi vous devriez développer de la résilience face au stress

Ari Whitten : Superbe. Alors en gros, la plupart des gens ont l'habitude de penser que le stress est mauvais et à éviter. Et en fait, ce que tu enseignes est que le stress, le bon type de stress et la bonne dose, intégré de manière générale et systématique à notre vie, est en fait la pierre angulaire de la santé, de la longévité, de la résistance aux maladies et de la résistance au stress.

Ori Hofmekler : Ari, je suis content que tu parles de cela, car ceux qui pensent que le stress est mauvais, ils ont raison ! Le stress peut être horrible. Le stress peut vous tuer. Il y a certains types de stress ou de produits chimiques qui sont si toxiques qu'ils peuvent briser votre vie très rapidement.

Ce que j'essaye de montrer, c'est que ce même stress mortel que nous fuyons, si on sait comment en tirer parti, il pourrait nous guérir, au lieu de nous tuer. Nous sommes programmés dans nos corps pour cela car nous avons été créés dans un monde qui est stressant. Oui, le monde d'autrefois et le monde d'aujourd'hui sont et ont toujours été stressants, maintenant plus que jamais avec les produits chimiques un peu partout.

Alors plutôt que de vouloir toujours accuser l'extérieur et le fuir, nous devrions plutôt entraîner et conditionner notre corps à résister au stress. Par exemple, le manque de nourriture, la famine, peut nous tuer. Nous savons que les humains et les animaux peuvent mourrir de famine. Pourtant, il a été démontré que la restriction de nourriture permettait de prolonger la vie, lorsqu'elle est faite intelligemment, pour tous les organismes, des bactéries aux humains, et cela va souvent jusqu'à un doublement de la durée de vie.

Le stress nutritionnel est une clé. Cependant, Ari, cela devient plus controversé quand on en vient aux toxines. Car l'un des fondements du stress est qu'une faible dose d'une toxine peut augmenter la résistance face à une grande quantité de cette même toxine. Lorsque l'on augmente la résistance, cela a en réalité de multiples autres bénéfices, incluant des bénéfices anti-âges, un renforcement du corps, et une plus grande résilience à de multiples autres stress.

Si je me mets à faire certains exercices, ces exercices ne me servent pas qu'à construire du muscle, cela peut également me rendre résilient face à la maladie, résilient face au vieillissement. C'est la même chose pour le jeûne.

Donc, il y a une vraie phobie généralisée des métaux lourds, il y a une phobie du glutamate, et pour de bonnes raisons. Cependant, les gens devraient comprendre la vérité. De petites quantités de métaux lourds est très bénéfique. En fait, nous ne pourrions même pas survivre sans eux. C'est la même chose pour de petites quantités de radiations, et aussi pour de petites quantités de glutamate monosodique (GMS). Le GMS est une toxine horrible... Il favorise l'obésité, en particulier le GMS chimique. Mais en petite quantité, il est présent dans les aliments les plus sains que vous pourriez manger, du kimchi aux yaourts et autres.

Nous avons évolué pour être résilients face à toutes ces toxines. En fait, elles font parties de nous. Alors nous avons besoin de connaître la vérité. Ari, tu as raison, nous avons besoin de trouver la carte routière. Comprendre comment naviguer dans le monde dans lequel nous sommes et c'est le propos du livre « Les 7 Principes du Stress », savoir naviguer et tirer parti des facteurs de stress existants, non seulement pour être bien mais aussi pour prospérer et prolonger notre durée de vie bien au-delà de ce que nous croyons.

Ari Whitten : Superbe. Je sais que tu parles beaucoup d'excès d'énergie. Une rapide petit anecdote, à l'époque où je lisais ton livre, j'avais 16 ans et étais au lycée, j'étais à fond dans le fitness, la musculation. J'étais aussi un athlète, alors j'avais une alimentation typique dans ce genre de sports.

À cette époque, et sans doute beaucoup de personnes qui nous écoutent pourront l'attester, tout le monde promouvait cette idée que nous avons besoin, en particulier si nous soulevions des poids, de manger toutes les deux heures, et d'une certaine manière, passer son temps à remplir le corps de nourriture. Sinon, on rentrerait en catabolisme, nos muscles commenceraient à fondre, le métabolisme commencerait à ralentir, et donc on ne pourrait plus brûler du gras, ce genre de choses.

À l'époque où ton livre était sorti, cela sonnait vraiment comme une hérésie. Cela semblait vraiment extrême, du genre... « C'est n'importe quoi ! ».

Je me souviens, lorsque j'ai essayé pour la première fois, les premiers jours étaient absolument pitoyables. Car mon corps était habitué à manger toutes les 2 heures, donc si je n'avais pas un repas toutes les 2 heures, je devenais irritable et en manque. 

Athlètes

L'importance et les pièges de la discipline chez les athlètes

J'ai senti de manière intuitive, subjective, que mon corps avait besoin de manger toutes les 2 heures. Faire cela pour la première fois était vraiment difficile. Puis après la seconde et la troisième fois, quelque chose de miraculeux s'est produit. J'ai découvert que ce n'était plus du tout un gros challenge. C'est devenu facile de passer la journée sans manger puis d'avoir un repas le soir. Cela ne générait plus la moindre difficulté.

Ori Hofmekler : Tu soulèves l'un des points les plus importants de nos jours. Car maintenant on parle de personnes qui sont intelligentes et qui veulent être minces et avoir une bonne apparence, et ils s'y consacrent. Ces personnes en général ont plus de discipline que la moyenne. Tous les athlètes et les bodybuilders en général ont plus de discipline et ils sont amenés à réussir.

Donc nous parlons d'une niche de personnes dans notre société qui sont, sous plusieurs aspects, supérieures aux autres, ceux qui sont amenés à exceller. Mais il est très triste, tragique et ironique, que ce sont justement ces personnes qui ratent totalement le coche.

J'ai été approché récemment par un footballer professionnel qui voulait discuter. Dans mon livre, j'ai mis de sérieuses références de recherches, de science, à propos du fait que les athlètes professionnels, en particulier les athlètes d'endurance, avaient une espérance de vie équivalente à celle des personnes sédentaires.

C'est dingue de voir que les personnes considérées les plus en forme ne peuvent pas vivre plus longtemps que les personnes les moins en forme... Pourquoi est-ce qu'un coureur de marathon ou un coureur de fond, dont peu de personnes parviennent à atteindre les performances, ne pourrait même pas vivre plus longtemps qu'une personne sédentaire qui meure habituellement à la cinquantaine ou soixantaine. C'est quoi le problème ?

Les recherches pour l'instant, principalement faites en Europe, sont arrivées à la conclusion que ces athlètes ont simplement dépassé le niveau de stress auquel ils auraient dû être soumis, et ce faisant, ont transgressé le principe de l'hormèse.

Parce qu'ils étaient si concentrés sur leurs résultats plutôt que leur survie, ils ont sacrifié leur durée de vie au profit de leurs réussites. Je soulève même la question, quelle est la raison d'être de la préparation sportive si cela raccourcit la vie d'un athlète ? Les gens devraient prendre conscience de cela. Beaucoup d'athlètes professionnels commencent à prendre conscience de cela.

J'ai fait mes propres recherches sur les boxeurs professionnels et autres athlètes, sprinteurs, et j'ai réalisé que non seulement ils ne vivaient pas si longtemps, mais en plus ils finissaient aussi en surpoids et souffraient des mêmes problèmes que les personnes qui ne font pas d'exercices : surpoids, obésité, troubles de la glycémie.

Ça ne va pas. Des personnes qui ont dédié leur vie et investi tant de travail dans l'amélioration de leur condition physique, peut-être leur condition mentale, leur capacité à résister à la douleur... Pourquoi payent-ils si chèrement avec une durée de vie raccourcie ? 

Tu as mentionné les bodybuilders. J'admire les personnes qui veulent se lancer là-dedans. Ils veulent exceller par leur physique et leur apparence. Mais les gars, posez-vous cette question, est-ce que vos priorités sont justes ? Si cela ne vous dérange pas de raccourcir votre vie, alors ce n'est pas la peine que l'on discute car je crois fermement que la priorité de chaque animal, créature, organisme, devrait être de vivre aussi longtemps que possible en ayant une bonne qualité de vie. C'est la priorité numéro un. 

Si vous avez une famille, votre famille a besoin de vous. Si vous avez des animaux d'élevage ou de refuges, ils ont aussi besoin de vous. Et votre communauté a besoin de vous car vous êtes une bonne personne, homme ou femme. Vous devez prendre soin de vous et vivre aussi longtemps que possible en aussi bonne santé que possible.

Si vous êtes prêts à abandonner cela pour de la performance, pour peut-être un an ou deux, pour briller dans un sport, quelque chose ne va pas dans vos priorités. Je crois fermement que les bodybuilders typiques ne survivraient pas à la sélection naturelle. Si le bodybuilder typique avait vécu il y a 10 000 ans, il n'aurait pas survécu. Ces muscles surdimensionnés avec des fibres musculaires inférieures, qui sont totalement glycolytiques, ce qui veut dire qu'ils n'utilisent pas bien le gras comme carburant, sont un handicap biologique.

Tu es au courant, tu es instruit Ari. Tu lis les recherches. Tu sais qu'un changement de carburant du sucre au gras est une caractéristique répandue signe de qualité et d'amélioration chez les mammifères. L'augmentation de la densité des mitochondries dans le muscle est la caractéristique numéro un. C'est plus important que d'augmenter la taille des muscles.

Remarque de Thierry Reid : Ori parle ici d'un changement métabolique et de la capacité d'utiliser le gras comme carburant pendant la phase de jeûne, en combinant déficit énergétique (jeûne) et exercice physique... Ceci n'implique pas obligatoirement l'utilisation d'une diète cétogène ou l'éviction des glucides pendant la phase d'alimentation... Pas d'amalgame entre cétose et régime cétogène. Plus de développement sur ce point à venir dans le prochain article.

Un mec qui pourrait être sec, comme Bruce Lee par exemple, probablement avec beaucoup de mitochondries, a plus de puissance explosive qu'un bodybuilder qui soulève 130 kg. Ce n'est pas la taille du muscle. C'est la qualité du muscle que vous devez construire. Et pour atteindre cette qualité de muscle, en fait, vous avez besoin de faire l'opposé.

C'est l'épuisement (déficit) de l'énergie, on parle d'énergie, qui est le déclencheur principal de l'hormèse. Cela déclenche l'amélioration de votre corps tout entier. L'un des éléments clés, ce sont les activateurs de facteurs de transcription qui signalent à votre corps d'améliorer les mitochondries, d'augmenter la densité des mitochondries dans votre muscle.

Le muscle est le plus grand organe de production d'énergie dans votre corps. Votre cerveau aussi. À poids égal, votre cerveau l'est même plus.

Cependant, augmenter les mitochondries est une clé, et conserver la santé de vos mitochondries est une autre clé. Donc l'utilisation de l'énergie et l'efficacité de l'énergie sont absolument primordiaux pour votre survie. Vous ne pouvez pas faire cela en ingurgitant six ou sept repas par jour, car chaque fois que vous mangez, vous empêchez ce mécanisme de s'activer.

Il faut réellement que vous soyez en déficit d'énergie, et la science l'a déjà montré. Il y a des preuves, cela va bien au-delà des muscles... Il y a des cellules souches dormantes ou cellules de régénération dans votre cerveau. Les scientifiques pensent maintenant que le cerveau peut en réalité se régénérer par lui-même si vous le faites méthodiquement.

Maintenant, Ari, nous n'avons pas assez de recul. Lorsque je suis arrivé avec le jeûne intermittent dans les années 2000, le mouvement venait de démarrer. Ce dont nous parlons toi et moi n'a même pas assez de recul pour savoir jusqu'à quel point on peut aller. Tout ce que je dis est ceci, les gars et les filles, lorsque vous vous intéressez au fitness, souvenez-vous qu'il y a quelque chose qui s'appelle le fitness biologique. Ce n'est pas le fitness conventionnel que vous voyez à la salle. Ce n'est pas ce que vous lisez en général sur internet. Ce n'est pas ce que vous voyez dans les magazines de fitness ou de musculation. C'est un fitness orienté pour la survie. C'est la priorité numéro un. Cela a à voir avec votre survie. Cela a à voir avec votre capacité à vivre plus longtemps dans un corps sain. Ce n'est pas une question de réaliser les meilleurs résultats sportifs. C'est une question d'avoir la meilleur capacité de survie. Cela n'a rien à voir en termes de critères et de manière de procéder.

Alors pendant que vous allez tous les jours à salle et travaillez dur vos exercices physiques, commencez à réaliser à quel point il est également important de vous exercer au niveau nutritionnel. Challengez-vous au niveau nutritionnel de la même manière que vous le faites au niveau physique et vous ne pourrez pas mal faire. C'est le deuxième principe du stress : la combinaison du stress nutritionnel et du stress physique.

Toutes les recherches possibles montrent que lorsque vous combinez les deux ensemble, vous aurez les meilleurs résultats. Jusqu'à quel point peut-on aller ? Et bien voilà ce qui est excitant dans la vie, vous avez votre propre équilibre. Le principe est le même mais chacun d'entre nous peut trouver sa propre voie. Nous pouvons expérimenter sur nous-même. Je montre la direction dans mon livre sur comment il est excitant de construire sa propre manière de se surpasser. C'est vraiment primordial.

Donc, concernant ta question, oui, il y a des personnes conformistes. Il y avait des gladiateurs partout dans l'histoire. Il y avait des personnes qui étaient prêtes à mourrir à l'épée et je respecte cela. Mais je crois cependant qu'il peut y avoir des personnes en excellente forme en suivant différents principes hormétiques.

Le but, pour toi Ari, et pour d'autres personnes, pour moi aussi je l'espère, je suis déjà vieux. Mais ton but Ari, c'est d'être au top de ta forme quand tu auras 60 ans, voire même 70 ou 80 ans. Cela semble fou mais ce n'est pas impossible. Cela ne concerne pas que les hommes, les femmes aussi.

Oui, on t'a dit que tu vieillissais plus vite, et ceci et cela... On ne sait même pas à quelle vitesse et à quel point nous pouvons retarder le vieillissement sexuel et le vieillissement en général, car notre société ne s'en est jamais donné pleinement les moyens. On pourrait discuter de cela jusqu'à demain, toi et moi... Mais la science est déjà au fait. Car le vieillissement n'est pas ce que les gens pensent.

Pourquoi le vieillissement est plus lié au stress qu'à l'âge

Ari Whitten : Oui, et l'une des choses que tu abordes dans ton livre est que le vieillissement est plus lié au stress que lié à l'âge. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Ori Hofmekler : Il ne fait aucun doute lorsque l'on examine en profondeur les mécanismes qui régissent le vieillissement, que le vieillissement biologique est plus une question de stress que d'âge. Le vieillissement arrive finalement un jour, car l'usure fait que ça arrive... donc les gens au fil du temps deviennent de plus en plus vulnérable au stress. Cependant, le vieillissement est un processus lié au stress. Je vais te donner un exemple. Je ne sais pas quel âge tu as. Tu as l'air jeune.

Ari Whitten : 34.

Ori Hofmekler : D'accord, 34. Je peux t'assurer qu'il y a des personnes, peut-être des millions, qui sont 10 ans plus jeunes que toi, et déjà plus vieux que toi. Ils ont peut-être déjà un système pancréatique vieux. Ils ont peut-être un système insulinique vieux presque au-delà de toute réparation possible. Ils ont peut-être des problèmes cardiovasculaires. L'obésité chez les enfants peut causer le vieillissement prématuré bien au-delà de ce qu'on imagine. Le diabète habituellement, vient avec un ensemble de problèmes métaboliques.

Donc le vieillissement peut concerner des personnes très jeunes... À l'inverse, le corps peut devenir résilient au vieillissement même si vous avez 60 ou 70 ans. C'est un fait. Comprendre cela a un niveau biologique, ou même au niveau cellulaire... Lorsque nous comprenons comment le corps fonctionne, et dans quelles conditions les bons gènes et les bonnes voies métaboliques sont enclenchées, le corps peut commencer à nettoyer par lui-même les vieilles cellules faibles ou cancéreuses, et régénérer de nouvelles cellules.

Lorsque vous pouvez voir comment cette image, comment ce phénomène dans sa globalité se déroule, vous réalisez, avec la science, que le vieillissement est en réalité une maladie, qui est liée au stress, bien plus liée au stress qu'à l'âge. Si c'est la vérité, et je pense que j'en ai donné quelques preuves, nous pouvons résister au vieillissement, bien plus que ce que le mode de pensée traditionnel nous fait croire.

Ari Whitten : Oui, absolument. Une chose que j'aimerais souligner, lorsque tu dis que le vieillissement est lié au stress, beaucoup de personnes interpréteront cela d'après la manière traditionnelle dont on considère le stress. « Le stress est mauvais, le stress me fait vieillir... »

Ori Hofmekler : Tu as tout à fait raison. Merci Ari, très juste. Le vieillissement est lié à un état de stress, ce qui veut dire que le vieillissement est la perte de capacité à résister au stress. Dès que tu inhibes ton système de réponse au stress − c'est un système qui t'est inhérent, et qui est biologiquement programmé pour résister au stress lorsqu'il survient et te rend résistant au stress... Lorsque tu inhibes ce système, et il y a des choses qui inhibent ce système, notre industrie est construite pour inhiber ce système... alors tu deviens vulnérable au stress.

À partir de là, tu laisses le processus de vieillissement prendre le pas sur ton corps, simplement parce que tu as éteint le système à l'intérieur de toi qui pourrait y résister. L'autre manière, si tu saisis ta chance, si tu suis les bons principes et protocoles et que tu laisses (ce système) se déclencher, alors le vieillissement ne peut pas atteindre ton corps, absolument pas de la même manière qu'habituellement. C'est la vérité. Donc le vieillissement, pour faire simple, est la perte de capacité à résister au stress. 

Ari Whitten : Oui. Je devrais aussi ajouter ça. Si on regarde la science actuelle sur la longévité, et l'un de mes scientifiques préférés sur le vieillissement est un gars nommé Vince Juliano. Je ne sais pas si tu le connais, il a quelques vidéos sur Youtube sur la science de la longévité. Si tu les regardes, ce que tu réaliseras est que toutes les preuves actuelles concernant les moyens les plus efficaces d'augmenter la longévité et prévenir les maladies... concernent l'hormèse. Tout pointe vers l'hormèse.

Ori Hofmekler : Cela ne fait aucun doute. Écoute, tu viens de dire que tout pointe vers l'hormèse. Que l'on en tire bénéfice, ou que l'on en soit victime, car on échoue à l'utiliser, c'est simple. Tu sais Ari, le diable est dans les détails. Cela revient à dire : qui sont les bons ? qui sont les mauvais ? Où diable sommes-nous là-dedans ? La théorie est une chose. J'ai vu tellement de gens parler des oeufs...

Je te donne un exemple. Le sucre est un problème central. Non pas parce que le sucre est un mauvais composant. Nous avons besoin de sucre, et nous en produisons. Cependant, le sucre en excès est central dans notre problème, car le sucre est un nutriment à libération d'énergie rapide, et une substance qui inhibe l'hormèse. Il inhibe tout simplement le mécanisme. Il cause l'excès d'énergie.

À chaque minute où tu as un excès d'énergie dans ton corps, l'hormèse est inhibée. Ta capacité à résister au stress est inhibée. Maintenant réfléchis à ça, tu regardes une liste de courses et au haut tu vois immédiatement des choses contenant du sucre, sucres synthétiques, des farines blanches. Qui n'a pas de sucre ou de farine à la maison ? Qui n'a pas de petits gâteaux, des cookies, des pâtisseries et autres ? Regarde Food Channel, il n'y a que ça.

Nous vivons dans une société, dans une industrie qui nous encourage à consommer de l'énergie et de l'énergie à libération rapide. En fait, malheureusement, notre cerveau est construit de manière à ce que nous puissions être facilement accro à une combinaison de sucres, ou de sucres et de graisses. Cela active les mêmes récepteurs opiacés que le crack ou la cocaïne. Simplement parce qu'il y a des années de cela, à une époque ancestrale où le régime primitif était le régime principal de l'humain, il n'y avait pas assez de sucre ou pas d'amidon du tout. Donc il n'y avait pas cette addiction au sucre à cette époque tout simplement car nous n'y étions pas assez exposé. Nous étions attiré par l'énergie car à cette époque, il y avait un manque d'énergie. Le monde a changé.

La rareté alimentaire a été abandonnée à partir d'une époque. C'était un avantage pour notre évolution d'être résistant à la faim et au manque de nourriture. La nature a compensé cela mais il en a également résulté une erreur.

Nous avons un mécanisme de recherche de nourriture très basique dans le corps qui nous donne beaucoup de plaisir lorsque nous mangeons de la nourriture qui nous fournit de l'énergie rapide, tels que les glucides simples ou le sucre. Nous devons prendre conscience de cela parce que le principe numéro un de l'hormèse est l'épuisement (déficit) de l'énergie. Le déficit énergétique, par l'exercice ou le jeûne, est le principe numéro un. Le déficit énergétique déclenche l'hormèse. C'est si puissant que cela peut même surpasser d'autres facteurs.

Ari, admettons que tu sois en situation de risque d'exposition à une toxine. Tu es en stress mental, tu es exposé à une toxine, et là quelqu'un te met un cookie dans la bouche. Pire scénario possible ! Si tu es en état de déficit énergétique, la capacité de ton corps à résister à n'importe quoi... est à son maximum. Tu survivras à la toxicité si tu es en situation de déficit énergétique. Mais si tu es surnourri et surchargé, même une petite quantité de ce stress (ou agression) va te porter un coup terrible !

Il faut comprendre que lorsque l'on jeûne, on devient extrêmement résilient, y compris aux trucs dont on a envie de crier : « Je n'en peux plus de ça, je n'en peux plus de ça. » Lisez mon livre, je vous le montre, et je vous le prouve. Les gars... et les filles bien sûr, durant la journée, qui est le moment où vous marchez et vous vous exposez à toutes sortes de stress, c'est le moment de sous-manger ou jeûner. Le moment de compenser est à la fin de la journée.

La nature vous permet de compenser merveilleusement. Lorsque vous arrivez au moment de votre repas principal, au dîner, qui a toujours été le repas principal de l'humain, vous avez tellement utilisé toute votre énergie que vous pouvez tolérer le repas. Vous pouvez utiliser les nutriments. Vous ne deviendrez jamais gros, ni sur-nourri.

Toute cette alimentation est une compensation, un bon réapprovisionnement. Votre corps est fait pour des phases d'alternance. Rien ne devrait être permanent. Jeûner tout le temps, ou jeûner trop longtemps, c'est de l'affamement ou du stress chronique. Le stress chronique, la prolongation même d'un bon stress peut devenir un stress chronique. Je suis totalement d'accord, et je l'écris dans mon livre, à propos des dangers du sur-entraînement, des dangers du jeûne prolongé. Je sais que des personnes jeûnent un jour sur deux, ou alors ils jeûnent 3 jours, ou certains d'entre eux jeûnent 2 semaines, et ensuite ils se suralimentent pendant 3 semaines puis ils jeûnent à nouveau... 

Durée de jeûne

La durée optimale de jeûne

Ari Whitten : Quelle est, à ton avis, la durée optimale de jeûne ?

Ori Hofmekler : À mon avis, ce devrait être le principe du repas unique quotidien. Tout le monde est différent. Et vous pourriez être dans une situation différente.

Prenez un repas principal par jour. La phase de jeûne n'a pas besoin d'être du jeûne strict. Je pense que parfois, il est préférable de consommer des nutriments qui miment le jeûne. Il y a des preuves extraordinaires, comme tu le sais, de certaines sortes de nutriments dans les aliments sauvages, les baies sauvages par exemple, qui non seulement n'élèvent pas le sucre sanguin, mais leurs polyphénols et tanins en réalité abaissent le sucre sanguin après digestion, ce qui est un facteur majeur. Alors pourquoi ne pas vous nourrir avec de bons antioxydants qui en réalité abaissent votre taux de sucre sanguin ? Le thé vert par exemple, est très complémentaire au jeûne, ainsi que le café. Vous n'avez pas besoin d'être dans l'excès.

Remarque de Thierry Reid : Il est vrai que la caféine en petite quantité (thé vert, café, cacao) peut être considérée comme une substance dite hormétique (favorisant l'hormèse) et certaines personnes s'en sortent très bien en procédant de cette manière. Je mets néanmoins fortement en garde contre la tentation d'abuser des stimulants en général pendant la phase de sous-alimentation, notamment pour les terrains fragilisés (fatigue chronique ou maladies chroniques et métaboliques en général) qui ont tendance à avoir des niveaux de cortisol et d'insuline instables. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à lire l'un de mes articles : Ces 3 erreurs qui peuvent annuler les bénéfices du jeûne intermittent.

Il n'y a rien de mal avec le jeûne à l'eau bien sûr, mais les personnes ont différents niveaux de tolérance. La dernière chose à faire quand on suit l'hormèse est de passer à un jeûne quotidien de 18 heures alors que l'on n'est pas préparé. Augmentez plutôt graduellement, et progressez d'une manière qui soit en adéquation avec votre état de santé individuel. Si vous êtes un athlète et que vous avez déjà l'habitude de consommer toute l'énergie de votre corps − et c'est ce que je recommande, l'entraînement à jeun − vous devriez faire en sorte de soutenir votre corps, particulièrement si vous faites une routine de split.

Je te l'ai déjà dit avant, je travaille au développement d'un produit qui va probablement révolutionner complètement l'industrie de la nutrition dans le sport. Le but est réellement de soutenir les gens de la bonne manière, biologique, pour pouvoir continuer à fonctionner et même être impliqué dans des activités de sports extrêmes, tout en mettant le corps en condition d'hormèse, en suivant le jeûne intermittent.

Donc oui, voilà ma réponse. Ne faites pas de jeûnes trop long. Mon opinion, un repas principal par jour, le reste du temps, mettez votre corps en déficit énergétique autant que vous le pouvez, mais vous pourriez avoir besoin de le soutenir avec quelques baies de temps en temps, un peu de protéines à assimilation rapide, pas de problème. Cela ne va pas tout gâcher.

Ari, l'idée globale des nutriments qui miment le jeûne ou de l'exercice est très très importante, car le régime alimentaire originel de l'humain était globalement riche en ces nutriments. C'est seulement maintenant que nous sommes passés d'une alimentation qui soutenait l'hormèse, et qui nous protégeait contre des taux élevés de sucres sanguins et lipides sanguins... à un système qui maintenant fait exploser notre glycémie, flamber notre insuline et augmenter notre taux de lipides sanguins.

Maintenant, l'élévation de la glycémie post-prandiale est, d'après beaucoup de chercheurs, le facteur numéro 1 responsable de l'épidémie d'obésité, de diabète et de syndrome métabolique dans notre société.

Regarde Ari, les gens qui ont des repas fréquents sur la journée. Ils commencent par un petit-déjeuner, la glycémie augmente, pic d'insuline. Ensuite repas de midi, snack entre temps... Ensuite de nouveau un snack dans l'après-midi, puis le dîner, et ensuite le dessert... Donc à chaque fois, il y a une élévation du sucre et des lipides sanguins. Cela détruit complètement le système insulinique.

Ne te demande pas pourquoi la vaste majorité des personnes sont en surpoids. La plupart des personnes de plus de 55 ans, sont soit en surpoids soit déjà obèse. La fréquence des syndromes métaboliques n'arrête pas d'augmenter, idem pour la fréquence des cancers.

Je crois fortement que le cancer n'est pas une maladie obligatoire. Je pense que nous sommes essentiellement conçus pour lutter contre le cancer, plutôt que pour avoir un cancer. Nous sommes essentiellement conçus pour lutter contre le vieillissement plutôt que pour vieillir. Mais on nous a appris à croire qu'il était normal d'avoir un cancer et qu'il est normal de vieillir.

Regarde, ces docteurs qui diagnostiquent les cancers, ils ne perdent pas une seule seconde. Ils ont déjà le protocole, « Ok, on va faire une chimiothérapie, on va vous donner ce produit chimique, puis ce produit chimique... » Hé les gars, et si on laissait une chance au corps de ne jamais développer de cancer ? Et si vous en développez un, je crois fortement que votre corps peut toujours s'en débarrasser.

Ari, tu connais ce système. Tu connais ce que les protéines de choc thermique, lorsqu'elles sont activées, peuvent faire. Tu sais combien d'énergie ton corps peut générer grâce au système immunitaire, s'il n'est pas endommagé, pour détruire le cancer.

Comment l'hormèse permet de résister aux maladies et d'augmenter la longévité

Ari Whitten: Oui, et cela fait une bonne transition. Quels sont exactement les mécanismes principaux au niveau cellulaire qui font que l'hormèse est si importante pour résister aux maladies et augmenter la longévité ? Qu'est-ce qui se passe en réalité dans nos cellules qui fait que cela se produit ?

Ori Hofmekler : La clé est la sensibilité du niveau d'énergie. La sensibilité de notre corps à l'énergie est parfaite. Nous avons un mécanisme très fin dans la cellule lorsqu'il y a un manque d'énergie, les molécules d'ATP perdent un groupe phosphate, puis deux. Donc l'ATP est converti en AMP. L'ATP a trois groupes phosphate, il en perd un pour donner l'ADP, puis perd le second pour donner l'AMP.

La molécule d'AMP n'est pas juste une molécule vide d'énergie. C'est en fait une molécule de signalisation. Elle active une très importante voie métabolique en faveur de la longévité. Beaucoup de chercheurs pensent que c'est celle qui favorise le plus la longévité, il y en a d'autres. On parle de AMPK pour « AMP-activated protein kinase »... C'est une enzyme qui, globalement, va multiplier des actions dans votre corps.

Mais l'une des actions les plus importantes, au-delà de son action anti-inflammatoire et de travailler en synergie pour activer une hormone anti-inflammatoire qui va circuler dans votre système et l'améliorer... L'action la plus importante de l'AMPK est d'inhiber la voie du mTOR, qui est le mécanisme de croissance qui construit vos muscles, mais c'est également ce qui conduit au processus de vieillissement, et il cause également l'inflammation, et il développe également les cancers.

Ari Whitten : Oui. Je t'interromps ici car des personnes pourraient ne pas être très familiers avec ces termes. AMPK, comme tu l'as dit, « adenosine monophosphate-activated protein kinase ». Ensuite, de l'autre côté on a ce qu'on pourrait penser comme étant la molécule opposée, quelque chose qu'on appelle mTOR, « mammalian Target Of Rapamycin », qui est une enzyme anabolique servant à fabriquer du tissu.

En fait, dans l'industrie du bodybuilding et du fitness, les gens parlent de mTOR comme... généralement quelque chose de bon. Nous voulons activer mTOR car il est impliqué dans la fabrication des muscles, donc stimuler mTOR autant que possible plusieurs fois par jour...

Cette manière de voir mTOR, de vouloir l'activer est en fait très déconnectée de la longévité et de la science du vieillissement, alors que les scientifiques disent de manière unanime : « mTOR est le principal facteur de vieillissement. Il faut maintenir les niveaux de mTOR bas. »

Ori Hofmekler : Tu as tout à fait raison. C'est l'un des nombreux phénomènes intéressants et paradoxaux en biologie. En biologie, quoi qu'il se passe dans le corps, rien n'est complètement mauvais ou bon... Il faut voir au-delà. Le paradoxe à propos de mTOR est que mTOR est essentiel à la vie. Sans mTOR, vous ne seriez même pas capable de grandir. Donc en particulier pour les jeunes organismes, mTOR joue un rôle essentiel pour les aider à grandir et devenir robustes et résilients face aux épreuves ou quelque facteur de stress qui soit.

Sans mTOR, nous n'arriverions pas à maturité et les jeunes organismes avec une déficience de mTOR ne survivent même pas. mTOR est essentiel à la vie. Cependant, une fois que vous avez atteint la maturité, et j'essaye de simplifier ici pour être compréhensible... Une fois que atteignez la maturité, la sur-expression de mTOR dans votre corps peut être mortelle, nocive... Car maintenant vous vivez dans un corps qui ne grandit plus, donc la sur-activation de mTOR dans un corps qui n'est plus en croissance mène à ces choses-là.

Premièrement, au niveau cellulaire, cela mène à l'élargissement des cellules. L'élargissement des cellules provoque immédiatement leur vieillissement. mTOR est un mécanisme de croissance cellulaire, donc la raison pour laquelle la cellule vieillit est d'empêcher qu'elle devienne cancéreuse. mTOR peut facilement faire en sorte que la cellule devienne cancéreuse. Il peut causer des tumeurs. Vieillir la cellule est le premier mécanisme de défense dans le corps pour empêcher qu'elle se multiplie et devienne une part d'une tumeur.

Mais ce n'est pas une super solution car les cellules vieillissantes créent des lésions inflammatoires dans les tissues, ce qui cause de l'inflammation autour de la cellule. Et Ari, tu sais que l'inflammation, au bout d'un moment, cela termine en cancer. Toujours. L'inflammation au bout d'un moment devient un cancer, partout. Garder un marqueur d'inflammation trop longtemps dans le corps [inaudible].

La pire de tout est le facteur NF-kB. C'est un facteur de croissance transcriptionnel qui est énormément ou de manière inhérente lié au cancer. Lorsque tu vois un tissu ou une cellule avec une sur-expression du facteur NF-kB, tu sais que cette zone va être en proie au cancer.

Devine quoi, lorsque tu actives ton système de réponse au stress de manière correcte, lorsque tu prends les bons nutriments, et je les ai listés dans mon livre, ce sont tous des inhibiteurs du facteur NF-kB... Nous vivons dans une industrie qui fait en sorte que ce facteur s'exprime constamment. Cela va du sucre aux pesticides et beaucoup d'autres produits chimiques, et de la façon dont nous nous rendons nous-mêmes vulnérables à tous ces marqueurs inflammatoires, d'accord ?

Ari Whitten : Je devrais également ajouter que ce n'est pas juste les athlètes et bodybuilders qui font ça, mais aussi l'occidental moyen qui a tendance à grignoter toute la journée et a avoir un déséquilibre énergétique en faveur de l'excès calorique chronique.

Ori Hofmekler : Correct. Oui, tu as raison. mTOR est très anabolique tout comme les stéroïdes anaboliques que l'on peut prendre. Cela ne signifie pas que c'est bon pour nous. On peut toujours construire du muscle de qualité, je le répète, du muscle de qualité, sans sur-activer mTOR. 

Nous en avons parlé avant Ari. Nous avons parlé du fait que l'énergie, l'exercice pendant le jeûne déclenche des facteurs comme PGC-1α, qui signale à votre corps d'augmenter la densité des mitochondries dans vos muscles. Donc vous pouvez être quelqu'un de très sec, sans avoir besoin d'être lourd, tout en ayant des fibres de qualité, qui peuvent générer de l'endurance pendant l'exercice, bien plus que chez le bodybuilder typique. Cela vous servira pour le reste de votre vie, et heureusement dans une très longue vie de qualité. Mais il faut donner à son corps la possibilité de rester vigoureux et fonctionnel.

On parle de fibres musculaires avec une haute densité mitochondriale et d'augmenter la capacité des muscles à utiliser la graisse comme source d'énergie, ce qui vous protégera systématiquement contre l'obésité et le diabète pour le reste de votre vie. Si vos fibres musculaires, peu importe la taille de vos muscles, fonctionnent majoritairement au glycogène, ce qui signifie qu'ils utilisent tout simplement les glucides comme énergie plutôt que les graisses, alors vous serez plus enclins à l'obésité et au diabète.

Les gens doivent se réveiller et comprendre que votre approche du fitness doit être intelligente, il n'y a pas que la taille des muscles qui compte. À bien des égards, les femmes s'en sortent mieux que les hommes car elles n'ont pas cette vanité compulsive, pour certaines d'entre elles, à vouloir construire de gros muscles. Donc leur approche du fitness est bien plus intelligente. Je pense également Ari, car on en a discuté, qu'une fois que l'on arrive à maturité, arrivé à un certain âge, on doit être assez futé pour changer sa manière de s'alimenter et de faire de l'exercice. On ne peut pas continuer toujours en ligne droite. Prenez en compte votre survie en tant que personne, comme étant la priorité numéro un. Respectez-vous.

Ari Whitten : Oui, absolument. J'ai en fait atteint cet âge récemment, où je suis mentalement passé de ce côté-là. Avant j'étais très orienté fitness, perte de gras, construction musculaire. C'était mon monde depuis très longtemps. Maintenant je suis à un âge où mes intérêts, en particulier depuis que j'ai un jeune fils, il a presque un an maintenant... 

Ori Hofmekler : Félicitations.

Ari Whitten : Je pense que cela change notre manière de penser. Maintenant, j'ai ressens le besoin d'être plus conscient de devoir incorporer plus de jeûne dans mon quotidien et d'éviter l'excès calorique, éviter la sur-stimulation de mTOR et l'accélération du vieillissement.

Je veux être là pour très longtemps pour voir mon fils grandir et peut-être avoir un autre enfant et les voir grandir tous les deux, et aussi être suffisamment fonctionnel jusqu'à 70, 80 ou 90 ans ou au-delà, pour pouvoir toujours être sur la piste, jouer par terre avec mes petits-enfants, faire du snowboard, ce genre de choses... Mentalement, je suis complètement d'accord, cela devrait tendre vers la longévité.

Ori Hofmekler : Oui, ce que tu viens de dire vient clairement de ton instinct humain / animal. Ce qui vient de parler était le vrai humain / animal en toi. Tu te respectes suffisamment pour comprendre que d'autres humains ont besoin de toi.

Ton fils, par exemple, les gens qui te suivent et qui sont autour de toi, ta famille, et toi-même. Donc si tu te respectes et que tu as besoin de toi-même, tu veux réellement voir ça comme une priorité première, le fait que oui, dans tes 60 ou 70 ans, d'ici 40 ou 50 ans, tu pourrais être en aussi bonne forme que maintenant, voire meilleure, de bien des manière. Comme je le disais tout à l'heure, l'expérience combinée à un cerveau sain, je pense vraiment que cela peut augmenter le QI à un niveau que l'on ne peut même pas imaginer aujourd'hui, vraiment.

Hormèse par le froid

Les différents types d'hormèses que vous devriez inclure dans votre vie quotidienne pour augmenter le niveau d'énergie et de résilience

Ari Whitten : Oui, magnifique. Sur un plan pratique, quels autres types d'hormèses... Nous avons parlé du jeûne, nous avons parlé de l'exercice. Quels autres types d'hormèses les gens devraient-ils connaître et inclure dans leur vie ?

Ori Hofmekler : Et bien, ce que j'ai mentionné avant... Avant tout, la nutrition. J'en parle dans mon livre, ne fuyez pas les toxines de manière exagérée. Il ne faut pas en faire une obsession. Etudiez la question et vous comprendrez que les métaux lourds ne sont pas tout le temps vos ennemis.

Ils sont présents de manière naturelle dans certains des meilleurs aliments. Donc si vous aimez les noix et graines, et juste parce que vous avez lu dans un article ou sur un site bizarre : « Restez loin des métaux lourds et de tout aliment qui contient des métaux lourds, que ce soit les graines et les noix ou le cacao, comme le chocolat, restez loin de tout ça ». Je pense que vous devriez faire vos recherches, et si vous n'êtes pas certain, j'ai les recherches dans mon livre. Vraiment, vivez votre vie de manière simple. N'ayez pas peur de la nature. La nature n'est pas votre ennemi. Cette stupide théorie d'avoir peur de certains composés chimiques...

Une autre manière d'inclure de l'hormèse ? Je pense que c'est une bonne chose de s'exposer à la chaleur. Je pense que c'est très bon également de s'exposer au froid, au froid glacé, jusqu'à un certain degré. Il a clairement été démontré que tous ces challenges déclenchent les mêmes mécanismes. On peut également parler de réponse aux protéines de chocs thermiques, c'est incroyable ce que cela fait à votre corps. C'est plus de 300 composés enzymatiques qui s'activent. Lorsque vous êtes au sommet de l'hormèse, au sommet du déficit énergétique (déficit de glycogène), ces composés se répandent dans votre système, cherchent et détruisent toute cellule abîmée et malade, incluant les cellules cancéreuses. Votre corps devient très efficace pour marquer ces cellules faibles et cancéreuses et les détruire.

Votre système immunitaire est activé et se spécialise sur cela. Au niveau cellulaire, un processus appelé autophagocytose prend place, la cellule est littéralement rénovée de la même manière que l'on rénove une maison. Tu réalises ta propre rénovation !

Pourtant, la plupart des gens n'essayent même pas, pendant que toi, Ari, tu peux apprécier cet incroyable génial processus pendant 18 heures tous les jours, en théorie. 10 heures par jour ? On négocie 6 heures par jour ? Même 1 minute par jour ! Ils n'essayent même pas. Quand on prend en compte les effets cumulés, même avec 6 heures par jour, imagine les avantages par rapport à d'autres personnes. C'est du jamais-vu. C'est un corps qui se renouvelle sans cesse. Si le vieillissement s'est déjà produit, nous avons un système qui peut encore lutter contre. Vous devez juste réveiller ce système et être constant. L'hormèse est le clé.

Pourquoi est-ce important de jeûner au moins 12 heures

Ari Whitten: Oui, je crois que beaucoup de recherches maintenant nous suggèrent que la fenêtre de jeûne quotidienne devrait être au moins de 12 heures.

Ori Hofmekler : Cela dépend également à partir de quand tu considères être en jeûne. Je compte à partir du lendemain matin car tu ne jeûnes pas dès que tu finis de manger. Cela prend six heures, parfois plus, pour que la nourriture soit digérée. Par exemple dans mon cas, hier était jour avec un repas riche en graisses, cela prend parfois plus de temps tu comprends  ?

Je connais des gens, y compris dans ma famille, qui peuvent manger 300 à 400 g de noix, ça fait beaucoup de calories, et ils continuent à perdre du poids, comparé à une autre alimentation moins riche en quantité et en calories. En gros, une fois que ton estomac est vide, c'est là où le jeûne commence. Donc, admettons que ton estomac soit complètement vide à 5 ou 6 heures du matin, c'est là où le vrai jeûne commence. Donc à midi, tu as déjà 6 heures de jeûne. À 18 heures, tu comprends que tu as en gros 12 heures de jeûne, heure convenable pour prendre le repas du soir, je suis d'accord avec toi. Donc voilà la vraie durée de jeûne.

Mais encore une fois Ari, ce n'est pas obligatoire de faire comme cela. On peut très bien prendre des baies, on peut prendre des nutriments. Il y a eu de récentes recherches à propos des raisins, on devrait s'attendre à ce qu'ils élèvent la glycémie, mais lorsque vous mangez des raisins à l'ancienne, le marc, avec la peau, les pépins et tout... les recherchent montrent que cela réduit en réalité la glycémie.

Remarque de Thierry Reid : Il faut garder en tête que les réactions de la glycémie aux aliments, y compris aux fruits, est très variable selon les individus, leur niveau de santé, de flexibilité métabolique. Le raisin reste tout de même, en général, un fruit très sucré qui casse assez facilement le jeûne.

Donc c'est un phénomène très intéressant, de voir comment on peut naviguer entre les différentes options alimentaires disponibles... Mais pour résumer, mes recommandations, en plus du jeûne intermittent, seraient de rester loin de tous les aliments et produits chimiques qui sont anti-hormétiques si vous le pouvez.

antioxydants

La vérité sur les antioxydants et l'hormèse (et pourquoi les suppléments antioxydants diminuent la résilience)

Ari Whitten : ... qui sont le sucre...

Ori Hofmekler : Le sucre est central !

Ari Whitten : Le sucre raffiné...

Ori Hofmekler : Oui. Les pesticides et vitamines synthétiques. Écoutez. Je sais que beaucoup d'entre vous prenez des vitamines. Vous pensez que c'est très sain pour vous. La vérité est que les vitamines et antioxydants synthétiques sont extrêmement contre-productifs. Ils inhibent la capacité inhérente du corps à produire ses propres antioxydants, bien plus puissants. Ils inhibent l'assimilation des vraies vitamines provenant des aliments. S'il vous plaît, ne prenez pas de vitamines synthétiques...  

Ari Whitten : Et ils inhibent également l'hormèse.

Ori Hofmekler : Absolument.

Ari Whitten : Il y a des recherches de Michael Ristow, je sais que tu connais, où ils ont utilisé des suppléments d'antioxydants avant et après l'exercice. Ils ont montré que cela inhibait les bénéfices de l'exercice sur les mitochondries.

Ori Hofmekler : Oui, car cela supprime vos propres mécanismes. Si vos mitochondries reçoivent le mauvais signal, vous êtes fichus. N'y pensez même pas. Quoi de pire que de prendre des antioxydants synthétiques, qui inhibent votre propre production de glutathion peroxydase et vos propres enzymes antioxydantes ? Quoi de pire que cela, quand votre corps ne peut pas détecter le niveau de radicaux libres... Les radicaux libres sont [dangereux] et ils causent le vieillissement. Mais en même temps, encore un paradoxe, ce sont eux qui déclenchent la réponse au stress. Ils vous rendent résilients. C'est pour quoi l'exercice est aussi bénéfique.

Ari Whitten : Oui, c'est une question de dose et de contexte, les radicaux libres sont indissociables des bénéfices de l'hormèse.

Ori Hofmekler : C'est une part de l'hormèse. C'est la manière dont votre corps globalement détecte qu'il est en situation de stress. Lorsque vous ingérez des antioxydants synthétiques, votre corps devient aveugle. Ari, je n'ai rien contre les personnes non-voyantes, mais honnêtement, c'est bien plus difficile, en particulier lorsqu'on est en situation de stress ou de lutte, d'être aveugle. Vos réponses sont compromises, ou parfois complètement inappropriées. Ça c'est pour les synthétiques.

Est-ce que cela signifie que les antioxydants sont mauvais pour vous ? Absolument pas. S'ils proviennent d'aliments entiers, de plantes vertes, ils viennent en très petite quantité, dans un système qui a prouvé durant des millions d'années qu'il fonctionnait très bien dans ce monde. 

Ari Whitten : En fait, beaucoup de choses dont les gens se réfèrent parmi les plantes, herbes, épices, qui sont classés en tant qu'antioxydants... il ya beaucoup de recherches qui montrent que nombre de ces composés sont en fait... bien qu'ils puissent fonctionner en tant qu'antioxydants dans un tube à essai, ils fonctionnent en réalité comme des pro-oxydants, comme des radicaux libres à l'intérieur du corps, et miment l'hormèse.

Ori Hofmekler : C'est très vrai. En fait, la plupart des polyphénols dans les plantes, si ce n'est la totalité, sont des toxines. Ils aident la plante à résister aux insectes et sont produits la plupart du temps en tant que toxine. Nous avons développé une attirance pour eux. Nous et d'autres animaux sont attirés par eux, mais certains animaux ne peuvent pas supporter le goût amer des tanins ou des polyphénols. Nous vivons dans un monde très intéressant. La nature est pleine de paradoxes, il faut juste les comprendre et les considérer, plutôt que les fuir. Oui, le thé vert est une toxine pour beaucoup d'animaux. Ton chien ne pourrait pas en manger. Pourtant, je ne sais pas si tu as un chien...

Ari Whitten : J'en ai un.

Ori Hofmekler: Ok. Clairement, ton chien apprécierait de sortir et de manger de l'herbe, tout comme le font mes chiens et mon chat. Ils adorent l'herbe. Et mon chien mâchouille aussi la terre... Car tout cela est plein de nutriments hormétiques, qui autrement ne seraient pas dans leur alimentation, donc ils sont attirés par cela. Nous devons suivre notre biologie et ne pas jouer contre elle. Si on le fait bien, alors on peut aller très loin.

régime végétal

Comment réduire le stress - Un régime alimentaire basé sur les végétaux

Ari Whitten : Oui. Il ne nous reste que quelques minutes. Il y a un certain nombre de choses que je voulais aborder encore avec toi mais nous n'aurons pas le temps. L'une des choses que je voulais aborder est le fait que tu prônes une alimentation principalement basée sur le végétal.

Tu n'es pas un grand partisan de la consommation de chair animale. Si on pouvait creuser cet aspect pendant quelques minutes ce serait chouette. Autre chose, nous avons parlé brièvement tout à l'heure de l'attirance pour le stress, du fait que les humains sont construits pour rechercher le stress, ce qui je pense est un super concept dont tu parles dans le livre.

Et ensuite, le dernier concept que j'aurais aimé abordé avec toi, c'est un très très intéressant chapitre dans ton livre dans lequel tu parles du désir des humains d'adopter des plantes et des animaux, d'être entouré d'autres formes de vie, de s'en occuper, de coexister avec eux, de les nourrir. Peux-tu nous parler un peu de la raison pour laquelle tu as senti que tu devais ajouter cette section dans ce livre sur le stress et pourquoi tu sens que c'est important ?

Ori Hofmekler : Tu as raison. On manque de temps. Cela va être très difficile en deux minutes de couvrir tout cela, mais je vais faire de mon mieux. On pourra toujours continuer cette conversation une autre fois...

Ari Whitten : J'adorerais.

Ori Hofmekler : J'ai délibérément parlé dans le livre de notre désir à vouloir adopter des animaux et faire pousser des plantes, car c'est une partie d'un phénomène naturel, qui est bien sûr la coexistence et la collaboration entre les espèces. Il n'y a aucun argument qui montrerait que nous aurions évolué, car le monde est construit de cette manière. Les espèces ont besoin les unes les autres. Nous ne pouvons pas survivre sans les végétaux, et en réalité, les végétaux ne peuvent pas survivre sans les animaux. Les animaux dispersent les graines des végétaux ou distribuent le pollen.

Donc les abeilles et autres animaux sont très importants pour les végétaux, et les nutriments des végétaux sont cruciaux pour tous les animaux, y compris les humains. En fait, nous dépendons des nutriments végétaux plus que de n'importe quelle autre classe d'aliments. Cela ne fait aucun doute, je suis en désaccord avec les personnes « paléo » là-dessus.

Peut-être que certains d'entre eux seraient d'accord avec moi sur tel nutriment provenant de végétaux. Nous pouvons très bien nous débrouiller sans nourriture animale. Nous ne pouvons pas bien nous débrouiller, nous ne pouvons pas survivre, sans nourriture végétale. C'est simple.

Ceci étant dit, certaines nourritures animales, ou sous-produits animaux qui n'impliquent pas le meurtre d'animaux, tels que les produits laitiers par exemple, lait et oeufs, sont ok. Je ne suis pas complètement contre la nourriture animale, car je mange moi-même du poisson. J'en mange honnêtement car je crois que je ne me sens pas encore assez désolé. Désolé, mais pas assez pour le poisson que je mange. Mais il y a une grande différence entre les oeufs, produits laitiers, poissons et les mammifères. Je peux vous donner l'exemple des produits laitiers.

Les graisses saturées, par exemple, qui ne sont pas idéales, mais dans le cas des produits laitiers, elles peuvent être très bénéfiques si ces derniers viennent d'animaux correctement nourris (stress nutritionnel, nourris à l'herbe). Les graisses des produits laitiers ne contiennent pas d'hormones inflammatoires. On n'en trouve pas dedans. Donc un beurre d'une vache saine, ou du fromage ou du lait entier, peuvent être très bénéfiques si l'on considère la qualité des protéines et des fractions immunitaires qui s'y trouvent.

Si on regarde les graisses d'animaux tués, abattus, que ce soit des vaches, des cochons ou des agneaux, ces graisses contiennent des hormones inflammatoires.

Ari Whitten : Tu parles d'animaux élevés dans des conditions conventionnelles ?

Ori Hofmekler : Oui, y compris ceux qui sont dits nourris à l'herbe, qui sont en meilleure forme, mais il y a toujours ces hormones inflammatoires à cause du stress que les animaux subissent avant d'être abattus. La peur, je veux dire, je ne veux même pas imaginer ce que ces pauvres animaux intelligents subissent...

Voici un animal qui pouvait vous donner de la bonne alimentation sans avoir besoin de le tuer, et les gens le tuent. Il y a un karma, ils payent chèrement pour cela. Je sais qu'il y a une controverse mais la science montre clairement que les gens prospèrent et vivent incroyablement bien sur un régime lacto-végétarien.

C'est plutôt l'opposé quant aux recherches sur les mangeurs de viande. La corrélation entre les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'obésité, en particulier les maladies inflammatoires, et la consommation de viande, est directe. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle j'ai écrit ce chapitre. La principale raison est humaine. Les amis, avez-vous déjà regardé une vache ou un veau ? Vous êtes tous de bonnes personnes, mais comment pouvez-vous envisager de tuer un animal si intelligent et adorable ?

Avez-vous un chien ou un chat à la maison ? Pouvez-vous imaginer que quelqu'un vienne manger votre animal de compagnie ? Cette vache ou ce veau ou ce cochon sont des animaux intelligents. Ils sont adorables. Ils sont adorables quand ils sont jeunes et ils sont adorables plus tard. Nous n'avons pas besoin de les élever pour les envoyer à la boucherie, d'accord ? Ils devraient juste avoir le droit de vivre.

Nous devrions profiter de leurs sous-produits sans les tuer. Même chose pour les oiseaux. Il n'y a aucune raison de les manger. Du point de vue nutritionnel, cela ne vous apporte rien. Ok, il y a du fer dans la viande que l'on peut sans aucun doute substituer avec d'autres sources provenant de la terre.

Tu sais, les fèves de cacao, le cacao, a presque une quantité équivalente au boeuf. Nous pouvons en avoir de la mélasse ou d'autres choses en petite quantité, dans les raisins secs, en petite quantité... Il n'y a aucune raison de tuer un animal. En faisant cela, nous perturbons l'équilibre écologique sur lequel nous prospérons, pas seulement à cause de la diffusion du méthane, qui est toxique. Nous perdons nos ressources agricoles, contaminons la terre. La quantité d'énergie et de pesticides et autres produits chimiques que requiert l'élevage conventionnel pour nourrir la vache typique de batterie est ahurissant.

Donc qui bénéfice de tout cela ? Le business de la chimie, l'industrie agro-alimentaire qui vous donne la viande toute prête d'un animal massacré... que vous n'avez même pas chassé. Vous n'avez même pas bougé le petit doigt. Vous ne savez même pas ce que vous avez. Vous savez quand un oeuf devient rance. Vous savez quand un fromage devient mauvais, ça pue. L'oeuf flotte sur l'eau, et il a également une horreur horrible. Nous avons appris à détecter la nourriture rance depuis le début de l'évolution de l'humain. Nous ne savons pas détecter la rancidité de la viande. Et même si nous le pouvions, je vais te dire, en tant que prédateur, nous pouvons tuer mais nous ne sommes pas biologiquement équipés pour manger de la viande.

Nous n'avons pas les enzymes des canins ou félins qui permettent de convertir les formes D de protéines en L. Nous sommes les derniers à pouvoir le faire.

Donc ces protéines ont une forme inversée, de la position de L à D comme Diable, une protéine du diable. Elles flottent dans votre système et sont transportées dans votre cerveau, dans vos mitochondires, dans le centre de votre cellule et rendent l'organisme dysfonctionnel.

Ce qu'il faut retenir, mangez de la nourriture fraîche que vous savez être bonne. La nourriture végétale devrait être prioritaire... Vous devriez écouter votre instinct humain. Si vous aimez vraiment les animaux ou si vous avez un animal de compagnie à la maison, témoignez cette compassion aux autres animaux. Je sais qu'il est très difficile d'arrêter de manger de la viande lorsque l'on a été habitué à en manger depuis tout petit. Mais je pense que vous pouvez vous entraîner et vous serez généreusement récompensé pour cela. On n'a pas besoin de cela, même si vous êtes un athlète et que vous devez ingérer beaucoup plus de protéines, il y a d'autres sources. Les produits laitiers, et même les protéines végétales sont bien meilleures.

Mais une dernière chose Ari, nous savons déjà que la recherche montre clairement que les protéines végétales sont plus bénéfiques quand vous vieillissez, et elles ont un bien meilleur potentiel anti-cancer que les protéines animales. Cela est sans doute en rapport avec une vitesse d'absorption plus lente, ou un profil d'acide aminés relativement faible qui nous est bénéfique lorsque l'on combine les végétaux.

Donc je crois vraiment que nous sommes attirés par l'adoption d'un animal car c'est un instinct très primaire. C'est une part de l'inter-collaboration entre les espèces. L'humain ne pourrait jamais survivre en tant qu'espèce isolée. Nous avons toujours eu des animaux autour de nous. Ils travaillent avec nous, nous les nourrissons, nous collaborons. Nous avions des ânes, j'adore cet animal. C'est l'un des mes préférés. J'adore vraiment les ânes. Ce sont des animaux opprimés, je les adore.

Donc nous vivons avec des ânes, des chevaux, des chèvres, des moutons, des vaches, des chiens, des chats y compris chats sauvages. Certaines personnes ont même des loups, il n'y a rien de mal à ça, c'est une part d'une règle naturelle de collaboration entre les espèces. Même chose avec les plantes. Nous avons besoin des plantes. Nous aimons leur vision. Nous avons envie de les planter. Dans mon pays, chaque fois qu'un enfant naissait, il y avait une tradition qui consistait à planter un arbre dans les collines de Jérusalem. C'est un signe traditionnel envers la nature.

Ari Whitten : Oui. Et tu sais, comme je te le disais avant que l'on commence cette interview, nous avons tous les deux un jardin. L'une des raisons pour lesquelles ce chapitre résonne tellement en moi est qu'il y a cette sorte de joie bizarre innée à planter des plantes, c'est également le cas pour les animaux, mais pour les plantes, les  regarder pousser, les nourrir et les voir se transformer en quelque chose de beau qui vous élève et vous nourrit... C'est cette belle synergie qui se passe avec laquelle la plupart des gens sont malheureusement très déconnectés.

Ori Hofmekler : Cela rejoint la Kabbale, qui est un mysticisme juif. Tuer ou détruire un arbre fruitier est un péché, c'est un terrible péché. On n'est pas supposé faire cela. Il y a également une croyance selon laquelle les arbres se mettront en face des humains chez Dieu au Paradis.

Quoi qu'il en soit, je demande vraiment aux gens, s'ils souhaitent se procurer mon livre, de lire ce chapitre et tirez-en vos propres conclusions. C'est juste un point de vue, mais qui est également fondé sur la science et les conséquences.

Ari Whitten : Oui, j'ai vraiment apprécié que tu intègres un aspect plus éthique et moral à ton message alors que beaucoup de gens qui parlent de santé sont totalement déconnectés de ces aspects. Ils parlent de choses simplement en termes de « Voici ce qui est sain pour les humains », sans réellement une compréhension de l'interrelation des humains et d'autres formes de vie. J'ai vraiment apprécié que tu intègres cela dans ton message. Merci pour ce partage ici avec mon audience. Y'a-t-il une dernière chose, une dernière idée que tu souhaiterais ajouter avant de terminer ?

Ori Hofmekler : Il n'y a jamais de dernière idée. C'est un processus de recherche  continu. Oui, je vais revenir bientôt avec quelque chose de nouveau, on en a discuté avant. Donc peut-être... Et j'ai vraiment aimé discuté avec toi Ari.

Ari Whitten : Pareillement.

Ori Hofmekler : C'était une vraie discussion.

Ari Whitten : Oui, j'adorerais en refaire une.

Ori Hofmekler : Merci. J'adorerais. Le livre est disponible sur Amazon. Lisez mon livre, je suis toujours disponible sur les réseaux sociaux et nous pourrons continuer la discussion.

Je reviendrai bientôt avec de nouveaux blogs sur le fitness, donc restez connectés, et entre nous, on pourra continuer notre discussion hors caméra. Très intéressant. Merci beaucoup de m'avoir invité. J'ai apprécié la conversation.

Ari Whitten : Oui. Merci beaucoup d'avoir été là. C'est un honneur d'avoir pu me connecter avec toi après avoir lu ton travail depuis tant d'années, presque deux décennies !

Ori Hofmekler : Ari, je viens de m'en rappeler. Pour ceux d'entre vous qui êtes aux États-Unis, en Californie, j'ai un évènement. Je fais une conférence la semaine prochaine, jeudi, je crois que c'est le 23 janvier à la bibliothèque Lafayette. C'est dans la région de la baie de San Francisco. Le jour après, je fais une séance de dédicace dans une librairie. Tous les détails sont sur ma page Facebook.

Ari Whitten : J'essayerai... Je ne suis pas sûr de pouvoir sortir ce podcast à temps, mais je verrai s'il y a moyen de le faire.

Ori Hofmekler : Oui, ok. Peu importe, juste au cas où.

Ari Whitten : Ok, et je conclurai de cette manière. Procurez-vous une copie du dernier livre de Ori, Les 7 Principes du Stress. Aussi, commencez à intégrer une plus grande quantité d'hormèse dans votre vie. Ori, merci beaucoup. C'était un honneur et un privilège de se connecter avec toi.

Ori Hofmekler : Encore merci, j'ai apprécié cette conversation. On reste en contact, Ari.

Ari Whitten : Assurément.

Le régime carnivore pour retrouver la santé ?

Le régime carnivore ou « zero carb », c'est la nouvelle diète miracle qui fait pas mal de bruit sur les réseaux (anglophones en particulier) depuis un certain temps. Le concept étant d'éliminer de son alimentation tout produit provenant du règne végétal, et donc de se nourrir exclusivement de produits animaux (généralement de la viande rouge).

Cela paraît totalement aberrant à première vue, mais un certain nombre de personnes ayant fait cette démarche en vantent de surprenants bienfaits. J'ai donc décidé de faire un petit article sur les supposés incroyables bienfaits de la viande rouge... et pourquoi ce n'est en réalité qu'un écran de fumée.

En premier lieu, que nous disent les témoignages ? On notera d'abord qu'il s'agit généralement de personnes en faiblesse immunitaire de longue date : fatigue chronique,  dépression, infections à répétition, allergies alimentaires multiples.

Après quelques semaines d'adaptation à cette alimentation ultra-restrictive, les malades semblent indiquer une amélioration radicale de leur niveau de santé et une énergie retrouvée.

Youtubeuse présentant un plat de viande

C'est la fin des haricots...

Nous voyons donc une nouvelle tendance qui est en train de se développer, en réponse aux défenseurs du tout végétal, qui consiste en une alimentation totalement opposée : le tout animal.

Au-delà des débats sans fin sur le régime alimentaire originel de l'humain, une chose est certaine : sur le plan anatomique, nous n'avons rien de purs carnivores. La viande devrait donc représenter tout au plus une part mineure de notre alimentation.

Mais il y a de multiples raisons qui expliquent l'amélioration des symptômes d'une alimentation exclusivement carnée sur le court terme dans certains cas particuliers. Il s'agit cependant de la pointe de l'iceberg, car cela pose également de sérieux problèmes à plus long terme. C'est tout l'objet de cet article.

Quelques cas concrets

Mikhaila Peterson est la fille d'un célèbre psychologue canadien (Jordan Peterson). En lisant son témoignage sur son site Don't Eat That, on apprend qu'elle fut une personne fragile et souvent malade depuis l'âge de 2 ans, sujette aux infections bactériennes et fongiques à répétition.

Après avoir passé la majeure partie de son adolescence sous antidépresseurs et autres immunosuppresseurs, elle décide d'adopter le même régime alimentaire que son père (sujet aux mêmes problèmes chroniques). Cette alimentation se compose de 3 uniques ingrédients : du boeuf, du sel et de l'eau !

Mikhaila Peterson

Mikhaila Peterson

Cela peut sembler extrême, mais c'est la seule chose qui ait pu faire partir complètement ma dépression, et les symptômes auto-immuns sont partis également. Je mange comme ça depuis décembre 2017. Je ne reviendrai jamais en arrière. Je ne me suis jamais senti comme ça avant et c'est incroyable. (Source)

Il y a d'autres témoignages similaires provenant en majorité des États-Unis. En France, ce mouvement semble encore assez mineur. J'ai néanmoins trouvé une vidéo d'un Youtubeur francophone (Alexis Santin) qui parle de son expérience personnelle. Si cela vous intéresse, je vous ai mis la vidéo juste en-dessous.

Pourquoi le régime carnivore marche (au début) ?

Suppression des potentiels allergènes

Une constante (et en même temps l'un des grands problèmes) en cas de maladie chronique est la dysbiose intestinale ( = déséquilibre du microbiote intestinale).

L'usage répété d'antibiotiques, le stress chronique, une alimentation inadaptée (raffinée, ultra-transformée) sont autant de facteurs qui vont à terme provoquer un dérèglement de la flore intestinale et l'altération des muqueuses de l'ensemble du tube digestif. Ces muqueuses jouent également un rôle important au niveau de l'immunité.

Une personne souffrant de dysbiose intestinale aura donc naturellement tendance à développer de multiples allergies et intolérances.

La viande, dans ce cas de figure, a tendance à être beaucoup mieux tolérée que la plupart des végétaux tout simplement car elle est dépourvue de fibres et de principes actifs potentiellement réactogènes.

Un régime carnivore est faible en lectines, faible en FODMAP, faible en sulfites, faible en oxalates, faible en salicylates, faible en phytates et sans fibres. Il supprime donc la quasi-totalité des allergènes les plus courants.

Est-ce que toutes ces substances sont de réels poisons à éliminer totalement et à tout jamais de son alimentation ? Bien sûr que non.

Non seulement un organisme en bonne santé est tout à fait capable de gérer une certaine quantité d'anti-nutriments présents dans l'alimentation, mais de plus en plus de recherches mettent en lumière leurs potentiels bénéfices sur la santé. L'acide phytique par exemple aurait des vertus anti-cancers et réparateurs de l'ADN (123). On revient donc au fameux diction : c'est la dose qui fait le poison.

Le plus plus important étant de réaliser que l'hypersensibilité à un composé donné ne ne met pas seulement en cause le composé qui provoque la réaction mais aussi et surtout le terrain de la personne qui réagit (sinon tout le monde réagirait de manière strictement identique à l'exposition d'un composé donné, or on voit bien autour de nous que ce n'est pas le cas).

Solanacées

L'absence de fibres elle aussi va permettre de mettre au repos des intestins enflammés. Néanmoins, leur suppression totale de l'alimentation sur le long terme n'est pas uns solution car elles sont indispensables au maintien d'un microbiote sain (on reviendra sur cet aspect plus loin dans l'article).

Il faut tout de même noter que même la viande peut provoquer des réactions allergiques si elle n'est pas d'une fraîcheur exemplaire (à cause du développement bactérien et histaminique).

Une sorte de monodiète

Ne manger que de la viande revient littéralement à faire une monodiète. J'avais lourdement insisté dans mon article La cure de raisins efficace, comment éviter les erreurs sur le fait que l'intérêt des monodiètes venait en premier lieu de ce qu'on ne mangeait pas pendant la durée de la cure.

En ne mangeant qu'un seul type d'aliment, on économise une grande part d'énergie digestive, on mange moins souvent et moins en quantité, on passe donc plus de temps en jeûne avec les bénéfices potentiels qui en découlent.

En revanche, la digestion des protéines générant plus de déchets métaboliques, autant dire qu'une cure de viande est loin d'être la panacée pour nettoyer l'organisme.

Densité nutritionnelle... sous certaines conditions

La viande rouge est riche en protéines et en hormones de stress (telles que l'adrénaline) mais également en de nombreux sous-produits élaborés du métabolisme (vitamines B12, K2, A, acides gras EPA/DHA...). Une personne épuisée aura tendance à être carencée en toutes ces substances, pas nécessairement par manque d'apport mais par manque d'utilisation (ou de conversion).

Une personne épuisée qui mange essentiellement de la viande s'approprie les matériaux et les hormones que l'animal (s'il est en bonne santé) aura métabolisé à partir du végétal. Elle va donc mieux sur le plan symptomatique.

En 1920, Rudolf Steiner (qui avait prédit la maladie de la vache folle ainsi que la disparition des abeilles avec un siècle d'avance) abordait déjà la différence fondamentale entre la nourriture animale et végétale avec les nuances requises.

Je ne voudrais aucunement prendre parti mais tout simplement exposer les faits tels qu'ils sont. Si nous nous nourrissons exclusivement de végétaux, nous sommes obligés d'accomplir nous-mêmes tout le processus d'élaboration que l'animal prend à sa charge en élevant le végétal d'un degré. [...]


Ainsi, l'homme qui consomme de la viande n'accomplit pas ce processus qu'assume l'animal et s'en décharge sur ce dernier. Il ne développe donc pas les forces nécessaires à l'absorption des végétaux, absorption l'obligeant à effectuer lui-même cette partie du processus. L'organisme du végétarien fait ainsi appel en lui à des forces toutes différentes de celles du carnivore. Mais ces forces nécessaires à la transformation du végétal en animal existent en nous. [...]


J'admets volontiers qu'il existe actuellement des organismes incapables de supporter une alimentation purement végétale et chez lesquels la viande est nécessaire. Ce sont là des cas individuels.


(Extrait tiré du recueil de conférences Alimentation et développement spirituel)

Rudolf Steiner

Rudolf Steiner

Philosophe, occultiste

Comme je le rappelle dans mon guide gratuit sur les 7 erreurs à éviter quand on change son alimentation, tout le monde n'a pas  intérêt à passer à une alimentation intégralement végétale du jour au lendemain sur la base d'un coup de tête ou des dires d'un gourou de l'alimentation saine. Si vous avez fait ce choix sur une base intellectuelle uniquement, il y a des chances que votre corps finisse par vous rappeler à l'ordre.

Ceci étant dit, il y a plusieurs problèmes liés à la consommation de viande spécifiques à notre ère moderne.

D'une part il est extrêmement difficile aujourd'hui de trouver de la viande d'animaux sains à cause de la démocratisation de l'élevage intensif (même en bio).

D'autre part, pour pouvoir bénéficier d'un panel nutritionnel relativement large, il faudrait non pas manger uniquement le muscle comme le font actuellement 99 % des personnes, mais aussi les autres parties de l'animal (comme le foie, qui est aussi au passage l'un des organes les plus chargés en toxines). Ceci pour permettre, entre autres, de contrecarrer les effets négatifs d'un apport trop important en méthionine (via un autre acide aminé : la glycine).

vache

Mais peu de personnes sont capables de manger un animal entier, de la tête aux pieds, et cru (afin de préserver le maximum de vitamines et minéraux si fragiles à la chaleur) comme le font les véritables espèces carnivores.

Steak grillé

Le régime « viande rouge carbonisé » est l'inverse d'un régime santé.

Un régime carnivore au sens strict (sans végétaux) devrait donc remplir de nombreuses conditions pour être potentiellement viable sur le long terme : manger de la viande d'animaux en bonne santé, provenant de circuits courts (afin d'éviter la prolifération bactérienne), crue, et manger toutes les parties de l'animal afin de ne pas créer de déséquilibres micro-nutritionnels.

Si cela ne vous a pas encore découragé, alors lisez la suite, car le pire reste à venir...

Pourquoi le régime carnivore n'est PAS la solution

Effet sur le système digestif d'un régime carnivore sur le long terme

Lorsque vous ne mangez que de la viande pendant des mois, votre intestin développe une flore de putréfaction qui est adaptée à une alimentation essentiellement composée de protéines. Vous n'avez pas résolu votre dysbiose, au contraire, vous l'aggravez en réduisant toujours plus la diversité de votre flore intestinale.

Fibres végétales

Le résultat est que vos intolérances ne vont aller qu'en s'aggravant. C'est un fait qu'admettent la plupart des adeptes du régime carnivore de longue date...

Jordan Peterson

Psychologue, pratiquant du régime carnivore

L'une des choses que Mikhaila et moi avons remarqué est que dès que l'on fait un écart en mangeant quelque chose que nous n'étions pas censé manger, les réactions sont absolument catastrophiques. (Source)

L'un des fers de lance du mouvement carnivore aux États-Unis, le Dr Shawn Baker, raconte dans une interview le jour où il s'est retrouvé avec un terrible mal de dos après avoir simplement tenté de manger un morceau de pomme. Est-ce le signe d'une bonne santé que de se retrouver par terre au moindre écart de son style de vie habituel ? Pour moi non !

Shawn Baker

Une montagne de muscle terrassée par une pomme

Non, ce n'est pas de la sensibilité positive, c'est plutôt le témoignage flagrant d'un manque de flexibilité métabolique.

En masquant les symptômes avec la stratégie de l'éviction, on évite au problème de se manifester. On se créé une sorte de prison dorée dont il est de plus en plus difficile de sortir au fil des mois, des années... voire des générations (pour plus de détails à ce propos, n'hésitez pas à aller lire l'article Fibres et microbiote : les effets sur le « très » long terme du site Le Monde et Nous...).

Rôle essentiel des phytonutriments

Si vous vous intéressez un minimum au domaine de la nutrition, vous avez sans doute déjà entendu des termes tels que polyphénols, caroténoïdes, flavonoïdes, principes amers, astringents, etc...

Ces composés appelés phytonutriments (nutriments des plantes) sont, comme leurs noms l'indiquent, présents uniquement dans les végétaux. Nombre d'entre eux font également partie de la composition d'une foule de compléments alimentaires mis sur leur marché. On connaît en effet depuis belle lurette les bienfaits multiples et variés de ces substances sur la santé du corps humain.

Les phytonutriments et leur impact sur la santé

Il existe une corrélation inverse entre la consommation de denrées d’origine végétale et l’incidence des cancers et des pathologies chroniques. Ces vertus sont attribuées, entre autres, à des nutriments d’origine végétale ou phytonutriments. Ces métabolites secondaires se divisent en quatre classes selon leurs structures chimiques. Ils sont doués de plusieurs propriétés biologiques et pharmacologiques expliquant leurs bienfaits sur la santé de l’homme. Certains d’entre eux sont actifs par leur pouvoir antioxydant, d’autres participent à la détoxification enzymatique des substances cancérigènes présentes dans l’organisme. Du fait de la diversité de leurs propriétés biologiques et pharmacologiques, les phytonutriments sont intéressants en prophylaxie des cancers et de différentes maladies, notamment cardiovasculaires, ophtalmiques et inflammatoires.

Ce sont également ces composés qui donnent la couleur et toute la complexité aromatique des différents fruits et légumes et qui, sans eux, paraîtraient bien fades.

Fruits et antioxydants

Les composés phytochimiques si bénéfiques au maintien d'un corps en pleine santé se trouvent en grande quantité dans les légumes, mais aussi les fruits.

Les bienfaits des végétaux ne sont donc plus à prouver. Je tombe d'ailleurs régulièrement sur de nouvelles études mettant en avant les bénéfices de tel composé présent dans tel fruit ou légume, et cela n'est sans doute pas prêt de s'arrêter. La dernière en date : Les crucifères régénèrent la paroi intestinale et préviennent les maladies inflammatoires de l’intestin.

La vraie solution : régénérer plutôt qu'éliminer

S'il n'y avait qu'une seule information à retenir de tout ce qui précède : ce n'est pas la viande en elle-même qui est responsable du mieux-être des personnes, mais la suppression des aliments provoquant des réactions indésirables.

Bien sûr on peut tout à fait éliminer de manière permanente certaines classes de produits comme les produits laitiers ou les produits à base de blé moderne qui, il faut le dire, ne sont pas spécialement des produits favorisant la santé sur le long terme (en quantité excessive comme c'est le cas dans l'alimentation moderne actuellement).

Mais lorsque l'on devient hypersensible à de multiples composés présents naturellement dans des aliments sains comme les fruits et légumes, la logique de l'élimination devient une fuite en avant.

La solution n'est donc pas d'éliminer toujours plus de produits de son alimentation jusqu'à ne plus pouvoir rien manger, mais de remettre en bon état de fonctionnement le système immunitaire en premier lieu. Le premier rempart de ce système étant composé de notre tube digestif : micro-organismes, champignons, virus, cellules épithéliales....

C'est tout le sujet de ce blog, des contenus présents et à venir. 😉